Face à la pandémie de Covid-19, la Ligue de Bourgogne-Franche-Comté de Judo soutient ses clubs et se projette vers la rentrée de septembre. Interview de Dominique Marchiset, son président.
Connaissez-vous la situation exacte des clubs de judo de la région Bourgogne-Franche-Comté ?
La Ligue de Bourgogne-Franche-Comté de Judo a demandé aux huit comités départementaux de prendre contact avec tous leurs clubs pour savoir exactement où ils en sont, leurs difficultés et, plus important, leurs besoins. Nous allons faire construire une carte avec les résultats pour y voir plus clair. Nous savons déjà que de nombreux clubs, parmi les 245 de la région, sont en difficulté. Le nombre de licenciés étaient de 22 000 lors de la saison 2018-2019, la dernière complète, alors que nous sommes passés à plus de 14 000 licences cette année.
Comment les judokas de la région ont-ils poursuivi leurs activités ?
La majorité des clubs ont réussi à conserver le lien avec leurs judokas. Certains ont donné des exercices à faire chez soi pendant les confinements. D’autres ont organisé des entraînements à l’extérieur pour faire du renforcement musculaire. Les judokas dans la filière haut niveau continuent de s’entraîner avec une dérogation. Nous avons la possibilité de faire déplacer les espoirs en stage.
Que peut faire la Ligue pour soutenir les clubs ?
Nous allons les aider avec nos moyens. Nous avons remisé 100% des cotisations clubs en 2021. Cependant, nos finances sont limitées, alors on met aussi des moyens humains en aidant à monter des dossiers par exemple. Nous voulons essayer de lancer un plan de relance avec la Fédération française. Au niveau national, la baisse est grande, autour de 150 000 licenciés. La FFJudo a la volonté de récupérer 50 000 adhérents avant juin, avec des licences gratuites par exemple. À notre échelle, nous espérons attirer entre 1 500 et 3 000 judokas, en prenant en charge une partie de l’enseignement pour aider les clubs. La Fédération prépare un plan de relance pour la rentrée de septembre, avec des activités pour les jeunes, des journées découvertes et des rencontres avec des champions. Il est encore en développement.
Vous avez donc tiré un trait sur la saison 2020-2021 ?
S’il y a une reprise rapide, nous n’allons pas travailler sur l’organisation de compétitions, mais plutôt nous pencher sur des interclubs. Nous sommes dans l’attente pour construire un plan de relance plus en vue d’une reprise en septembre. Nous avons envie de repartir, mais nous ne sommes pas décideurs. La motivation est encore là chez nos bénévoles, mais il ne faudrait pas que la situation dure encore longtemps. Nous avions pourtant mis en place un protocole strict, mais les clubs n’ont pas été autorisés à continuer leurs activités. Nous nous inquiétons pour les emplois.
Est-ce que des judokas qui s’entraînent dans la région Bourgogne-Franche-Comté ont des chances de se qualifier pour les Jeux olympiques ?
Pour Tokyo, non. Dans la région, nous travaillons sur une filière de haut niveau, ensuite les meilleurs vont à l’INSEP et dans les gros clubs de la région parisienne et là-bas ils rejoignent l’équipe de France. Plusieurs combattants de la région en font partie dont Cyrille Maret et Hélène Receveaux, sans oublier Sandrine Martinet, championne paralympique en 2016. Nous avons de bons juniors actuellement, peut-être que l’un d’eux participera aux JO de Paris en 2024.