Mélina Robert-Michon, spécialiste du lancer du disque, est l’une des grandes favorites pour devenir porte-drapeau de l’équipe de France lors de ses sixièmes Jeux Olympiques à Tokyo. L’Iséroise de 41 ans a répondu à nos questions.
Dans une interview à paraître ce samedi sur SPORTMAG, Stéphane Houdet (tennis-fauteuil) explique qu’il y aura un avant et un après Jeux de Tokyo au regard de l’unification des équipes de France olympique et paralympique. Qu’en pensez-vous ?
Un pas a été franchi même si, dans la réalité, ce rapprochement est de plus en plus vrai sur le terrain. Dans mon club à Lyon, des athlètes handisports s’entraînent quotidiennement avec nous. Cela doit devenir normal comme le fait que le duo porte-drapeau soit composé d’un homme et d’une femme.
Les sportives et les sportifs ont là l’occasion de s’adresser aussi au grand public…
Le sport a cette capacité à rapprocher les gens et à gommer les différences. La mixité doit être présente le plus tôt possible dans la pratique pour que cela devienne une normalité.
Pour votre sixième participation aux Jeux, vous êtes candidate pour devenir porte-drapeau de l’équipe de France. Quels souvenirs avez-vous des précédentes cérémonies d’ouverture ?
Je me souviens de Sidney en 2000 parce c’était mes premiers Jeux. Dans mon esprit, le porte-drapeau était un phénomène, un athlète hors-norme qui représentait l’ensemble de la délégation. Un rôle très important. J’avais fait une photo avec David Douillet, j’étais toute jeune et tout me paraissait fou, immense. Le rôle de porte-drapeau arrive une fois dans une vie.
Quels messages souhaitez-vous faire passer avec cette démarche ?
Cette équipe de France est riche avec des profils et des sports différents. Il y aura des athlètes qui feront leurs premiers Jeux. Pour moi, ce seront les sixièmes. Certains sont déjà médaillés ou qualifiés tout juste. D’autres sont invaincus depuis des années… C’est la richesse de l’équipe. Il n’y a pas de chemin tout tracé pour y arriver et c’est important de le souligner. Pour montrer que ce n’est pas impossible quand on est jeune et qu’on rêve d’aller aux Jeux. Il y a pleins de manières différentes de réussir.
Le porte-drapeau doit-il aussi être en soutien des athlètes de l’équipe de France ?
Il doit donner la dynamique. Cette année, ce sera différent puisqu’on n’aura pas accès aux autres épreuves pour encourager les compatriotes. Mais, il a ce rôle d’accompagnement auprès des plus jeunes, de montrer la voie. C’est quelque chose qui me plait et que j’aime déjà faire. Si je leur apporte quelque chose, j’apprends aussi avec eux.
Ce rôle pourra t’il vous être utile pour votre performance aux Jeux Olympiques ?
C’est une pression en plus qu’il faut gérer. Je remercie Teddy (Riner, porte-drapeau à Rio en 2016) d’avoir brisé la malédiction des porte-drapeaux pour qui la compétition se passe mal (rire). C’est un aspect à prendre en compte et sur lequel il faut travailler et anticiper. Ce doit être une force en plus et non pas un poids trop lourd à porter.
Le fait d’être deux porte-drapeaux permet-il une meilleure représentativité de l’équipe de France dans son ensemble ?
Pourquoi ne l’a-t-on pas fait avant ? C’est à l’image de l’évolution de notre société qui tend vers la parité. Cela permet de pouvoir mieux représenter les athlètes et d’être encore plus présent à leurs côtés.