Durant plusieurs semaines, la France a vécu au rythme du confinement. L’occasion pour la Fédération Française de Danse d’accélérer le développement des outils numériques au service de l’accompagnement des entraîneurs. Plus de détails avec Xavier Fleuriot, directeur de la performance de la FFDanse.
Le 16 mars dernier, le confinement a mis la France en pause. Du côté des fédérations sportives, l’heure était à l’adaptation… et à l’innovation. Ce fut particulièrement le cas au sein de la Fédération Française de Danse. Directeur de la performance de la fédération, Xavier Fleuriot a profité de la période de confinement pour développer un projet qui lui tenait à cœur. « Il y a quelques mois, nous avions commencé à initier une réflexion autour de l’accompagnement des entraîneurs. Nous avions d’ailleurs prévu de commencer les premières formations au mois de mai. Finalement, avec le confinement, les choses se sont arrêtées d’elles-mêmes. C’est à ce moment-là que je me suis dit que l’on pourrait peut-être utiliser ce temps en proposant des contenus adaptés, via visioconférence, qui permettent d’avancer sur cette thématique d’accompagnement », révèle Xavier Fleuriot. « Le confinement nous a donc permis de faire une mise en application assez directe de ces outils numériques. Je reconnais que le format est vraiment intéressant, les échanges sont fluides nous pouvons réunir beaucoup de personnes sur la même séquence sans qu’ils aient besoin de se déplacer. Le contenu de ces modules est simple : une première partie de présentation de ma part sur un thème donné, puis une deuxième partie d’échanges et d’interactions avec les personnes présentes. C’est un format qui a très bien fonctionné. »
Une dizaine de modules
Aujourd’hui, la Fédération Française de Danse propose une dizaine de modules à ses entraîneurs. « De professeur à entraîneur, quelle place dans le projet sportif ? », « Quelles influences ont les mécanismes comportementaux sur la performance ? », « Apprendre à gagner : de l’apprentissage au Projet de Performance », « La Danse de haut niveau : construire notre modèle de performance », « La relation du couple de danseurs avec l’entraîneur : ambivalence affective ou Mentoring ? », « De la psychologie comportementale à la préparation mentale, les nouveaux territoires de l’entraîneur », « La motivation comme moteur de la performance, une mécanique à comprendre » ou encore « La récupération, élément consubstantiel de la construction de la performance, comment la gérer ? », autant de thématiques balayées à l’occasion de ces modules. « L’axe principal de ces modules est de faire de l’accompagnement. Ce qui m’intéressait, indépendamment de la formation de base dispensée aux entraîneurs, était de pouvoir leur apporter un peu de contenu et d’autoréflexion. Le but est de les mettre sur le chemin de leur propre formation et de leur propre accompagnement », confie le directeur de la performance de la FFDanse. « Notamment sur le sport de haut niveau, nous avons la nécessité de comprendre pourquoi on fait les choses. On travaille beaucoup avec les sportifs, mais finalement assez peu avec les entraîneurs sur leurs motivations, leur philosophie en termes d’apprentissage et d’accompagnement du projet sportif. »
Les entraîneurs séduits
Le retour des entraîneurs qui ont suivi les différents modules durant la période de confinement est d’ailleurs excellent. « J’en ai même qui m’appellent ensuite pour essayer d’approfondir certaines choses que l’on a vues ensemble. Le succès est là, car les entraîneurs voient ensemble que ces modules leur sont totalement adaptés, c’est du sur mesure », se réjouit Xavier Fleuriot. « En France, les entraîneurs n’ont aucun problème avec la technique. L’idée est donc d’aller explorer tous les champs autour de la technique qui permettent de faire avancer et progresser nos couples. Je pense évidemment à l’aspect psychologique, la préparation mentale, le développement de soi… les sujets sont inépuisables. » Le directeur de la performance de la FFDanse est donc convaincu que ces outils numériques ont tout pour s’inscrire dans la durée. « Je souhaite continuer à tisser un réseau et le pérenniser. Je pense que l’on est toujours plus intelligent à plusieurs que tout seul. Les bonnes pratiques des uns sont forcément intéressantes pour les autres. De plus, cette formule numérique aura tout à fait sa place lorsque l’activité va reprendre pleinement. Les entraîneurs n’auront pas forcément le temps de se former et d’être accompagnés. La formule numérique sera ainsi totalement adaptée. »