La haute montagne, un monde non aseptisé

Le Bureau des guides Gap-Champsaur-Valgaudemar dans les Hautes-Alpes propose de multiples activités, en été comme en hiver.

 
Huit ! Au total, le Bureau des guides Gap-Champsaur-Valgaudemar, qui regroupe sept guides de haute montagne, propose huit activités différentes. Quatre pour l’hiver (alpinisme hivernal, cascade de glace, ski hors-piste, ski de randonnée) et quatre pour l’été (alpinisme, canyonisme, escalade, via ferrata). Bien sûr, ces guides interviennent surtout dans les Hautes-Alpes, leurs bureaux étant situés dans ce département à La Chapelle-en-Valgaudemar. « Mais on peut travailler partout dans les Alpes. Si vous voulez escalader le Cervin en Suisse, on y va ! », lance Alex Bompar, président du Bureau des guides. Cet hiver, la structure propose donc au choix des cascades de glace (remontée de torrents gelés), du ski hors-piste ou du ski de randonnée (montée au sommet en peaux de phoques, descente en ski). Des activités souvent hors du temps dans des paysages féeriques et… déserts : « On pénètre dans un monde non aseptisé, des terrains sauvages, où il n’y a personne. »

Limiter les facteurs aggravants

Pour quel public ? « C’est très varié : ça va de la classe verte aux seniors en passant par les familles ou les Comités d’entreprises… » En général, les activités s’effectuent par groupe de 4 ou 6 personnes maximum. « Et quand ça devient plus technique, on réduit le nombre de clients par guide pour des raisons de sécurité », explique Alex Bompar. La sécurité, la priorité pour ces sports de montagne qui peuvent provoquer des accidents mortels. Alors comment gérer ce facteur quand on est guide de haute montagne ? « C’est sûr qu’on prend plus de risque en montagne qu’en allant jouer au foot ! On évolue dans un milieu hostile avec des dangers objectifs. Et on peut avoir des décisions à prendre, parfois de manière très rapide, et commettre des erreurs. Et puis, il y a une part de chance aussi, comme en voiture, lorsqu’on se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Au final, on ne pourra jamais tout maîtriser car la montagne n’est pas une science exacte. On doit juste essayer de limiter les facteurs aggravants. En tout cas, je ne pense pas que des guides se lèvent le matin en se disant : « Tiens, je vais aller mourir ou perdre des clients aujourd’hui » ! Même s’il peut également y avoir des enjeux économiques : le guide est travailleur indépendant. Si tu n’y vas pas, tu ne gagnes pas d’argent… Mais, au final, il y a quand même très peu d’accidents par rapport au nombre de pratiquants. »

Une mortalité record cet été

Entre juin et début août, 39 personnes sont mortes en France en pratiquant des activités de montagne, dont la moitié en Haute-Savoie, en particulier dans le massif du Mont-Blanc, très fréquenté l’été. En cause notamment, les fortes chaleurs qui ont fait fondre la neige et la glace en altitude en provoquant des chutes de pierres et de rochers. Le 1er août, cinq personnes ont aussi perdu la vie en pratiquant le canyoning en Corse, à la suite d’une brusque montée des eaux.

Par Aymeric Blanc
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