Jean-Jacques Rusca : « Plusieurs enjeux en Seine-Saint-Denis »

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Jean-Jacques Rusca, président du Comité 93 de Judo, revient sur les enjeux autour de la discipline en Seine-Saint-Denis, ainsi que sur les médaillés qui font briller le département.

En juin dernier, se sont tenus les championnats de France vétérans et para-judo. Quel bilan tirez-vous de ces manifestations ?

Tout d’abord, cela montre que la Seine-Saint-Denis est capable d’organiser des championnats de France. Ensuite, cela met en valeur le judo vétérans ainsi que le para-judo.

Le para-judo est-il un enjeu fort pour le Comité de Seine-Saint-Denis ?

C’est un enjeu. C’est-à-dire qu’on est porteur de projets handi-valides auprès de différents clubs de Seine-Saint-Denis. On a quatre ou cinq clubs qui sont répertoriés handi-valides, et là, on a beaucoup de jeunes judokas atteints de handicaps moteurs, physiques, de trisomie et d’autisme qui pratiquent notre discipline. Et on a pu voir que depuis le début de saison, on a énormément de demandes sur ce secteur.

« Grâce aux nombreux bons résultats, des citoyens de Seine-Saint-Denis désirent pratiquer le judo » 

La Seine-Saint-Denis dispose de plusieurs judokas ayant pris ou prenant part à des compétitions internationales dans les compétitions juniors et seniors. Qu’est-ce que cela apporte au département ?

Ça offre une visibilité au département et ça ramène également des médailles. De plus, cela nous permet de nous développer et de gonfler le rang des judokas. Un judoka de Seine-Saint-Denis qui obtient une médaille olympique, comme ça s’est fait sur Tokyo où on a eu deux athlètes, Madeleine Malonga et Margaux Pinot, qui ont été championnes olympiques toutes les deux par équipes, et Madeleine (Malonga), médaillée d’argent individuelle, amène de la visibilité à la Seine-Saint-Denis. Plus récemment, Manon Deketer, licenciée à l’ES Blanc-Mesnil Judo, a remporté la médaille de bronze lors des Mondiaux de Tachkent (Ouzbékistan) en -63 kg au début du mois. C’est une belle surprise pour le département et grâce aux nombreux bons résultats, des citoyens de Seine-Saint-Denis désirent pratiquer le judo.

Avez-vous constaté une augmentation du nombre de licenciés depuis la fin de la pandémie ?

Depuis cette saison, la majorité des clubs de Seine-Saint-Denis sont présents sur des tournois importants où on discute, on échange avec eux, avec différents élus ou différents professeurs de clubs. Tous nous font part du fait qu’il y a un gros engouement autour de la pratique du judo, ainsi qu’une augmentation de licenciés dans les départements. Actuellement, nous comptabilisons 10 300 licenciés dans le département. Notre objectif est de se rapprocher des 11 000 personnes.

« Une fierté d’avoir des athlètes à ce niveau-là » 

Que ressentez-vous, en tant que président du Comité 93, de voir Cédric Revol, Manon Deketer, Madeleine Malonga et Julia Tolofua prendre part aux Mondiaux ?

Pour moi, c’est une fierté, en tant que représentant de la Seine-Saint-Denis, du judo et des clubs ainsi que des presque onze mille licenciés que nous recensons. Pour moi, c’est une fierté d’avoir des athlètes à ce niveau-là.

Un dojo solidaire a ouvert ses portes à Clichy-sous-Bois. D’autres sont appelés à ouvrir. Quels vont être les enjeux de ces dojos solidaires ?

Il y a plusieurs enjeux. Tout d’abord, de maintenir et d’augmenter les licences dans les clubs. Ensuite, c’est de pouvoir faire pratiquer des jeunes dans des cités, qui vivent à proximité des cités ou qui rencontrent des difficultés pour pratiquer une discipline sportive, le judo. C’est une très bonne chose pour eux. Il y a le code moral, qui s’apparente un peu à de la citoyenneté. Que ce soit dans le dojo ou à l’extérieur du dojo, c’est très bien que des dojos puissent s’ouvrir aux portes des cités de la Seine-Saint-Denis.

De quelles manières le judo peut-il, selon vous, venir en aide aux jeunes issus de quartiers prioritaires ?

Ça vient en aide parce qu’au lieu d’avoir ces jeunes dans les rues, dans les cités, à tourner le soir, à ne pas savoir quoi faire ou bien malheureusement à se comporter de façon incivique envers certains habitants de la Seine-Saint-Denis, ça nous permet de les canaliser. Cela leur offre une pratique sportive, mais pas seulement. Grâce à cela, on peut leur inculquer certaines valeurs.

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