Le week-end dernier, l’Arena Teddy Riner d’Asnières-sur-Seine a vibré au rythme des tatamis. La première édition de la Riner Cup, initiée par le légendaire judoka français, a réuni plus de 600 participants venus de toute la France. Une compétition à la fois ambitieuse et fédératrice, qui marque une nouvelle ère pour le judo.
Le pari était osé : créer une compétition de judo à la fois spectaculaire et formatrice, destinée à mettre en lumière les talents émergents sans pour autant renier l’exigence du haut niveau. C’est ce qu’a réussi Teddy Riner les 5 et 6 avril derniers, à travers la première édition de la Riner Cup. Accueilli dans l’arène qui porte son nom à Asnières-sur-Seine, l’événement a rassemblé près de 650 judokas issus des catégories cadets, juniors et seniors. Objectif : « donner envie, rendre le judo encore plus attractif », selon le décuple champion du monde.
Une compétition pensée pour les jeunes… et le spectacle
Dès les premiers combats, l’ambiance a été au rendez-vous. Dans un format mixant compétition classique et animations grand public, la Riner Cup a su séduire un public varié, composé aussi bien de familles que d’amateurs avertis. « On voulait créer une vraie expérience, pas seulement un tournoi », expliquait Riner à l’issue de la première journée. Au programme : tatamis lumineux, entrées des finalistes façon show à l’américaine, musique, speaker survolté et présence d’influenceurs sportifs.
Mais le fond n’a pas été sacrifié pour la forme. Sur les tapis, le niveau était au rendez-vous, avec des catégories particulièrement disputées chez les juniors. Chez les -81 kg, la finale a opposé deux espoirs du Pôle France de Strasbourg, avec une victoire à la dernière seconde de Louis Messaoudi sur ippon. Chez les féminines, la Parisienne Inès Djamet s’est illustrée en -63 kg avec un judo explosif et un sang-froid impressionnant, remportant ses quatre combats par ippon.
Une vitrine pour le judo français
Pour Teddy Riner, l’objectif est aussi stratégique : offrir une scène nationale aux jeunes en manque de visibilité. « On a de super judokas en France, mais il faut leur donner des occasions de s’exprimer, de se frotter à la pression d’un public, d’une finale, d’une ambiance. C’est comme ça qu’on forme des champions », a-t-il insisté.
L’événement a également été soutenu par la Fédération française de judo, présente sur place, qui y voit une manière de dynamiser la discipline et de préparer la relève post-Paris 2024. « Ce genre d’initiatives va dans le bon sens. Teddy est une figure immense du sport français, son engagement auprès des jeunes est un signal fort », confie Stéphane Nomis, président de la FFJDA.
Une première édition réussie… et des ambitions à long terme
Côté public, l’engouement est palpable. Plus de 2 000 spectateurs se sont déplacés sur les deux jours, et les retransmissions en ligne ont généré plusieurs milliers de vues. À l’issue du tournoi, Teddy Riner a confirmé son intention de renouveler l’événement chaque année, avec l’idée de le faire évoluer : davantage de catégories, une ouverture à l’international, et pourquoi pas une tournée dans d’autres villes françaises.
La Riner Cup pourrait bien devenir un rendez-vous incontournable du calendrier judo, à mi-chemin entre la formation et le show. « Je veux qu’on s’en souvienne comme d’un tremplin, comme d’une rampe de lancement pour ceux qui rêvent de médailles », conclut Riner, visiblement ému de voir son projet se concrétiser.
En réussissant à mêler ambition sportive et culture populaire, Teddy Riner signe un coup de maître. Et offre au judo français un nouvel élan, quelques mois après des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Romane Legros