Jeannie Baulmont, boxeuse haut-savoyarde et force de résilience

Jeannie Baulmont vient de fêter ses 21 ans, et cela fait maintenant 10 ans qu’elle a enfilé les gants de boxe. Un beau cadeau d’anniversaire serait d’aller le plus loin possible aux championnats de France de boxe Elites, dont les finales auront lieu le 25 janvier.

Jeannie Baulmont commence comme tous les enfants par la boxe éducative, cette école de la boxe qui consiste à ne pas appuyer les coups. Elle va se révéler dans un sport dont elle avait besoin, puisqu’elle bataillait déjà en dehors des rings, sur les terrains de football. Alors la boxe, pour elle, c’est presque évident. Et ça l’est aussi pour son père lui-même entraineur de boxe, et ses frères, déjà dans ce milieu. Même si aujourd’hui, elle est licenciée à la Bron Boxing Academy, c’est son père qui l’a entrainée quasiment toute sa vie, chez elle, en Haute-Savoie : “Mon entraineur à la base ça reste mon père, c’est lui qui m’a tout appris”. C’est ce qui a lui a donné cette force et ce goût du travail, car ce n’est pas facile tous les jours d’être coachée par son père. “Quand c’est ton père l’entraineur ce n’est pas facile, parfois, je repartais de la salle en pleurant. Ça a été dur, mais je sais pourquoi maintenant”.

Une fracture de la main à la sortie du confinement

Jeannie performe très vite dans la boxe : elle comptabilise notamment 28 victoires pour 30 assauts, ce qui lui permet de passer amatrice en cours de saison, où enchaine 5 victoires en 5 combats. En 2019, elle réussit l’exploit de devenir championne de France cadette dans la catégorie des moins de 57kg. Malheureusement, après ce titre, la boxeuse tricolore connait une période difficile. À la sortie du confinement, elle se blesse : une fracture de la main qui l’éloigne des rings pendant 3 ans.

Aujourd’hui, Jeannie n’attend que ça : boxer, performer. Depuis sa reprise il y a deux ans, Jeannie a travaillé dur pour rattraper son retard et revenir sur le devant du ring. Avec son absence, elle a directement dû passer de cadette à senior, en sautant l’étape junior : une phase qui demande de l’adaptation. Avant sa blessure, la Française entrevoyait un passage chez les professionnelles. “Si je n’avais pas eu les trois ans d’arrêt, je pense que je serais passée professionnelle”.

Aujourd’hui son but, c’est de boxer le plus possible. Faire des ceintures. Mais surtout, de rattraper son retard et de réaliser 50 combats amateurs pour passer professionnelle. Un objectif pas toujours évident en France, où il y a beaucoup de critères pour passer d’amateur à professionnel, entre autres : cumuler plus de victoires que de défaites, avoir fait suffisamment de combats, être déjà allé à une phase des championnats de France, et passer les tests médicaux.

Vers le titre aux championnats de France ?

Pour son grand retour, Jeannie n’a rien laissé au hasard. Elle s’est préparée comme une gagnante : deux entrainements par jour, une préparation à La Réunion, une alimentation stricte. “Avant un championnat comme ça, ça me prend 90% de ma vie. Je mange sport, je m’entraine sport, je dors sport”. Une préparation intense, où il faut pouvoir allier sport et emploi, puisqu’elle travaille à l’école de son village. Jeannie n’est pas seulement une boxeuse et a plus d’un tour dans son sac : elle a également obtenu son diplôme de coach sportif en Suisse.

Cette année, Jeannie est remontée à bloc. Elle veut gagner et montrer que tout est possible. Directement qualifiée pour les quarts de finales, elle effectuera son 30e combat en amateur ce samedi 18 janvier. Elle affrontera Sarah Nouiri, n°1 de la catégorie des 60kg. Alors oui, elle est peut-être l’outsider, mais ça lui donne encore plus envie d’y aller. “Si je gagne, ce serait encore plus fou. Là je n’attends que ça”. Le rendez-vous est pris.

Quitter la version mobile