Jean-Pierre Faye, président de Sportculture2020, a sorti début juin un essai intitulé « Déconnexion-Utopie-Reconstruction, depuis le siècle de Périclès jusqu’au 5 mars 2032 » dans lequel il expose sa vision pour l’avenir de l’enfant à travers le sport et la culture. Interview.
Tout d’abord, qu’elle est la vocation de Sportculture2020 dont vous êtes président ?
L’objectif est de mettre en synergie la culture et le sport dans un but éducatif des enfants. Grâce à mes expériences de directeur sport et territoires du CNOSF, directeur général adjoint de l’Agglomération de Montpellier en charge des sports et de la culture, et directeur de l’atelier d’urbanisme de l’Agglomération troyenne, je suis intervenu lors d’un colloque au Sénat pour parler de l’importance du sport et de la culture dans l’épanouissement des enfants. On m’a dit qu’il fallait mettre en avant les belles actions. Le Sportculture2020 est né juste après. Aujourd’hui, il compte vingt ambassadeurs, qui travaillent dans ces secteurs impliqués, dans la France métropolitaine et dans les DOM-TOM. Ils relatent des exemples d’actions mises en œuvre sur leur territoire dans une lettre que nous envoyons tous les mois à 6 000 personnes.
Que voulez-vous mettre en avant dans votre ouvrage « Déconnexion-Utopie-Reconstruction, depuis le siècle de Périclès jusqu’au 5 mars 2032 » ?
Depuis la Grèce antique, en passant par la Renaissance et le Siècle des Lumières, à chaque fois qu’il y a eu une catastrophe, que ce soit une guerre, un phénomène naturel ou une pandémie, comme cette année, les populations ont été obligées d’inventer des solutions et de trouver des réponses à des questions qu’elles ne se posaient même pas. Les process et les stratégies sont remis en cause, c’est la déconnexion. Après on bascule dans l’utopie, la période dans laquelle on imagine plein de choses. Après avoir fait le tri dans les idées, on peut aller vers la reconstruction. Avant la pandémie de Covid-19, on n’avançait plus. Maintenant, on va pouvoir repartir sans de nombreux process inutiles.
Avez-vous un exemple dans le domaine du sport ?
Il y a eu les temps d’activités périscolaires qui permettaient aux jeunes de pratiquer un sport ou de faire une activité culturelle après la classe, mais il n’y a pas eu les moyens de les réaliser. Je voudrais démontrer que ce concept peut marcher grâce à un partenariat avec le CREPS de Montpellier. Fin juillet, un bus va faire un ramassage scolaire dans les quartiers de la ville. Des enfants qui ont décroché pendant le confinement vont être réunis dans les locaux du CREPS. Ils vont suivre des cours de rattrapage scolaire le matin et participer à des activités sportives et culturelles l’après-midi.
D’où vient cette date du « 5 mars 2032 » ?
Sportculture2020 démontre que le sport et la culture enseignent aux plus jeunes des valeurs comme le travail en équipe, le respect ou encore la concentration qui sont utiles pour les métiers du 21e siècle. L’enfant a besoin de l’école, mais aussi des associations et j’espère que les collectivités vont suivre. Je pense qu’il faut deux mandats à un maire pour faire aboutir ce projet, ce qui nous amène à mars 2032. Pour y parvenir, il faut des espaces de vies partagés près des écoles et des accompagnants territoriaux, en lien avec les professeurs, qui suivent les jeunes décrocheurs et les amènent dans des associations.
Pourquoi avez-vous choisi une diffusion gratuite pour cet ouvrage ?
Mon dernier livre édité a touché 700 personnes, ce n’est pas assez pour un sujet aussi important. J’ai choisi la diffusion sur un internet et fin juin plus de 2 000 personnes étaient touchées. En diffusant cet essai dans les réseaux Sports et Territoires et SPORTCOLL, l’information est passée à des personnes impliquées dans le développement du sport dans leur commune.
–
À lire > www.sportculture2020.fr
–