A 17 ans, Margot Ravinel ne s’arrête plus. Revenue des JOJ Lausanne 2020 auréolée de trois médailles (deux de bronze en individuel et une d’argent en relais mixte) en ski-alpinisme, la jeune Haut-Savoyarde, l’une des trois premières médaillées de l’histoire de ce sport, a enchaîné avec les championnats de France à Courchevel. Nous l’avons rencontrée sur le campus de la Doua à Lyon où elle est étudiante ingénieure à l’INSA.
Etes-vous retombée de votre petit nuage ?
Je suis très contente et encore un peu impressionnée. La médaille d’argent était vraiment sympa à obtenir car on a pu partager les émotions (avec Victoire Berger, Bazil Ducouret et Anselme Damevin). Je ne me rends pas encore trop compte. En tout cas, il y a beaucoup de médiatisation et de sollicitations que je n’avais pas vécues jusque-là. C’est un souvenir incroyable.
Vous attendiez-vous à de telles performances ?
Lors des Mondiaux à Villars-sur-Ollon, en mars 2019, j’avais déjà obtenu deux médailles de bronze. J’espérais donc décrocher une médaille, même si je savais que tout le monde allait bien se préparer pour les JOJ, notamment les Chinois et les Américains. Donc trois médailles, je ne m’y attendais pas, non. Je suis très contente.
Comment avez-vous vécu ces JOJ ?
C’était vraiment magique ! Partager cela avec toute la délégation française, assister aux épreuves des autres athlètes, côtoyer d’anciens grands champions comme Ophélie David qui s’est occupée de nous pendant toute la durée des JOJ, c’était vraiment impressionnant. Et puis, pour le ski-alpinisme, c’est génial. C’est la première fois que ce sport était olympique. C’était un test et je pense que cela s’est bien passé pour le rendre plus connu.
Etait-ce un passage obligé ?
Notre sport n’est pas connu ni très pratiqué. Je pense que cela a beaucoup aidé dans ce sens. Il n’y a jamais eu autant de médias à suivre ce sport, ni autant de public sur les parcours. Les organisateurs ont bien réussi à organiser les épreuves, tout s’est bien passé globalement.
Quel avenir voyez-vous à cette discipline ?
J’espère que par rapport à ce qui s’est passé à Lausanne, cela donnera envie aux membres du CIO de l’intégrer pour les JO de 2026. Comme ils se déroulent en Italie (à Milan et Cortina d’Ampezzo), on a encore plus de chances parce que les Italiens sont très bons en ski-alpinisme. Donc on espère qu’il sera aux JO en 2026.
Et vous, y serez-vous ?
(sourires) Difficile de savoir. On peut être bon en ski-alpinisme même en étant assez âgé (sic) ! Je vois qu’il y a des compétitrices espoirs et même seniors qui sont très fortes. J’aurai 6 ans de plus, c’est beaucoup…
… mais vous n’aurez que 23 ans !
Certes mais j’ai du mal à me projeter. En sprint, c’est une épreuve très explosive donc on est peut-être meilleurs jeunes. Je ne sais pas encore. En tout cas, j’espère que le ski-alpinisme y sera même si je ne pourrais pas y être.
Cela vous a forcément donné des envies de podium olympique ?
Quand on vit une telle expérience, cela donne envie de la revivre. C’est autre chose qu’un championnat du monde, c’est vraiment plus grand. Cela m’a bluffée, je ne m’y attendais pas. Pour le revivre, il faudra que je le mérite !
Comment vous projetez-vous dans cette discipline ?
Mon but, c’est de continuer. Vu que je suis à Lyon, je ne pratique que le week-end mais la semaine, je fais du vélo, de la natation, de la course à pied et du renforcement musculaire. En tout, cela fait 10 heures de sport par semaine.
Comment vous êtes-vous lancée dans ce sport ?
Je fais du ski alpin depuis que j’ai 4-5 ans, j’habitais entre Annecy et Genève, à 45 minutes des stations les plus proches. J’ai été licenciée à l’ESF à la station de Manigod, puis à l’ESI du Grand Bornand, et enfin au club ESF. Depuis que j’ai 12 ans, je fais de la course à pied, tout en continuant les randos en montagne avec mes parents. J’ai été initiée au ski de randonnée par mon oncle Pierre et son fils Benoît. En même temps, j’ai suivi les performances de Laetitia Roux (spécialiste française de ski-alpinisme) sur YouTube. Ça m’a donné envie, d’autant que j’adore les espaces de la montagne : on se sent libre, c’est ce qui m’a plus dans le ski de rando.
Comment êtes-vous passée à la compétition ?
J’en ai d’abord pratiqué en loisirs, il y a deux ans, avec le Ski club de Cruseilles. J’ai commencé l’année suivante la compétition au Club des sports de Chamonix et suivi des entraînements avec l’ancienne athlète Valentine Fabre. Puis, j’ai commencé la compétition.
Quel est votre prochain objectif ?
Je vais ce week-end en Andorre pour une nouvelle étape de Coupe du monde. Les catégories ne sont pas les mêmes qu’aux JOJ. Je serai avec des athlètes nés en 2000 et 2001. Certains filles auront 2 ans de plus que moi, mais je vais me donner à fond (sourire).