Le CROS Nouvelle-Aquitaine dispose désormais d’une commission régionale sur les violences sexuelles et discriminations. Plus de détails avec José Cervera, vice-président du CROS en charge de « Sport éducation et citoyenneté ».
La première commission régionale sur les violences sexuelles et discriminations s’est réunie en octobre dernier, quel bilan tirez-vous de ce rendez-vous ?
José Cervera : Il y a eu un certain nombre de ligues et de comités parmi les plus importants qui ont répondu présent, à l’image du football, de l’athlétisme et de la voile. Je ne vais pas tous les citer, mais disons que il y a eu une première mobilisation de ligues importantes sur cette question-là. L’intérêt de cette de cette première commission, c’est qu’il y a eu un partage, un consensus très fort autour de notre démarche.
Justement, cette démarche, en quoi consiste-t-elle ? Quels sont les objectifs de cette commission ?
JC : Le premier objectif, c’est de dire qu’il faut que le mouvement sportif soit l’acteur principal contre les violences sexuelles dans le sport en son sein. Ensuite, il faut que l’on puisse transformer réellement la situation à tous les niveaux, en particulier dans les clubs. Parce que s’il n’y a pas de changement culturel sur ces questions-là, on se borne uniquement à faire des campagnes de type journée nationale de la lutte contre les violences sexuelles ou un colloque national. Il faut le faire, évidemment, mais on ne peut pas se satisfaire d’avoir simplement ça. Dès le lendemain, on repart sur les mêmes bases. Ce qui est important, c’est de travailler sur les mentalités, sur ce qui fait que les violences sexuelles dans le sport peuvent trouver un terrain favorable.
« Positionner le mouvement sportif comme acteur principal »
Concernant les mentalités, constatez-vous une évolution positive ?
JC : Même si ce n’est pas encore assez, il y a clairement eu une vraie évolution sur ce type de sujet. Le mouvement MeToo et la libération de la parole ont joué un rôle clé. Les différents cas qu’il y a eu dans le sport ont effectivement réveillé les consciences. Le CIO s’est emparé du sujet, le ministère des Sports également, il y a eu des conférences nationales sur les violences sexuelles dans le sport, donc tout cela évolue positivement. Il y a eu des réponses qui ont été engagées, mais qui restent des réponses de niveau institutionnel. Désormais, il faut passer l’étape supérieure, à savoir un changement plus profond et durable des mentalités.
Quels vont être les axes de travail de la commission ?
JC : Comme je le disais, l’objectif est de positionner le mouvement sportif comme acteur principal afin de traiter de cette question. Au sein des ligues et des comités, on est en train de structurer avec un réseau de référence sur le sujet. Le but est de faire connaître tout ce qui sera défini et déterminé au sein de la commission, mais aussi de remonter toutes les informations. On va construire une plateforme qui va concentrer tous les éléments et les initiatives qui se feront au sein des ligues et comités, sur l’ensemble de la région. Cette plateforme servira ensuite non seulement de partage d’expériences, mais aussi à utiliser toutes ces informations pour médiatiser tout ce qui va être fait sur le sujet.