Judo – Larbi Benboudaoud : « Inquiet pour la génération 2024 »

La fédération française de judo organise aujourd’hui des tests matchs nationaux à l’Institut du Judo de Paris. Entretien à ce sujet, avec Larbi Benboudaoud, directeur de la haute performance de la FFJ.

 

En quoi consistent les tests matchs nationaux organisés ce dimanche à l’Institut du Judo ?

Malheureusement, nous n’avons pas la possibilité d’organiser des compétitions nationales. Hormis pour le groupe olympique, nous n’avons pas de visibilité sur le plan international. Dans cette situation, nous avons décidé de mettre en place cette journée de compétition avec un protocole drastique, histoire de se mettre en condition de compétition.
 

Quels sont les enjeux de cette journée pour les judokas présents ?

Il n’y a pas de pression. Ce sont tous des compétiteurs qui s’entraînent chaque jour. Il leur faut une carotte pour pallier au manque de compétition et retrouver des sensations. Ce ne sera pas championnat car nous ne sommes pas autorisés à organiser ce type d’événement sur le sol français.
 

Les judokas du groupe olympique seront-ils présents ?

Ils peuvent faire de la compétition en dehors de nos frontières. Il n’y a pas forcément besoin de combler un manque à ce niveau-là. Certains partent dimanche en stage en Géorgie. Ces tests matchs sont plutôt faits pour les clubs qui galèrent. L’inscription se fait sur la base du volontariat avec des critères de performance. Il y a différents niveaux de frustration mais de nombreux jeunes ne peuvent ni s’entraîner ni faire de compétition. On essaie de donner à manger à tout le monde.
 

Au regard de la situation, êtes-vous inquiet pour la suite ?

Pour Tokyo, on a des athlètes féminines qui sont à l’aise en ce moment. Les garçons doivent continuer à travailler. Il y aura des compétitions internationales, un championnat d’Europe et du monde. Certains doivent avancer dans le ranking mondial, d’autres sont dans l’obligation de se départager en vue de la sélection pour les Jeux 2021. Moi, ce qui m’inquiète, ce sont les jeunes de la génération 2024 qui ne peuvent pas sortir en compétition. Quand on se déplace à l’étranger, on voit d’autres nations venir avec leurs jeunes. Au regard de la situation de notre pays, on n’est pas autorisés à le faire. J’espère que ça ne va pas les flinguer.

Propos recueillis par Loïc Feltrin
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