Il y a quelques jours, Tourcoing remportait la Coupe de France au terme d’une finale incroyablement serrée face à Chaumont. Julien Lemay, l’un des cadres tourquennois, est revenu pour SPORTMAG sur cette superbe performance…
Julien Lemay, parlez-nous de ce parcours qui vous a amené au titre…
Cette aventure, on y a pris goût au fur et à mesure. On a su être sérieux dans les deux matchs où nous étions favoris. Après, face à Montpellier, Poitiers et Chaumont, on a joué le coup à fond. Nous sommes vraiment fiers parce que le tirage n’a pas été facile, mais nous y avons cru jusqu’au bout.
Et cette finale incroyable (3-2), qu’en retenez-vous ?
Je ne sais même pas si nous avons réalisé ce qu’il s’était passé (rires). On est resté la tête dans les nuages pendant une journée. D’autant que c’était un match vraiment épique. On restait sur plusieurs défaites en championnat, avec des prestations pas toujours encourageantes. Bizarrement, nous n’avons pas paniqué, nous sommes toujours restés sereins et soudés. Après, tout s’est déroulé très vite, on n’a pas vraiment eu le temps de cogiter, il fallait immédiatement se remettre au boulot.
Est-ce le plus beau souvenir de votre carrière ?
Oui, bien-sûr. J’ai eu la chance de remporter des titres à l’étranger, mais en étant Nordiste, c’est évident que ce titre a une saveur particulière. J’ai vu toutes ces finales perdues, donc faire partie de l’équipe qui a remporté le premier titre, c’est formidable. J’y pensais d’ailleurs beaucoup pendant le cinquième set. Alors que j’étais vraiment concentré et que je me disais que c’était un match comme les autres, c’est vraiment rentré dans ma tête à ce moment-là. Il fallait rester totalement concentré mais en même temps, je me disais que là, on avait vraiment une chance de la gagner. Ce n’était pas facile à gérer.
Ce devait être un moment assez perturbant…
Oui, c’est clair. Je me parlais à moi-même, c’est la première fois que ça m’arrive ! D’habitude, je suis vraiment extraverti, je parle autour de moi, je discute avec mes coéquipiers. Là, je me suis renfermé pendant quelques minutes, il fallait surtout que je m’occupe de moi car je ressentais des choses pas vraiment ordinaires. Je ne voulais surtout pas dévier du chemin pour ne pas faire de conneries (rires). Après, il faut relativiser, ça n’a duré que dix minutes mais c’est clair que c’est une sensation vraiment particulière.
Malgré cette victoire en Coupe de France, la saison est loin d’être terminée. Comment voyez-vous ces prochaines semaines ?
Depuis Montpellier il y a deux semaines, on est parti pour vivre jusqu’au bout des matchs à forte intensité. On va jouer Paris, qui est l’une des plus grosses équipes du championnat et qui a sensiblement le niveau de Chaumont. Ces derniers matchs seront difficiles mais on a besoin de points pour bien se placer en vue des play-offs. Chaque rencontre sera très importante.
Dans cette période, les joueurs expérimentés comme vous sont essentiels…
Je ne sais pas, j’essaye surtout de garder l’attitude que l’on a depuis le début de l’année. Notre force, c’est de ne jamais paniquer dans les moments difficiles et de ne jamais s’enflammer quand il y a de bons résultats. Il faut que l’on pense au jeu et non à l’enjeu, c’est très important.
En tout cas, après avoir quitté le club en 2013, remporter un titre pour votre retour doit être formidable…
Oui, ce n’était clairement pas l’ambition première du club, donc c’est une très belle surprise. Mais après les cinq ou six matchs amicaux de début de saison, on sentait quand même qu’il se passait quelque chose. Il y avait des signaux forts qui montraient que nous n’allions pas être ridicules. On a tout de suite senti que l’on avait un fond de jeu qui pouvait nous offrir de belles choses. C’est clair que c’est une très belle histoire pour moi.
Propos recueillis par Bérenger Tournier