Kris Canales : « Un bilan exceptionnel pour le Sambo français »

Les équipes de France de Sambo ont décroché douze médailles lors des championnats du monde qui se déroulaient à NoviSad (Serbie) du 5 au 8 novembre. Une performance exceptionnelle pour une discipline en verve, comme l’explique Kris Canales, président du Comité Français de Sambo.

 
Douze médailles pour le Sambo français lors des championnats du monde, est-ce une surprise ?
Nous avions fait le choix de faire le maximum pour que la délégation soit la plus nombreuse possible. C’était le cas notamment chez les seniors, avec une délégations de 21 athlètes. Le but était de nous donner le maximum de chances pour ce rendez-vous qui est finalement le seul de l’année. Les championnats d’Europe ont été annulés, seuls les championnats du monde ont été maintenus. On espérait avoir des résultats, mais il faut avouer que la France a réussi à tirer son épingle du jeu de très belle manière. Je pense en particulier au titre de champion du monde junior de Danyil Zoubko et à Louis Laurent, médaillé d’argent et donc désormais triple vice-champion du monde. Pour le Sambo français, c’est un bilan exceptionnel.
 
Beaucoup de médailles ont été obtenues chez les jeunes. Le Sambo français dispose-t-il aujourd’hui d’un réservoir important ?
Il y a quelques années, deux catégories rapportaient des médailles à la France : les féminines et le Sambo Combat. Nous avions donc décidé de mettre l’accent sur les jeunes, et notamment sur les cadets, qui sont juniors ou espoirs aujourd’hui. La France a ainsi participé en 2018 aux championnats du monde scolaires, c’est le type de rendez-vous qui a permis à nos jeunes de progresser. Il y a indéniablement une école de Sambo, mise en place depuis plusieurs années, qui nous permet d’obtenir de bons résultats.
 

 
Ces bons résultats sont-ils de nature à attirer de nouveaux combattants d’autres disciplines vers le Sambo ?
Je pense en effet qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud, c’est à nous, en interne, de savoir exploiter au mieux ces résultats. Le but est de conserver cette dynamique de résultats, mais aussi accueillir un nouveau public. Pas seulement sur le haut niveau d’ailleurs, mais aussi des jeunes qui aimeraient se former au Sambo et pratiquer pour le plaisir.
 
Quel est l’impact de la crise de la Covid-19 sur le Comité Français de Sambo ?
Nous vivons essentiellement du fruit de nos licences. Dès lors que les licences sont moins importantes en raison du contexte actuel, nos ressources vont forcément baisser. Nous avons une perte de 20% de licenciés par rapport à la même période l’année dernière. C’est beaucoup, mais c’est plus faible que dans d’autres disciplines. Pour le moment, nous limitons bien la casse.
 
Le dossier du Sambo aux JO est-il toujours d’actualité ?
Le dossier est toujours ouvert, la fédération internationale effectue un lobbying extrêmement important auprès du CIO pour obtenir une reconnaissance permanente. Cela permettrait à la discipline d’entrer dans le cercle des sports olympiques. Les discussions sont en cours, mais ce n’est pas le seul dossier en cours. Avec la fédération européenne de Sambo, nous travaillons également sur une reconnaissance de la discipline par le Comité de la méditerranée, pour une éventuelle présence aux Jeux de la Méditerranée. Une présence lors des différents Jeux de plage sont également un objectif.

Propos recueillis par Olivier Navarranne
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