À l’initiative de l’exposition photo « De l’or pour réparer », mettant à l’honneur 24 para-athlètes, Julien Ferru, fondateur de l’agence Suniwan, évoque ce projet novateur mené avec le photographe Yonathan Kellerman.
Comment est née l’exposition « De l’or pour réparer » ?
Le point de départ, c’est une double rencontre. D’abord la mienne avec le monde du handisport. Elle s’est faite un peu par hasard il y a quelques années. Je suis tombé sur un article qui parlait d’Alexis Hanquinquant. À travers cet article, j’ai découvert son histoire, son parcours et j’étais absolument fasciné par ce qu’il racontait. Il parlait de sa vie après son accident, et notamment de sa force mentale incroyable pour se redonner une trajectoire de vie personnelle et sportive. Je me suis ensuite intéressé aux parasportifs, avec des histoires inspirantes que j’avais envie de raconter.
La deuxième rencontre, c’est celle avec le photographe Yonathan Kellermann. Il a couvert les Jeux Paralympiques de 2012 à 2024. Pour moi, c’était la bonne personne pour devenir le photographe de l’exposition et mener à bien ce projet.
Ce projet, justement, en quoi consiste-t-il ?
Je suis venu avec une idée. J’avais déjà en tête la direction artistique, et Yonathan Kellerman a contribué pour créer ce concept d’exposition photo. Notre ambition, c’est de pouvoir montrer le handicap sous un autre jour. On s’est inspiré d’un art qui s’appelle le Kinsugi et qui vise à réparer la céramique et les porcelaines avec de la laque dorée. C’est devenu une métaphore de la résilience. C’était une très belle image pour parler de ces hommes et ces femmes qui ont été brisés dans leur corps ou dans leur esprit et qui, grâce au sport, se sont émancipés de ces blessures.
Il y a 24 athlètes au cœur de cette exposition. Ont-ils été emballés par le projet, ont-ils tout de suite accepté ?
En amont, on avait identifié un casting d’athlètes et l’accueil a été extrêmement positif. On a commencé à les contacter alors qu’ils étaient en préparation pour les Jeux Paralympiques, avec des plannings surchargés, donc ça a été un long processus. De façon unanime, les athlètes contactés ont tout de suite accroché au projet.
L’exposition photo est aussi sonorisée, comment ça fonctionne ?
Nous avons voulu proposer une double expérience aux futurs visiteurs. Une expérience visuelle à travers l’image, mais aussi une expérience audio grâce à la mise en place de capsules sonores que nous avons réalisé. Les visiteurs vont pouvoir découvrir le parcours des différents athlètes, mais aussi leurs disciplines. On tenait à faire un peu de pédagogie par rapports aux sports et à leurs règles.
Il s’agit d’une exposition itinérante, vous attendez-vous à un engouement autour de cette expo suite au succès des Jeux Paralympiques ?
Paris 2024 a été un formidable coup de projecteur pour le monde du handisport et les para-athlètes. Mais le handisport et la cause du handicap, ça doit être porté tous les jours, et pas seulement durant dix jours tous les quatre ans. C’est aussi le but de cette exposition photo, de continuer à parler du handicap, de continuer à faire évoluer les mentalités et les regards sur les personnes en situation de handicap.
À quel moment cette exposition va-t-elle aller à la rencontre du grand public et des entreprises ?
Le mouvement a été enclenché, puisque l’exposition a été présentée au sein d’une première entreprise. La première conférence, baptisée « De l’or pour réparer, the talk » a également eu lieu. C’est un vrai objectif de notre part d’emmener ce projet le plus loin possible et de le présenter le plus largement possible. Nous allons d’abord le présenter auprès d’entreprises. À terme, si on en a l’opportunité, on a l’envie de pouvoir présenter cette exposition au grand public.