Grâce au dispositif « Formation en alternance pour les sportifs de haut niveau », la Région Grand Est propose des formations et des contrats en alternance aux sportifs de haut niveau afin qu’ils puissent sécuriser leur quotidien et leur après-carrière.
Tous les sportifs de haut niveau ne sont pas rémunérés et n’ont pas toujours de plans bien définis pour leur après-carrière. En 2017, la Région Grand Est a reconduit le dispositif « Formation en alternance pour les sportifs de haut niveau », créé par l’ancienne Région Alsace en 2015, qui a pour but de favoriser l’insertion professionnelle des sportifs de haut niveau « grâce à la signature d’un contrat de formation en alternance permettant l’obtention d’une sécurité de financière, d’une formation au métier souhaité et d’un diplômé qualifiant », précise Jean-Paul Omeyer, vice-président en charge des sports. « Suivre les projets de vie des sportifs semblait important pour la Région. Des formations complémentaires facilitent la reconversion. »
91 athlètes suivis
Les sportifs licenciés dans la région inclus dans ce dispositif ont la possibilité de construire le parcours de formation de leur choix tout en bénéficiant d’un aménagement de cursus afin de pouvoir répondre à leurs obligations sportives. Depuis 2015, 91 athlètes inscrits sur la liste nationale des sportifs de haut niveau ou répondant aux critères d’éligibilité du dispositif (athlètes intégrés dans des clubs de niveau professionnel ou semi-professionnel, ou recrutés dans des centres de formation ou d’entraînement reconnu) ont bénéficié d’un accompagnement dans leur double projet sportif et professionnel. D’après une enquête réalisée en septembre dernier, 81% des sportifs bénéficiaires du dispositif depuis ses débuts ont obtenu leur diplôme et 60% sont actuellement en situation emploi alors que 25% d’entre eux ont décidé de poursuivre une formation. Concrètement avec ce dispositif, la Région Grand Est propose d’accompagner le sportif dans la définition de son projet professionnel, est force de proposition auprès des établissements de formation en matière d’aménagements de parcours, facilite la mise en relation avec des employeurs en vue de la signature de contrat de formation en alternance, et assure un suivi de scolarité jusqu’à l’obtention du diplôme. « Nous avons signé des conventions cadres de partenariats avec plusieurs têtes de réseaux employeurs et syndicats patronaux du territoire comme la Chambre du Commerce et de l’Industrie, le MEDEF, ou encore l’Union des entreprises de proximité », indique Jean-Paul Omeyer. La Région Grand Est a implanté sur ses CREPS à Strasbourg, Nancy et Reims des référents socio-professionnels dans le but de répondre aux attentes des sportifs de haut niveau au plus proche du terrain.
Garder les talents
Les métiers réalisés ou visés varient selon les attentes de chacun, par exemple, Julie Lejarraga (photo), coureuse de 1 500 m, est entrée en apprentissage à l’ASPTT Strasbourg cette année avec la perspective d’obtenir un BPJEPS activités physiques pour tous. Le lanceur de marteau Valentin Yomba a été recruté en alternance par l’URSSAF, tandis que par le passé la kayakiste Sophie Gaume avait intégré la société PSA à Mulhouse dans le cadre d’un Master 2 ingénierie environnementale et la handballeuse Manon Hemmerlin, la société KIFFEL pour une licence professionnelle génie civil à l’IUT d’Illkirch. Grâce à ce dispositif de sécurisation du parcours personnel des sportifs de haut niveau, la collectivité, en lien avec la Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, cherche à éviter la fuite des talents en mettant l’accent sur le projet de vie de ses athlètes. De leur côté, les employeurs peuvent concrétiser leur sensibilité sportive tout en formant activement un futur collaborateur, en bénéficiant des valeurs psycho-sociales du sport et d’une possible exposition médiatique en cas de performances de l’athlète.