Karaté – Alexandra Feracci : « Née avec un kimono »

Alexandra Feracci, meilleure française en Kata, prépare les seuls et uniques Jeux Olympiques en Karaté à Tokyo, cet été. L’athlète corse de 28 ans espère briller au Japon, le pays de naissance de son sport.

 

Qu’est-ce que le Kata, cette discipline du Karaté ?

Le Kata est un enchaînement de techniques codifiées dans le vide face à des adversaires imaginaires. On doit réaliser un enchaînement puissant, rapide avec une certaine stabilité. Il y une partie de combat et aussi un aspect artistique avec tout un travail scénique à mettre en place. Avant tout, le Kata est un art martial.
 

Pourquoi vous êtes-vous dirigée vers cette voie dans le Karaté ?

C’est une histoire de famille. Mes parents sont pratiquants et ont un club à Ajaccio. C’est la suite logique, je suis presque née avec un kimono. Même ma petite sœur est membre de l’équipe de France. Elle est aussi tombée dans la potion magique. Toute la famille est dedans. Mes parents m’entraînent toujours. Mon père est à l’origine de ma formation. Avoir une passion commune nous rapproche, c’est une force. Ils sont un soutien essentiel.
 

Vous vivez à Ajaccio mais vous faites régulièrement les aller-retours à Paris pour vous entraîner avec l’équipe de France…

Mes racines, ma famille et mes amis sont ici. Il n’était pas nécessaire de devoir partir. Je vais à Paris quasiment toutes les semaines. A l’approche du Tournoi de qualification olympique, je souhaite même y passer des semaines entières. Mais je suis régionaliste et c’est une fierté de faire parler de la Corse au plus haut-niveau. Je me déplace en compétition avec le drapeau corse. Je l’utilise comme une force.
 

Quel est le programme dans la quête de votre qualification olympique ?

On a fait choix de ne pas passer par le ranking mondial et donc de ne pas faire toutes les compétitions. Un choix stratégique avec mon coach. Ce qui m’a permis de partir l’an dernier au Japon m’entraîner et me former. Je vais au TQO qui se déroule à Paris, le 11 juin. pour tenter de le remporter afin de frapper un grand coup avant les Jeux. Il y aura les championnats d’Europe du 19 au 23 mai en Croatie. Ce sera une étape supplémentaire avant le TQO.
 

Si la qualification semble à votre portée, vous manquez de moyens financiers pour vous préparer convenablement. Vous avez donc lancé une cagnotte pour vous aider…

Je n’étais pas vraiment favorable à ce type de démarche. Des proches m’ont fait changer d’avis. Je n’osais pas communiquer, réclamer de l’argent. A force d’en discuter, on m’a persuadé que c’était l’année ou jamais. J’ai bien fait puisque ça a bougé. Il faut savoir que les transports, l’hébergement et la restauration sont à ma charge.
 

Cela montre qu’il est compliqué pour un sportif de haut-niveau de subvenir à ses besoins professionnels ?

Quand on pratique un sport amateur, c’est compliqué et les gens ne s’en rendent pas compte. Au-delà des déplacements, il y a un besoin de matériel. J’ai la chance d’avoir aménagé un dojo dans mon grenier. Mais, il a fallu investir.

Propos recueillis par Loïc Feltrin
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