Laurent Duclos est directeur du pôle de Reims de la Ligue Grand Est du sport universitaire depuis six ans. Cette dernière, très étendue, est divisée en trois pôles : Reims donc, Nancy-Metz et Strasbourg.
Pouvez-vous nous présenter la Ligue Grand Est du sport universitaire ?
Notre territoire est extrêmement étendu, plus grand que la Belgique. Il comporte trois pôles distincts qui sont les trois anciennes académies (Strasbourg, Nancy-Metz et Reims) et au sein de ces trois académies, il y a différents pôles universitaires. À Reims, par exemple, nous avons le pôle rémois mais aussi le pôle troyen. Un pôle est également en développement, celui de Châlons-en-Champagne, où nous essayons vraiment de ramener une vie sportive étudiante et enfin, celui de Charleville-Mézières avec un même gros projet. Cet éclatement en différents pôles sur un territoire très vaste impose énormément de déplacements pour nos compétitions, c’est donc un frein au développement de la pratique, puisque les coûts inhérents aux déplacements sont une charge très pesante sur les associations sportives comme sur la Ligue.
« Privilégier l’état d’esprit »
Certaines compétitions ne couvrent donc pas la totalité du territoire…
C’est particulièrement prégnant chez nous. Si on cherche à emmener des équipes vers les Championnats de France pour gagner des titres, il faut savoir que ça ne concerne qu’une infime partie de nos licenciés, environ 10 à 15 %. Les autres restent sur des compétitions locales, académiques et c’est là qu’il faut mettre l’accent. Pour deux raisons : les déplacements donc et la multiplication des cours le jeudi après-midi. Auparavant, le jeudi était sacralisé pour le sport universitaire et la vie associative en général, il est désormais accaparé pas les cours de façon totalement volontaire par les universités et les grandes écoles. C’est extrêmement problématique. La solution ? Développer la partie académique avec des compétitions le jeudi en soirée pour satisfaire le plus grand nombre. Nous essayons de le faire valoir au niveau des plus hautes instances mais, pour l’instant, elles restent totalement sourdes, en dépit du fait que tout le monde cherche à valoriser la pratique physique. Il existe très souvent un décalage entre les déclarations et les faits.
Quelles sont les disciplines les plus pratiquées au sein de votre Ligue ?
Il y a une forte demande pour le futsal, le football évidemment, le handball. Le volley-ball fonctionne également très bien, tout comme le basket-ball et le rugby. On va retrouver les cinq ballons, c’est une constante dans les trois académies. Au-delà de l’aspect sportif, nous essayons de développer une vraie vie étudiante et de privilégier l’état d’esprit. Je m’inspire beaucoup de ce que fait mon collègue strasbourgeois, qui fait matcher des composantes l’une contre l’autre avec une grosse ambiance autour du terrain.
Rapprocher étudiants, grand public et entreprises
Quelles sont vos manifestations phares ?
Sur notre pôle nous venons d’avoir, fin septembre, la Course Colorée de Châlons-en-Champagne (la 4C) avec un record d’affluence (3 000 participants). Elle est ouverte bien évidemment aux étudiants, mais aussi au grand public et aux entreprises. Dans l’académie de Reims, ce que je souhaite, c’est établir un lien entre les étudiants, le grand public et le monde de l’entreprise. C’est une manière de s’ouvrir, de créer des passerelles et d’élargir la cible. À Strasbourg, il y a aussi le Challenge régional des IUT qui est un autre temps fort de la Ligue. Et du côté de Nancy, le Challenge des associations sportives où l’on retrouve toujours cet état d’esprit décalé et festif avec différents records de l’heure en athlé ou natation, d’autres disciplines particulières comme le dark ping, du ping-pong dans le noir avec du matériel fluo ou encore le mölkky.
Si vous deviez évoquer des disciplines dans lesquelles vos étudiants excellent tout particulièrement…
Sur le pôle rémois, depuis deux ans, nos étudiants participent au Championnat d’Europe de futsal. Lors des trois dernières années, nous avons cumulé deux titres de champion de France et un titre de vice-champion de France. Au pôle strasbourgeois, nous avons les filles qui sont doubles championnes d’Europe universitaires de basket et l’équipe de judo a également été championne d’Europe cette année après avoir cumulé de nombreux titres de champions de France en individuel. Yann Schrub, de l’Université de Lorraine, s’est tout particulièrement illustré avec une médaille d’argent sur 5 000 m à l’Universiade de Naples cet été. À côté de ça, il est en sixième année de médecine et il n’est pas impossible qu’il intègre l’équipe de France olympique pour Tokyo 2020 et probablement pour Paris 2024.
–
La Ligue Grand Est en chiffres :
- Création en 2018
- 9 520 licenciés en 2018 / 2019 : 6 131 garçons et 3 389 filles
- 32 associations sportives affiliées
- 62 licences arbitres
- 97 licences dirigeants
- 45 licences sports
- 14 sports collectifs proposés
- 39 sports individuels proposés