Joueur de l’équipe de France de XIII fauteuil, Jonathan Hivernat se projette sur une nouvelle échéance : la Coupe du Monde 2026.
Jonathan, après les Jeux, vous voilà parti sur une nouvelle aventure : l’objectif du Mondial 2026 avec le XIII fauteuil. Aujourd’hui, où en est ce projet ?
Le staff technique a changé au mois de juillet, on part donc d’une feuille blanche. L’objectif est clair : aller chercher le titre de champion du monde. Pour cela, un groupe d’une vingtaine de joueurs a été constitué. L’idée est de pouvoir proposer à chacun d’entre nous un suivi digne des plus grandes structures. On a toute une équipe autour de nous qui nous aide toutes les semaines avec des devoirs à rendre sur nos préparations physiques et notre investissement. Ça a changé beaucoup de choses.
Lors de la tournée d’automne, n a eu la chance de pouvoir jouer deux fois contre l’Angleterre, une fois à Wigan et une fois à Saint-Lô, en Normandie. Le XIII fauteuil est très différent du Quad Rugby, La dimension physique est très présente. C’est une discipline qui devient de plus en plus spectaculaire, de plus en plus rapide et de plus en plus technique. Lors du premier match, on a pris une belle claque, ça nous a poussé à retourner au travail. Cela nous a permis de gagner le deuxième match face aux Anglais, après une rencontre de très haut niveau. C’est un message que nous avons réussi à envoyer, celui que nous avons d’avoir la meilleure équipe dans moins de deux ans pour la Coupe du Monde.
Concrètement, que change le XIII fauteuil pour vous en matière de positionnement et de rôle sur le terrain ?
En XIII fauteuil, je fais partie de ceux qui sont vraiment les plus touchés. Mais, grâce au travail physique effectué, je peux exploiter mes points forts que sont ma vitesse et ma capacité à la résistance. Même s’il y a forcément des limites, j’arrive à trouver des compensations et des solutions pour faire face, être performant et me mettre au service du groupe. Je suis aussi convaincu que j’apporte ma rage de vaincre à ce groupe, le sélectionneur m’a d’ailleurs donné un rôle de co-capitaine. En raison de mon expérience en rugby fauteuil, j’essaye d’amener certaines choses et je pense que ça se ressent beaucoup sur le terrain. On n’a jamais été aussi connectés et aussi en lien les uns avec les autres.
« Je suis très fier de mon frère »
Vous portez ce maillot de l’équipe de France avec Léo Hivernat, votre frère. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est très spécial. C’est un rêve qui se réalise. Un jour, on s’était dit que ce serait génial de pouvoir être associés en équipe de France. Aujourd’hui, on est ensemble dans ce projet et on a le même objectif, celui de devenir champions du monde avec l’équipe de France. Nous avons, lui et moi, une relation fusionnelle. Je suis parti de la maison assez tôt, mais en même temps, on a toujours été très connectés. Je pense que ça se ressent sur le terrain.
Quel regard portez-vous sur son évolution en tant que joueur ? Il fait partie des nommés pour devenir joueur de l’année en XIII fauteuil…
Je le vois tellement grandir en tant que sportif et en tant qu’homme, je suis très fier de lui. Il s’est construit, il n’a jamais rien lâché et a travaillé très dur. Aujourd’hui, son talent explose aux yeux de tous. C’est une personne très inspirante pour moi, d’autant plus qu’on est très complémentaires sur le terrain.
« Après les Jeux, je ne me suis arrêté qu’une semaine ! »
Au-delà du XIII fauteuil, où en êtes-vous aujourd’hui, notamment physiquement ? Poursuivez-vous votre travail avec le Stade Toulousain ?
Après les Jeux, je ne me suis arrêté qu’une semaine ! Avec le XIII fauteuil, j’ai été dans la continuité de mon travail physique. Je continue à me préparer avec le même rythme qu’avant les Jeux. J’ai la volonté de pouvoir toujours capitaliser sur ce qui a été fait. En Quad Rugby, je vais avoir la chance d’évoluer dans le championnat anglais. On va aussi participer à quelques tournois, peut-être jouer à nouveau en Australie, il y a donc pas mal d’opportunités pour continuer à évoluer.
Vous parliez des Jeux, ressentez-vous un élan et une dynamique autour du rugby-fauteuil ?
Je pense que le rugby-fauteuil a bénéficié pleinement de son succès, il a donné une image impressionnante à beaucoup de monde. Un grand nombre de personnes m’a envoyé des messages alors que je ne les connais pas, c’est très inspirant. Et puis ces Jeux ont permis à beaucoup de nouveaux joueurs de rejoindre des clubs, la dynamique est très positive de ce point de vue là. Médiatisation, intérêt des partenaires, dynamique du mouvement sportif : ces Jeux ont été une vraie bascule pour la discipline.