Nouvel entraîneur du MHSC, Jean-Louis Gasset débarque avec la détermination de sauver son club. Et même à 70 ans, l’ancien coach de l’OM se croit capable de trouver les leviers pour redonner vie à son groupe.
Vous aviez annoncé votre retraite après votre passage à l’OM, pourquoi en être sortie ?
C’est vrai, je pensais avoir fait mon dernier challenge dans un endroit magnifique. Pendant plusieurs mois, je me suis régalé, j’ai vécu des moments forts dans un stade fort. Avec une demi-finale de Coupe d’Europe, j’ai vécu trois mois historiques. Marseille avait perdu un match et m’avait appelé à minuit pour savoir si j’étais disponible. Montpellier a fait pareil dimanche soir. Le club m’a sondé pour savoir si je sortirai de ma retraite pour donner un coup de main à la famille. J’avais une nuit de réflexion et deux ou trois personnes à voir. La priorité, c’est le club. Quand je vois Laurent (Nicollin), Michel (Mézy) et Bruno (Carotti) souffrir comme ils souffrent, je n’avais pas le droit de refuser.
Pourquoi ce délai de réflexion ?
Après le match de dimanche, j’étais KO. Je vois 5-0, à dix, avec des blessés en pagaille… il faut toujours qu’il existe des solutions. Nous ne sommes pas des magiciens. Ça ne va pas devenir le Real Madrid d’un coup. Si vous réfléchissez avec la tête, je ne sors pas de ma réserve. La nuit m’a donc porté conseil. J’ai vu les messages et les photos, et je me suis : ça va être dur, mais j’y vais. On va avoir besoin de l’union sacrée à tous les niveaux et que tous les joueurs sentent que ça va être dur, mais qu’on va y arriver.
« Il faut faire le dos rond et trouver le truc rapidement »
Vous étiez revenu en 2017, en quoi le contexte est-il différent ?
C’est un peu la même chose : on est au fond et on ne peut pas aller plus bas. La dernière fois, on était à la limite. Quand on réussi quelque chose, c’est dur de le refaire. Mais je veux que les gens sachent que pour nous, 50 ans de club, ce n’est pas rien. On a tout fait pour monter ce club petit à petit. Quand je vois les installations, aujourd’hui, on est un grand club. Atypique, parce que ça reste familial, mais c’est ce qui fait la beauté et la complexité de cette mission. À Marseille, je n’avais rien à perdre. Ici, je n’ai rien à gagner, mais c’est ma famille.
Sur quels leviers allez-vous insister pour ces premiers jours ?
On ne dort plus ! L’important ce n’est pas le « pourquoi », des raisons, on peut en trouver des tonnes. Le « pourquoi », je m’en fous. Ce qui compte, c’est « comment ». Qu’est-ce qui va remettre les joueurs dedans ? C’est ça qui m’intéresse. On commence le travail et j’espère que le fait de toucher le fond va toucher les joueurs dans leur amour-propre et qu’ils vont réagir. Il va falloir trouver les leviers, mais avec beaucoup de contre-indications par rapports aux blessés et aux suspensions. Quand on est dans une période comme celle-là, tout vous tombe dessus. Il faut faire le dos rond et trouver le truc rapidement.