Johnny Bur, athlète en équipe de France de lutte gréco-romaine et champion de France -87kg 2024, n’a pu lutter pour une qualification olympique suite à un décès dans sa famille.
Vous avez connu de gros chamboulements sur cette deuxième partie de saison, pouvez-vous nous en dire plus ?
Cette période, c’était la deuxième partie de saison donc après les championnats d’Europe, on a eu un tournoi de sélection en Bulgarie où je me suis mieux classé qu’Ibrahim Ghanem et j’ai donc gagné ma place de titulaire sur le premier TQO (Tournoi de qualification Olympique) en Azerbaïdjan. Malheureusement 7 jours avant ce TQO j’ai eu un décès dans ma famille, j’ai dû rentrer chez moi à Strasbourg pour être auprès d’eux. Et donc je n’ai pas pu participer à ce TQO. Suite à ça, on a été remis en concurrence pour le deuxième TQO, un match que j’ai perdu face à Ibrahim Ghanem.Je ne vais pas remettre ça sur le décès et la non-préparation, mais ce n’étaient pas les conditions optimales pour moi. Après cela, on part en stage, je suis donc numéro deux et Ibrahim numéro un.Au cours de ce stage, Ibrahim fait une commotion cérébrale, il a donc été en arrêt pendant 3 semaines et j’ai ainsi pu participer au deuxième TQO.
Comment s’est passée la préparation pour ce deuxième TQO ?
La préparation a été bonne, j’ai été sérieux, sur toutes les séances. Arrivé au TQO le niveau était plutôt très relevé. J’ai perdu au premier tour contre un athlète qui ne se hisse pas en finale, donc pas de repêchage pour moi. Et c’est là que se termine la quête de la qualification olympique.
Comment fait-on pour rester en condition quand on passe par un événement difficile comme le vôtre ? Que s’est-il passé dans votre tête à ce moment ?
En rentrant à Strasbourg, je n’ai pas fait de sport du tout et je n’ai pas pensé sport non plus pendant au moins 10 jours. À partir du moment où j’ai vu l’échec d’Ibrahim au tournoi de qualification, j’ai encore attendu quelques jours avant de reprendre tranquillement la course et de faire des activités physiques, histoire de m’entretenir un minimum. Deux semaines après, c’est le rêve de la qualification olympique qui a fait que j’ai repris les devants malgré un état psychologique pas très positif.
Vous ne participerez pas aux Jeux Olympiques de Paris. Comment le vivez-vous et quels sont vos prochains objectifs ?
Forcément, c’est une grosse déception de ne pas participer aux JO, mais il y a des choses qu’on ne contrôle pas dans la vie, notamment cet événement qui a fait que les conditions n’étaient pas réunies pour une qualification olympique. J’en ai profité pour travailler sur d’autres projets, j’étais en BPJEPS cette année et je l’ai validé avec succès fin mai. Je passe aussi pas mal de temps avec ma famille, cet événement nous a beaucoup rapproché, ce qui est plutôt une bonne chose dans le malheur. Niveau entraînement, on va préparer “Baba” (Mamadassa Sylla, qualifié olympique -67kg) au mieux pour les JO, on est un bon collectif, il y a une bonne ambiance de groupe et puis il y a le championnat du Monde catégories non-olympique fin octobre sur lequel je me positionne dans la catégorie des -82kg suite au choix des entraîneurs évidemment, donc il y a une petite prise de
masse et de poids à faire. L’entraînement continue et on va prendre un peu de vacances cet été, car la saison a quand même été intense et on sera là au championnat du Monde et on sera prêt surtout.
Vous venez de devenir champion de France le week-end dernier au Creusot en -87kg en lutte gréco-romaine, cela vous redonne-t-il de la motivation ?
Une victoire ça fait toujours plaisir au moral et ça fait une petite ligne supplémentaire au palmarès et au-delà de ça, ça me redonne un peu de confiance, car je n’avais pas gagné de match au TQO ni au tournoi de Croatie. J’en ai peu gagné cette année, puis j’ai changé de club récemment donc ça montre qu’ils ont quand même investi sur un athlète encore motivé et en course. C’est une bonne nouvelle cette victoire au championnat de France.
Propos recueillis par Aurore Quintin
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