La Fédération Française du Sport Universitaire s’apprête à vivre une année chargée avec la participation aux éditions d’hiver et d’été des Universiades. Désormais proche des 120 000 licenciés, la FFSU joue un rôle clé, comme l’explique Vincent Rognon, son directeur technique national.
Sur quels aspects la FFSU entend-elle mettre l’accent sur cette année 2018-2019 ?
La saison 2018-2019 s’annonce une nouvelle fois très dense pour notre fédération, avec en point d’orgue les Universiades d’hiver à Krasnoyarsk (du 2 au 12 mars) et d’été à Naples (du 3 au 14 juillet) auxquelles nous participerons avec plus de 300 athlètes. Au-delà de ces événements phares, l’activité traditionnelle va battre son plein, avec près de 120 championnats de France universitaires organisés sur tout le territoire, 23 000 matches de sports collectifs, 1 500 compétitions de sports individuels. À cela s’ajoutent plusieurs compétitions internationales (championnats du monde universitaires de voile à Cherbourg, Master’U BNP Paribas de tennis à Grenoble, crunch universitaire France-Angleterre en rugby…), des événements en naming avec nos partenaires (Société Générale Sevens, RMC Five Cup Universitaire…). Bref, il y en aura pour tous les goûts.
Quels sont les axes de développement de la fédération ?
En 2017-2018, nous avons eu la satisfaction de voir notre nombre de licenciés croître pour la 8e année consécutive. L’objectif de 120 000 licenciés, défini il y a plusieurs années en accord avec notre ministère de tutelle, l’Enseignement Supérieur et la Recherche, est en passe d’être atteint. Autre objectif majeur : le nombre de licences féminines continue d’évoluer à la hausse. Avec un taux de féminisation de 32 %, nous nous situons au-dessus de la moyenne nationale. La saison écoulée a également été marquée par notre passage de 25 Comités régionaux à 13 Ligues régionales. Ce fut un gros chantier, que nous avons mené à bien. La saison à venir marquera le début de cette nouvelle organisation territoriale.
« Contribuer à l’épanouissement personnel de ses licenciés »
De quelle manière la FFSU collabore-t-elle avec les fédérations scolaires ?
Avec l’USEP, l’Ugsel et l’UNSS, nous appartenons à la même famille. Même si nos fonctionnements et nos problématiques sont différents, nous poursuivons des objectifs communs : faire en sorte, chacun à son niveau, que le plus grand nombre de jeunes pratique une activité sportive dans le cadre de son cursus. La dimension éducative est également très présente. Tenante convaincue de la triple excellence sportive, universitaire et citoyenne, la FFSU a pour ambition de contribuer à l’épanouissement personnel de ses licenciés, y compris en termes de santé. Dans notre vision, le sport n’est pas une fin en soi, mais bien un moyen de rendre les individus meilleurs. La pratique sportive compétitive apporte à nos étudiants des atouts et des valeurs, transférables dans leur future vie sociale et professionnelle.
Concernant le haut niveau, la FFSU est-elle une rampe de lancement pour les athlètes ?
Pour répondre à cette question, il suffit de lire les nombreux témoignages manuscrits des athlètes membres de notre Hall of Fame FFSU. Beaucoup sont devenus champions olympiques ou mondiaux après être passés par les Universiades ou les championnats du monde universitaires. Tous soulignent le rôle de tremplin joué par ces événements. Les Universiades sont construites sur le même modèle que les JO : compétition multisports, village des athlètes, cérémonie d’ouverture et de clôture, présence du meilleur niveau mondial. Pour eux, c’est à la fois une découverte et un apprentissage. Aux JO de Rio, 92 athlètes de la délégation française, dont 25 médaillés, étaient passés par les Universiades. La FFSU n’a aucunement la prétention de former ces athlètes, juste de leur permettre de vivre, à un moment de leur carrière, des compétitions qui comptent dans leur parcours de haut niveau.
« Nous soutenons Paris 2024 depuis le début de l’aventure »
Quels rapports la FFSU entretient-elle avec les fédérations sportives ? Jouent-elles toutes « le jeu » du sport universitaire ?
La FFSU compte aujourd’hui plus de 40 conventions signées avec les fédérations unisports. Ce sont nos partenaires majeurs et incontournables. À travers nos commissions mixtes nationales, composées à parité de membres de la fédération du sport concerné et de membres de la FFSU, nous développons, simultanément, la pratique du sport de masse et celle du haut niveau. Nous sommes dans une relation gagnant-gagnant. Nous jouons également un rôle de champ d’expérimentation, en testant par exemple de nouvelles formules de pratiques (mixité, relais, effectifs réduits…) qui sont parfois reprises par le monde fédéral.
Quel rôle la FFSU entend-elle jouer en vue des JO à Paris en 2024 ?
Notre contribution s’exprime à deux niveaux. Organisationnel d’une part, puisque nous soutenons Paris 2024 depuis le début de l’aventure. Cela se traduit par une participation aux différents temps forts : l’année olympique de l’école à l’université, la semaine olympique et paralympique, durant laquelle nous allons organiser des événements chaque année jusqu’en 2024, la présence au sein du comité « Génération 2024 » mis en place par l’Académie de Paris… Nos licenciés sont très concernés et beaucoup espèrent jouer un rôle actif durant ces Jeux, au sein du COJO (Comité d’Organisation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques) ou en tant que futurs bénévoles. Sportif d’autre part, puisque de nombreux athlètes, membres de nos équipes de France universitaires, participeront aux JO à Paris en 2024. Notre but est de les accompagner du mieux possible, à notre niveau, pour qu’ils brillent en 2024. Pour en discuter régulièrement avec eux, nombreux sont ceux qui ont déjà cet objectif en tête.