La Ligue Provence-Alpes-Côte d’Azur de natation organise ses championnats interclubs dans toute la région ce week-end. Jean-François Guinot, président de la commission natation de la ligue, rappelle que le territoire a donné de grands champions, mais manque cruellement d’infrastructures.
Comment vont se dérouler les championnats interclubs de natation dans la Région Sud ?
Tous les clubs de la région qui pratiquent la natation course en compétition vont se rencontrer dans plusieurs poules. Les 32 meilleures équipes femmes et hommes de la région, soit 321 nageurs répartis dans 17 clubs, se retrouveront dimanche à Istres dans la Poule A. Tous les départements seront représentés. Ces championnats interclubs se déroulent partout en France. À la fin, un classement est établi et les 20 meilleures équipes se retrouvent en National 1 A. L’objectif est d’avoir le plus de représentants possible, comme l’année dernière où nous avions deux équipes chez les femmes et trois chez les hommes tout en haut du classement. Avant la Poule A, le samedi, les équipes dans la Poule B seront en compétition sur deux sites. Toujours à Istres, il y aura 310 nageurs de 19 clubs, tandis que 310 compétiteurs, représentant 15 clubs, seront dans la piscine de Nice. Enfin, toutes les autres équipes seront réparties au niveau départemental dans les cinq Poules C, sachant que les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes organisent la compétition ensemble. Le but pour les équipes inscrites dans ces groupes sera de monter dans les Poules B et A.
Comment gérez-vous l’organisation d’une compétition qui s’étend sur plusieurs sites ?
Nous sommes obligés de détacher des personnes sur toutes les organisations parallèles. Nous avons délégué l’organisation des Poules B à la ligue régionale de natation, et celles des Poules C aux comités départementaux.
Des grands noms de la natation seront-ils présents lors de ces championnats interclubs ?
Florent Manaudou s’alignera sur le 100 mètres 4 nages avec le Cercle des nageurs de Marseille dans la Poule A. Attention, ce n’est pas son retour en natation, mais c’est un bon signe pour les jeunes nageurs qui pourront côtoyer les meilleurs. Mylène Lazare, du Saint-Raphaël Natation, et Fabien Gilot, avec la deuxième équipe du CN de Marseille, feront aussi partie des anciens nageurs titrés présents ce week-end. Du côté de ceux qui sont toujours en activité, nous pourrons compter sur la présence dans la startlist de Mehdy Metella et Benjamin Stasiulis pour le CN Marseille, et de Charlotte Bonnet pour l’Olympic Nice Natation. Ce sera une belle fête de la natation.
Quels moyens ont permis à la Région Sud de fournir autant de champions à la natation française ?
C’est vrai que nous avons de très bons résultats dans la région, en natation course, mais également en natation synchronisée et en water-polo grâce à trois clubs : Pays d’Aix Natation, l’Olympic Nice Natation et le CN de Marseille qui évoluent au plus haut niveau français. C’est lié au climat de la région qui aide, mais aussi aux structures présentes. Le Cercle des nageurs de Marseille ou encore l’Olympic de Nice permettent aux meilleurs de s’entraîner ensemble pour créer une véritable émulation.
Combien de licenciés compte la ligue aujourd’hui ?
Nous devons être la 4e ligue de natation de France en termes de pratiquants. Lors de la saison 2017-2018, la Ligue a dénombré 30 000 licences dans toutes les disciplines : natation course, natation synchronisée, plongeon, water-polo, eau libre et loisir. Cette année, nous devrions voir les effectifs augmenter, car la Ligue a incité les clubs à licencier tous leurs nageurs, y compris en loisir. Auparavant, il n’y avait que deux prix proposés pour acquérir une licence, mais on s’est aperçu que les pratiquants en loisir n’ont ni les mêmes attentes, ni les mêmes besoins que les compétiteurs. Le coût de la licence est désormais plus avantageux pour eux.
Comment parvenez-vous à attirer de nouveaux licenciés ?
De temps en temps, il y a des animations, mais c’est difficile de les organiser car il y a un manque de piscines dans la région. A l’ouest, il n’y a pas de bassin de 50 mètres public couvert, hormis celui d’Aix-en-Provence qui rouvrira courant 2019 après une fermeture de 5 ans pour travaux. À l’est, il n’y en a que deux, à Saint-Raphaël et Nice. Cependant, les nageurs ont l’avantage que les bassins découverts soient ouverts toute l’année. Les clubs se débrouillent face à ce manque. À Marseille, par exemple, des nageurs partagent les créneaux de la piscine municipale avec le public. Les clubs arrivent quand même à faire des démonstrations, en particulier lors de la Nuit de l’eau, une initiative fédérale.
Cette situation vous pénalise-t-elle dans la formation des nageurs ?
On recherche des personnes avec des profils d’éducateurs, mais on se rend compte que les clubs ont de plus en plus de difficultés à recruter. On doit les aider à trouver des solutions en interne.
La natation en eau libre est-elle une discipline à développer face à ce manque d’infrastructures ?
L’été, nous organisons plusieurs épreuves d’un circuit régional en eau libre qui attire du monde, en particulier le Défi de Monte-Cristo à Marseille. Cette discipline tend à se développer, en particulier vers un public adulte. Cependant, l’organisation de ces compétitions dépend du bénévolat et c’est compliqué après une saison dans les piscines de trouver des personnes qui poursuivent durant l’été en l’eau libre.