Le 28 mai dernier, la Région Grand Est a participé à l’organisation des Assises du Sport Grand Est. Un premier rendez-vous productif en vue de mettre en place une stratégie sportive régionale forte, comme l’explique Jean-Paul Omeyer, vice-président de la Région Grand Est délégué à la thématique sport et vice-président de l’Agence nationale du sport.
Les Assises du sport permettent de mettre en place le Schéma Régional de Développement du Sport. En quoi consiste ce schéma ?
Nous sommes la seule région fusionnée à avoir mis en place un Schéma Régional de Développement du Sport. Il a été coconstruit par l’État et la Région Grand Est, avec la participation des autres collectivités locales et du mouvement sportif. Nous souhaitions donc que ces Assises du Sport soient l’occasion de se mettre en ordre de marche autour de ce SRDS. Celui-ci se décline en cinq grands points. Tout d’abord, le sport est un vecteur d’attractivité des territoires qui identifie l’ADN sportif du Grand Est, notamment en lien avec les sports de nature. Le sport doit ensuite marquer un équilibre des territoires, pour que les zones urbaines, péri-urbaines et rurales profitent toutes d’une dynamique sportive. Le sport doit également répondre aux enjeux de société, pour ouvrir l’accès à la pratique et répondre aux nouveaux modes de consommation sportive. Le sport de haut niveau et la performance font aussi partie des cinq grands points, afin de donner aux sportifs et clubs du Grand Est les moyens de leurs ambitions, en vue de Paris 2024 notamment. Enfin, le schéma s’articule autour de la nouvelle gouvernance régionale du Sport, pour une continuité du dialogue pluri-partenarial engagé, en lien avec l’Agence nationale du sport.
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L’Agence nationale du sport, « une véritable avancée »
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Justement, un Parlement Territorial du Sport Grand Est va être mis en place. Quelles seront ses prérogatives ?
C’est avant tout une instance de concertation qui a pour vocation de permettre d’écrire le projet sportif du territoire. Nous verrons ensuite comment nous pourrons décliner ce projet en fonction des différentes thématiques, en concertation avec les différents acteurs du sport. Je rappelle que le sport est une compétence partagée et il est important qu’il le reste.
Vous êtes vice-président de l’Agence nationale du sport. Qu’est-ce que sa mise en place change pour les collectivités ?
C’est une véritable avancée et une autre manière d’envisager des collaborations sur des projets politiques et publics. Laura Flessel et Roxana Maracineanu ont énormément œuvré afin que nous parvenions à ce nouvel équilibre, qui me paraît nécessaire. Les collectivités mettent tout de même un total de 14 milliards d’euros dans le sport, il était important qu’elles disposent de la parole et d’un pouvoir de décision.
Cela change-t-il aussi beaucoup de choses dans la politique sportive que vous menez ?
Il faut savoir que nous avions anticipé les choses, la Région Grand Est était clairement en avance concernant ces changements de gestion du sport. Des instances de concertation avaient notamment été développées très tôt en Alsace. Dès 2016, ces instances se sont déclinées sur l’ensemble du territoire régional. La politique régionale du sport a donc été construite, depuis plusieurs années, en concertation avec l’ensemble des partenaires du sport. Aujourd’hui, nous pensons qu’il faut aller plus loin et qu’il est possible, ensemble, de créer un vrai projet de territoire.
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« Montrer que le Grand Est est un territoire attractif »
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Ce projet prend-il en compte le rendez-vous majeur qu’est Paris 2024 ?
Bien évidemment, nous avons tenu à anticiper le rôle que la région Grand Est peut jouer à l’occasion de cet événement majeur. Dès que nous aurons le feu vert, nous dévoilerons une cartographie interactive de l’ensemble de la région qui identifiera les lieux de pratiques, les sites d’entraînements, les hébergements, les lieux concernant le suivi médical, mais aussi tous les sites culturels et patrimoniaux qui peuvent être intéressants pour toutes les équipes qui viendront s’entraîner chez nous, qu’elles soient françaises ou étrangères.
Quel impact en attendez-vous pour la région ?
Nous souhaitons avant tout que le Grand Est soit un terrain de jeux, que notre région puisse pleinement participer à ce rendez-vous. Je pense à la période des Jeux olympiques et paralympiques, mais aussi en amont de ces deux événements à travers plusieurs rendez-vous que nous allons organiser. Des animations seront proposées afin de montrer que le Grand Est est un territoire attractif, en mesure d’accueillir des stages et des compétitions. D’ailleurs, nous avons récemment appris que l’équipe de France masculine de handball viendra disputer la Golden League en janvier prochain à Metz. C’est le type de rendez-vous qui prépare idéalement le territoire en vue de Paris 2024.
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Un Parlement Territorial du Sport Grand Est en 2020
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Une rénovation de certaines infrastructures est-elle d’ailleurs au programme ?
C’est certain, c’est même l’un des grands sujets concernant le développement du sport français à l’avenir. Aujourd’hui, en France, plus de 82 % des installations ont une moyenne d’âge de 30 ans ou plus. C’est beaucoup trop. Une mise en état et en conformité de ces installations est indispensable, même si évidemment cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Au sein de la région, un certain nombre de réfections sont en cours. Je pense au Stade Saint-Symphorien de Metz, où les travaux vont démarrer et qui sera donc encore plus au niveau à l’occasion du retour du club en Ligue 1. Le nouveau centre de formation sera lui installé sur le plateau de Frescaty, sur le site de l’ancienne base aérienne. Du côté de Strasbourg, les réfections concernent le Stade de la Meinau et nous aurons bientôt une nouvelle salle pour la SIG (basket-ball, NDLR) avec le Crédit Mutuel forum. Un projet de salle de volley à Nancy est lancé, tout comme un projet de salle d’arts martiaux à Pont-à-Mousson. Plusieurs projets sont aussi en cours à Mulhouse. Bref, la région Grand Est se met au niveau.
De nouvelles Assises du sport sont-elles prévues ?
Tout à fait. Celles que nous avons organisées il y a plusieurs semaines ont permis d’établir le périmètre. Dès la rentrée, nous allons nous pencher sur les travaux de mise en place du Parlement Territorial du Sport Grand Est. Il faudra notamment définir la composition de ce parlement en vue de sa gouvernance, mais aussi déterminer qui sera en charge d’une telle thématique. Le but est que le Parlement Territorial du Sport Grand Est voit le jour en 2020.
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La Région Grand Est en chiffres :
- 1,3 million de licenciés
- 14 000 clubs
- 320 clubs sportifs soutenus par la Région
- 695 athlètes de haut niveau
- 600 sportifs soutenus par la Région
- 75 ligues et comités sportifs
- 20 athlètes membres du Team Grand Est
Par Olivier Navarranne