Les tournois de handball des Jeux olympiques de 2024 seront joués au Stade Pierre-Mauroy. Eric Skyronka, vice-président de la Métropole Européenne de Lille délégué à la jeunesse et aux sports, se projette déjà sur cet événement.
Comment la Métropole Européenne de Lille a-t-elle obtenu l’organisation des tournois olympiques de handball des Jeux de Paris 2024 ?
Cela fait longtemps que la Métropole travaille avec le Comité d’organisation de Paris 2024. Dès que la France a obtenu les Jeux olympiques en 2017, nous avons positionné le stade Pierre-Mauroy comme « roue de secours ». Nous avons reçu Tony Estanguet et Jean-Philippe Gatien, respectivement président et directeur des sports de Paris 2024, lors de la phase finale de la Volleyball Nations League en 2018. Le 17 décembre dernier, nous avons eu la confirmation qu’une discipline olympique sera jouée au Stade Pierre-Mauroy et ce sera le handball.
Savez-vous déjà comment se déroulera la compétition olympique ?
Les tournois hommes et femmes de handball auront lieu dans le stade Pierre-Mauroy, soit 76 rencontres en tout. Parfois, quatre matchs seront organisés dans la même journée, ce ne sera pas une mince affaire. Nous travaillons dès maintenant sur le calendrier avec Paris 2024. La Métropole Européenne de Lille accueillera une cérémonie d’ouverture et de clôture olympique, ainsi que deux finales olympiques, c’est génial ! De plus, nos équipes de France masculine et féminine se renouvellent et restent au plus haut niveau. Nous allons vivre de beaux moments.
Certains handballeurs ont manifesté leur mécontentement à l’idée que l’épreuve olympique soit délocalisée à Lille. Que répondez-vous ?
Je comprends que ce soit le rêve des sportifs de participer aux JO et de côtoyer les grands noms des autres disciplines dans le village olympique. Oui, les tournois de handball seront délocalisés, mais nous avons plusieurs options pour que les joueurs puissent vivre au village olympique. La Métropole a la capacité d’affréter des TGV spéciaux pour donner la possibilité aux équipes de revenir sur Paris quand leur match est programmé le matin, par exemple.
Avez-vous commencé à préparer l’organisation de cet événement ?
Nous avons le temps de travailler sur l’organisation dans le respect du cahier des charges du COJO. La Métropole sera chef de file dans la promotion du handball, mais aussi du rugby et du sport en général. Il existe une notion d’héritage, donner envie aux gens de faire du sport, avoir plus de licenciés. Nous allons travailler avec les écoles, les collèges et les lycées. Des matchs de démonstration de handball pourront être organisés dans plusieurs communes, comme au gymnase omnisports du Palacium de Villeneuve-d’Ascq. Dunkerque et Saint-Amand-les-Eaux ont des clubs de handball qui évoluent dans les élites françaises, pourquoi ne pas voir l’émergence d’un de notre Métropole à haut niveau ? Nous avons tout un modèle économique à construire. Nous souhaitons aussi être exemplaire sur l’axe du développement durable en mettant en place une mobilité douce.
De quelle manière comptez-vous faire rayonner la Métropole avant les Jeux olympiques ?
Le stade Pierre-Mauroy a déjà reçu des matchs de l’Euro de football 2016, deux finales de Coupe Davis en 2014 et 2018 et la phase finale de la Volleyball Nations League en 2018, ainsi que des rencontres du Mondial de handball 2017 (photo). Notre objectif est de recevoir un événement à portée internationale par an sur la Métropole pour monter en puissance. Nous savons déjà que nous accueillerons de belles rencontres de rugby au stade Pierre-Mauroy pendant la Coupe du monde 2023 de rugby, ainsi qu’une grande équipe en camp de base.
Quelles retombées envisagez-vous ?
Les Jeux olympiques sont un rendez-vous sportif, économique et touristique, il n’y a pas mieux pour les retombées sur l’économie. 2024 peut paraître loin pour nos hôteliers, mais c’est déjà une belle visibilité à venir. La MEL a pour atout son stade, mais aussi l’attractivité et la richesse de son territoire, son art et son histoire. La Métropole sera le centre du monde pendant cette période et aura l’occasion de promouvoir ses lieux de découvertes et d’activités. Un fan pourra supporter son équipe un jour au stade, aller au musée le lendemain, visiter Lille le surlendemain puis à nouveau retrouver son équipe.