Après le sacre mondial de basket 3×3, Laëtitia Guapo a récidivé avec la couronne européenne. La basketteuse de la Team SPORTMAG revient sur ce nouvel épisode d’une saison de folie.
Encore félicitations pour ce nouveau titre ! Avec vous, ça n’arrête déciment pas de l’été !
Et on ne s’en lasse jamais ! C’est vrai qu’on enchaîne de fou en ce moment. Ce titre de championnes d’Europe, on l’a célébré rapidement. On a fait la fête juste après, mais ensuite on continue la saison avec une grosse compétition dès cette semaine, alors on s’est restreint. En tout cas, on en veut encore !
Désormais, le doublé Coupe du Monde-Coupe d’Europe est dans la poche. Pourtant, en arrivant en Autriche, l’équipe de France n’était pas si en confiance que ça…
Clairement. Pour commencer, c’était la première fois ensemble pour ce roster. On n’avait jamais joué toutes les quatre sur une compétition. Dans le jeu, on s’est découvertes à Voiron, pendant le stage de préparation. Surtout, depuis la Coupe du Monde, nos résultats n’étaient pas très satisfaisants sur le circuit international. On a pas mal perdu en Women’s Series, avec plusieurs revers plus tôt qu’on le voulait dans les tournois. D’un autre côté, cela nous a permis de ne pas nous reposer sur nos lauriers. Directement après la Coupe du Monde, tout le monde voulait notre tête. Cette fois, l’attention était moins focalisée sur nous, et ça a pu nous aider.
« On voulait imposer notre jeu, ne pas subir »
Les automatismes et la confiance sont venus ensuite pendant la compétition ? L’équipe était vraiment en maîtrise de bout en bout dans les matchs couperets.
On a vraiment pris cette compétition match après match, en continuant de travailler entre chaque rencontre. On a beaucoup cherché à gommer nos petites erreurs et à améliorer notre marge de progression. Ça nous a aidé à faire le point sur nos ambitions, au fur et à mesure. À partir des quarts, on croise les meilleures nations dans notre partie de tableau. Mais pour gagner, il faut battre les meilleurs… Face à la Lituanie, on avait souffert au rebond lors des Women’s Series. Cette fois, notre équipe était plus grande, et c’était nécessaire contre une équipe aussi rugueuse. Le match était très engagé, avec beaucoup de fautes… On a su répondre au défi physique.
Aussi bien en demie qu’en finale, vous n’avez jamais perdu le contrôle du match…
Face à l’Espagne, il y avait forcément un esprit de revanche. On les avait battues depuis, certes, mais on avait toujours en travers de la gorge cette demi-finale de la Coupe d’Europe l’an dernier, où elles nous avaient éliminées à la maison… Cette envie de revanche nous a bien galvanisées, et on a vite pris le dessus. Avec une telle marge, on peut se permettre de laisser marquer sans faire de faute, et gérer notre avance. Ce scénario s’est reproduit en finale. On voulait imposer notre jeu, et ne pas subir. Pour les Néerlandaises, cette finale n’était que du bonus. Bien sûr, elles venaient pour gagner, mais elles se sont vite rendu compte qu’on était plus fortes…
« Être dans les discussions pour être sportive française de l’année, c’est très flatteur »
Avec ce nouveau titre, qui s’ajoute à votre incroyable collection sur cette année 2022, on entend déjà des échos pour faire de vous la sportive française de l’année. Qu’en pensez-vous ?
Oui j’ai vu (rires). Pour moi, ce n’était même pas un objectif, ça me paraissait bien trop inaccessible… De voir les commentaires sympas, les gens en parler, entendre qu’avec mes cinq titres cette saison, je pourrais y prétendre, c’est très flatteur, et c’est super cool. Si je pouvais aller chercher un nouveau titre avec cette finale des Women’s Series, c’est sûr que ça renforcerait mon dossier !
Justement, dans quel état d’esprit abordez-vous ce grand final à Constanta ? Vous repartez avec le même effectif ?
Non, on change notre roster. Myriam Djekoundade [MVP de la Coupe d’Europe, NDLR] est un peu blessée, elle avait une tendinite à l’adducteur. Le staff a fait le choix de ne pas forcer et de la laisser au repos cette fois-ci. Elle est remplacée par Jodie Cornélie, dont on a besoin pour remplacer Myriam. C’est certes une fille beaucoup moins expérimentée en 3×3, mais on avait besoin de sa taille. Face aux Canadiennes et Américaines, ce sera vraiment nécessaire. On arrive tête de série numéro 4, parce qu’on a beaucoup tourné pendant l’été sur les différentes étapes du circuit. Mais on arrive avec la volonté de gagner.