En remportant l’an dernier les 24 Heures du Mans (en catégorie GTE-Am) au volant d’une Porsche GTE de l’équipe Dempsey-Proton, le Lyonnais est devenu, à moins de 19 ans, le plus jeune vainqueur de l’épreuve. Bourré d’ambitions, Julien Andlauer vise un deuxième succès d’affilée en deux participations.
Quel regard portez-vous sur votre saison 2018 ?
Je suis plutôt content de cette belle année qui a été très chargée puisque j’ai participé à 23 courses. J’étais engagé sur trois championnats : en Porsche Carrera France (qui est le niveau national) que j’avais gagnée en 2017 mais pas en 2018 car je n’ai pas pu disputer les deux dernières courses ; en Porsche Mobile 1 Supercup (niveau mondial) ; et le championnat du monde d’endurance (WEC) pour lequel j’ai couru pour la première fois les 24 heures du Mans.
Quel est le moment fort que vous retenez ?
J’en retiens un dans chaque championnat auquel j’ai participé. En Porsche Mobile 1 Supercup, les courses se déroulent sur une grande partie des circuits européens de F1, comme Hockenheim, Barcelone, Monza ou Monaco et cela se finit par un week-end à Mexico. Pour ces deux dernières courses, j’ai remporté deux victoires, une le samedi et une le dimanche. Mais c’est sûr que le gros moment fort s’est déroulé un peu plus tôt dans la saison, en juin, avec la victoire aux 24 Heures du Mans, en catégorie GTE-Am pour ma première participation.
Ce qui fait de vous le plus jeune vainqueur des 24 Heures du Mans, toutes catégories confondues. C’est fou, non ?
Ah oui, tout cela en 86 ans d’histoire de cette épreuve aussi prestigieuse ! On me l’a appris après la course, je n’étais pas au courant et je ne m’y attendais pas du tout. Sur le coup, je n’ai pas réalisé que c’est un truc de dingue. Je crois que je réaliserai vraiment quand cela ne se passera pas aussi bien lors des prochaines participations. En fait, tout s’est déroulé comme dans un rêve : on n’a commis aucune erreur, connu aucun problème mécanique, on est resté 21 heures en tête de la course. Bref, on a réalisé une course parfaite et notre stratégie d’imposer du rythme sans prendre de risque a super bien marché. Cela faisait 8 ans que cette équipe visait la victoire, c’est quelque chose d’énorme.
Vous y retournez quand ?
Dès cette année (la course se déroule le week-end des 15-16 juin, NDLR) ! Je rêve de réaliser le doublé et c’est possible. Si cela se passe aussi bien que l’année dernière, je signe tout de suite !
L’objectif est de remporter le championnat WEC ?
Cela va être trop compliqué : notre équipe a été reconnue de triche dans les arrêts au stand. Une grande partie de nos points nous a été retirée et nous sommes très loin au classement. L’objectif, c’est de remporter les dernières courses, dont la prochaine le 13 mars à Sebring (États-Unis), la première depuis novembre. Durant la pause, j’ai participé au trophée Andros, à l’étape du stade de France (en Enedis Trophée Andros électrique). Je n’ai pas obtenu un super résultat (4e) mais en plus du fun, on apprend toujours quelque chose.
Quelles sont vos autres ambitions pour 2019 ?
Remporter tous les championnats auxquels je participe. Chez Porsche, il y a 3 statuts : junior (ce que je suis encore cette année, ce qui me permet d’obtenir une bourse annuelle de 225 000 euros), pilote jeune pro (qui donne droit à un salaire et une voiture de fonction) et works driver (ce qui donne droit à un plus gros salaire, une voiture et un programme de courses tout au long de la saison). Pour ma première participation au Porsche Mobile 1 Supercup, j’ai fini 4e au classement. Cette année, je veux gagner avant, j’espère, de passer en jeune pro. Et puis, je vais participer à un 3e championnat, toujours avec Porsche, mais c’est encore confidentiel, je ne peux pas en parler pour le moment.
Comment avez-vous débuté le pilotage ?
J’ai commencé tout petit, on peut même dire que je suis né sur une piste de karting puisque mon père tient le circuit Actua de Saint-Laurent-de-Mure (à côté de Lyon) depuis 1999, l’année de ma naissance. J’y étais tous les week-ends, j’y ai fait mes premiers tours de roue à 3 ans puis commencé la compétition dans un kart à 6 ans. Je n’étais pas forcément doué tout de suite, mais je me suis plus plu dans un baquet que sur un terrain de foot. Depuis 2015, je me consacre au sport auto, d’abord en F4 et, depuis 2016, je roule en Porsche. J’ai eu mon bac STI2D en 2017 et j’ai commencé un BTS NRC (négociation relation clients) ; mais j’ai arrêté car le sport prend aujourd’hui 100 % de mon temps.
Vous avez récemment dit ne pas être attiré par la F1, c’est toujours le cas ?
Oui, j’ai quitté la voie de la monoplace en 2016 car la Porsche endurance m’attirait beaucoup plus. Porsche m’a proposé un beau contrat et puis la F1 prend une tournure assez bizarre. Je ne veux pas la critiquer et je ne donnerai pas un avis pertinent car je n’y suis pas mais je ne me battrai pas pour regarder un GP devant la télé : il y a beaucoup trop de politique et de moins en moins de place pour laisser le pilote s’exprimer.
JULIEN ? COURAGE TU VA Y ARRIVER ? TU EST UN CHAMPION BIZZZZZ MERDE
Bravo Julien tu as encore du temps pour devenir un grand champion. Merde pour cette nouvelle saison qui débute.
Pierre Gardey, un ancien collègue et ami de ton Grand-Père Michel