Les 14 et 15 mars à Limoges, la Fédération Française de Lutte et la Fédération Française du Sport Universitaire organisent les championnats de France universitaires de la discipline. L’occasion d’évoquer avec Bruno Dedieu, DTN adjoint au sein de la FFL, la place de la lutte dans le milieu universitaire.
Quelle est la situation actuelle de la lutte française en milieu universitaire ?
Nous remarquons que la situation de la lutte dans le milieu universitaire est liée à sa présence au CAPEPS (le concours de recrutement des professeurs d’EPS), ce qui est le cas actuellement après avoir disparu du programme, et aux enseignants spécialistes, pas assez nombreux. Des évolutions récentes, modification de la tenue et simplification des règles de combat par exemple, doivent permettre à la lutte de bénéficier d’une image valorisée au sein du milieu universitaire. Aujourd’hui nous comptons une quinzaine d’universités qui participent aux championnats de France FFSU de lutte et de sambo.
Quelles actions la FFLutte développe-t-elle en lien avec la FFSU ?
La fédération française de lutte et des disciplines associées (FFLDA) est liée par convention à la FFSU. Cette convention prévoit un accompagnement technique dans l’organisation des compétitions universitaires (championnats « conférences » et championnats de France). Elle envisage également des passerelles entre la pratique universitaire et la pratique en club ainsi qu’une reconnaissance des compétences d’arbitre universitaire au sein de la FFLDA. Il y a un réel engagement des deux fédérations pour inciter les étudiants à poursuivre leur pratique au sein d’un club FFLDA. Hors cadre FFSU, la FFLDA habilite, par convention, certaines universités à former les étudiants en lutte dans la perspective d’obtenir le brevet fédéral 1er degré d’animateur de lutte et le brevet fédéral 2ème degré d’entraîneur de lutte.
Mener un double projet sport/études est-il essentiel pour les jeunes lutteurs ?
Aujourd’hui on parle même de triple projet en y incluant la formation civile et citoyenne du sportif. C’est donc une obligation et un devoir. Cela permet au jeune lutteur de garder un équilibre en visant d’autres objectifs que la seule performance sportive (il n’y a que très peu d’élus !) afin de pouvoir trouver sa place dans la société.
Quelles sont vos ambitions en vue du championnat du monde universitaire de lutte ?
Les championnats du monde universitaires de lutte et de sambo sont des compétitions de très haut niveau. En 2016, la France n’avait ramené qu’une médaille d’argent grâce à Cynthia Vescan en lutte féminine. Les prochains championnats du monde se dérouleront à Goiania (Brésil) en septembre 2018 (lutte) et à Novi Sad (Serbie) en décembre 2018 (sambo). Les sélections seront constituées d’athlètes qui ont le potentiel d’obtenir une médaille.
À vos yeux, le milieu universitaire est-il idéal pour la pratique de la lutte ?
Le milieu universitaire est un terreau fertile où l’on trouve des jeunes gens et des jeunes filles qui débordent d’énergie. La pratique de la lutte et des disciplines associées peut séduire ce public. La FFLDA doit continuer à envisager des évolutions pour que la lutte et les disciplines associées soient plus présentes au sein des SIUAPS et du cursus STAPS.
Propos recueillis par Olivier Navarranne