Du 4 au 20 février, les sports blancs sont à l’honneur et les Français ambitieux pour les Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Ils vont faire grimper le compteur de breloques olympiques décrochées aux JO d’hiver, pour l’instant bloqué sur 124 (36 en or, 35 en argent, 53 en bronze). Sauf cataclysme, ils ne repartiront pas « fanny » comme à Cortina d’Ampezzo en 1956. Ils peuvent même espérer battre le record de Sotchi (2014) et Pyeongchang (2018), où la France avait décroché 15 médailles à chaque fois.
Il y a quatre ans, 106 athlètes français avaient fait le voyage à Pyeongchang, en Corée du Sud, parmi lesquels le porte-drapeau Martin Fourcade. Les Bleus avaient remporté quinze médailles au total (cinq titres, quatre médailles d’argent et six médailles de bronze), moins que l’objectif annoncé initialement, qui était d’une vingtaine de breloques. Une moisson qui avait classé la France à la neuvième place au classement des nations.
En cette année 2022, les Bleus ne pourront plus compter sur l’habile fusée Martin Fourcade, biathlète triple médaillé d’or en Corée du Sud, ni sur le roi du snowboardcross à Pyeongchang, Pierre Vaultier, qui sont tous les deux de jeunes retraités. Mais la relève est là pour faire au moins aussi bien à Pékin, dans un contexte particulier avec la crise sanitaire. Le Covid-19 empêche les athlètes étrangers de pouvoir compter sur leur public. Un regret, évidemment, mais ils ont tous eu le temps de s’habituer à ces conditions particulières l’hiver dernier. Reste le facteur Covid-19, qui, on l’espère, ne viendra pas frapper à la porte des Tricolores pour les empêcher de disputer la compétition la plus importante de leur carrière de sportif de haut niveau.
Grand ciel bleu au-dessus des biathlètes
Le pas de tir sera bien plus calme qu’à l’accoutumée, mais les Français devraient une nouvelle fois faire une jolie moisson de médailles sur la neige artificielle chinoise. Quentin Fillon Maillet est en tête de la Coupe du monde et surfe sur une belle confiance, avec, dans son rétroviseur, un Emilien Jacquelin qui n’a pas tardé à retrouver la pleine possession de ses moyens après une préparation estivale perturbée par une fracture du radius. Le duo sera candidat aux titres lors des Jeux olympiques, leur régularité cet hiver au plus haut niveau est encourageante. Dans l’équipe, Simon Desthieux et Fabien Claude peuvent aussi faire un coup et monter sur un podium. Ce quatuor infernal a toutes les raisons de croire à sa bonne étoile, et à une jolie moisson de médailles, à la fois lors des courses individuelles et en relais.
Pour les courses féminines, le constat est quasiment identique. Si, contrairement à leur homologues masculins, les Bleues n’enchaînent pas les succès, barrées par les Scandinaves Marte Olsbu Roeiseland (Norvège) et Emma Oeberg (Suède), elles sont toutes capables de monter sur le podium, voire de décrocher la victoire quand les planètes Tir et Vitesse sur les skis s’alignent. Anaïs Bescond est en grande forme cette saison après un hiver 2020-2021 compliqué. Anaïs Chevalier-Bouchet est revenue très vite au plus haut niveau après avoir donné naissance. Julia Simon a complètement raté les premières courses de la saison, avant d’enchaîner les podiums par la suite. Justine Braisaz-Bouchet a également toutes les qualités pour jouer les premiers rôles à Pékin, si cela se passe bien devant les cibles.
Le biathlon, qui avait rapporté 5 médailles à la France en Corée du Sud, devrait une nouvelle fois faire vivre de belles émotions aux téléspectateurs français. Mais il ne sera pas seul. En ski alpin, le vainqueur du gros globe de cristal (promis au vainqueur de la Coupe du monde) est tricolore. Alexis Pinturault, déjà médaillé il y a quatre ans, veut connaître le bonheur d’un premier titre olympique. Il ne portera pas tous les espoirs bleus sur ses épaules, puisque Clément Noël a ses chances en slalom. Deux fois quatrième à Pyeongchang, il ne se contentera pas de la médaille en chocolat à Pékin. Tessa Worley, qui connaît déjà la sensation procurée par un titre mondial, peut aussi rêver d’or aux Jeux olympiques, même si la concurrence est féroce. Ce trio ambitieux peut rentrer en France avec une breloque autour du coup, ce qui ne sera pas le cas de Victor Muffat-Jeandet. Médaillé en Corée du Sud, il s’est gravement blessé lors du slalom de Zagreb. Un coup dur survenu lors d’une course qui n’aurait jamais dû se tenir à cause des conditions de neige catastrophiques, et qui a été arrêtée une fois que le mal était fait.
Perrine Laffont, Tess Ledeux, Chloé Trespeuch… les Françaises au pouvoir ?
En ski de fond, la Norvège, la Suède et la Russie devraient truster les places sur les podiums. Mais les sprinteurs Richard Jouve, auteur de plusieurs podiums cet hiver, et Lucas Chanavat peuvent espérer de belles choses sur courte distance. Pour le second, victime d’une petite fracture de fatigue pendant la préparation du début de saison, le départ vers la Chine se fait avec un esprit revanchard : « J’ai une petite revanche à prendre dans le Team Sprint car lors des derniers Jeux olympiques, je n’avais été sélectionné dans l’équipe, alors que je me présentais aux Jeux pour ça. Cette année, cela fait partie de mes objectifs des Jeux, avec le Sprint en individuel. Cela étant, il y a une grosse densité en équipe de France, donc les places seront très chères. »
L’équipe de France a plusieurs atouts en main pour faire grimper le nombre médailles. Impossible de ne pas penser à la championne olympique en titre de ski de bosses, Perrine Laffont. A 23 ans, elle a déjà tout gagné et peut rêver d’un second sacre olympique à Pékin. A seulement 20 ans, Tess Ledeux peut également garnir une armoire à trophée déjà bien remplie par une première médaille olympique en big air. Si la France laissera les grandes nations du saut à ski et du combiné nordique se battre pour les médailles, les Bleus peuvent avoir de grandes ambitions en snowboardcross (Merlin Surget, Julia Pereira de Sousa, médaillée il y a quatre ans, et surtout Chloe Trespeuch, en grande forme cet hiver) et en ski cross (Bastien Midol est en tête de la Coupe du monde devant Terence Tchiknavorian, Alizée Baron, mais pas Marielle Berger-Sabbatel, blessée et forfait pour la suite de la saison). L’équipe de France espère aussi une danse dorée pour le duo Gabriella Papadakis – Guillaume Cizeron. Les Bleus partent favoris et peuvent rendre les Jeux olympiques encore plus beaux pour le clan tricolore.