Alexis Pinturault, vainqueur du classement général de la Coupe du monde l’hiver dernier, vise maintenant l’or olympique sur la neige de Pékin. Déjà médaillé aux Jeux, c’est le plus beau des métaux qu’il est venu chercher.
Alexis, en Chine, pour les Jeux, vous allez skier sur une piste que vous ne connaissez pas…
A cause de la pandémie, le Test Event a été annulé, c’est pour ça qu’on ne connaît pas la piste. Je pense que ce sera une neige relativement agressive, comme celle que l’on trouve aux Etats-Unis. La difficulté, ce sera potentiellement le vent, car ils en annoncent beaucoup. Mais il faudra mettre de côté tous les facteurs qu’on ne peut pas maîtriser, et se concentrer uniquement sur l’essentiel, qui est d’être prêt et performant le jour J.
Votre victoire au classement général de la Coupe du monde l’an dernier vous met-elle une pression supplémentaire ?
Ma perception des Jeux, il ne faut pas qu’elle soit changée parce que j’ai remporté la Coupe du monde. Les Jeux olympiques restent un plaisir, une fête, et il faut y aller avec la banane. Il ne faut pas que l’enjeu et l’envie de bien faire me contraignent à y aller avec un gros sac à dos à porter sur les épaules. Le but, c’est de m’exprimer à mon meilleur niveau, à mon plein potentiel, et que je puisse m’amuser et m’éclater comme n’importe quel athlète. C’est mon but ultime sur cette compétition. Il a fallu s’aménager du un peu de temps avant les Jeux pour se reposer, physiquement et psychologiquement, car le mois de janvier est toujours extrêmement chargé.
« Je peux me concentrer sur d’autres objectifs »
Etes-vous entré dans une nouvelle dimension avec ce gros globe de cristal ?
Gagner le gros globe, ça a mis mon nom dans un autre univers. Les choses, je les vois légèrement différemment, parce que les ambitions peuvent varier. Le gros globe était un objectif extrêmement important dans ma carrière. J’ai pu l’atteindre, donc désormais, je peux me concentrer sur d’autres choses plus facilement, et notamment sur les Jeux olympiques.
Quel sera votre programme à Pékin ?
Je ferai le slalom, le géant, le combiné, le Team Event, si je suis qualifié à chaque fois. J’ai aussi envie de faire le super-G, on en a discuté avec mes entraîneurs et avec David Chastan, le chef d’équipe. Mais cela dépendra aussi du contexte, car la quinzaine est longue. On pratique un sport d’extérieur, il peut y avoir des retards, des reports dans le programme. S’il faut faire sauter quelque chose, c’est le super-G qui sautera si on arrive à un point critique où toutes les disciplines sont regroupées sur un laps de temps très court.
Est-ce toujours particulier de représenter la France ?
L’idée de représenter la France, ça arrive tôt, par exemple aux championnats du monde juniors. La première fois qu’on a la veste équipe de France, quand on la porte, on sait qu’on représente des valeurs. On n’est plus seulement un individu, on porte aussi des valeurs. Tout ce qu’on fait de manière individuelle représente aussi un collectif. Il faut en être conscient.