Association Nationale des Étudiants en STAPS, l’ANESTAPS représente aujourd’hui plus de 65 000 étudiants en France. Une association qui collabore avec le mouvement sportif afin de mettre en avant de nombreuses thématiques, comme l’explique Mathias Goasmat, président de l’ANESTAPS.
Que représente la filière STAPS à l’heure actuelle ?
Aujourd’hui, il y a cinq mentions de STAPS qui permettent donc d’avoir cinq débouchés professionnels différents. La plus connue est la licence « Éducation et motricité », elle concerne les métiers de l’enseignement et de l’éducation, le principal étant celui de professeur d’EPS, mais également les métiers d’éducateur et d’animateur. La licence « Entraînement sportif » concerne l’encadrement, c’est la licence idéale pour tout ce qui est préparation mentale et physique. Elle permet notamment de devenir coach sportif. On est dans le sport pur et dur, au bord des terrains. Nous avons aussi « Ergonomie et performances sportives », qui porte sur l’adaptation et l’amélioration des conditions de travail et de pratique pour mieux articuler santé et efficacité. C’est un enseignement axé sur les besoins des pratiquants et la recherche de performance et de sécurité. La filière « Management du sport » recueille beaucoup de succès, elle englobe les notions de marketing, de communication, de management des grandes infrastructures sportives… cette filière offre ainsi de nombreuses opportunités professionnelles. Enfin, nous avons la filière « Activités physiques adaptées et santé », qui permet de travailler dans la conception, la conduite et l’évaluation de programmes de réadaptation et d’intégration par l’activité physique adaptée. Les effectifs se chiffrent à environ 65 000 étudiants pour la filière STAPS. Depuis 1996, le concours d’entrée n’existe plus, la filière s’est donc démocratisée. Elle attire d’autant plus, car elle est très diversifiée, avec des licences et des masters, mais aussi des DEUST et des licences professionnelles qui offrent des compétences transversales et permettent d’avoir de nombreuses perspectives.
Au sein de l’ANESTAPS, quelles sont vos priorités et axes de travail ?
Notre principale priorité est la défense des droits ainsi que des intérêts physiques et moraux des étudiants. On est donc représenté dans les UFR, dans les conseils des universités, dans les CROUS et au sein des instances territoriales… nous sommes présents dans tous les lieux de démocratie étudiante afin de discuter et défendre les intérêts des étudiants STAPS. Outre cette partie de représentation, nous proposons aussi beaucoup d’aides et de services pour permettre aux étudiants STAPS d’être dans les meilleures conditions possibles pour la réussite de leurs études. L’innovation sociale fait également partie de nos priorités. C’est-à-dire que l’on répond aux problématiques que rencontrent les jeunes à travers différents projets. Cela peut concerner les projets organisés par les associations, mais aussi des rendez-vous plus importants comme la Journée Nationale du Sport et du Handicap qui a eu lieu le 27 mars. C’est un événement qui nous permet de développer l’image du sport comme vecteur d’inclusion sociale et de sensibilisation, avec des animations et des colloques pour mettre en avant un sujet parfois ignoré des media.
De quelle manière l’ANESTAPS travaille-t-elle avec le mouvement sportif ?
Au fil des années, la filière STAPS a été amenée à tisser de plus en plus de liens, notamment sur la question de la formation, avec le ministère des Sports. C’est une entité que nous rencontrons et avec laquelle nous discutons assez régulièrement, en particulier pour traiter des questions d’articulation des formations dans le champ du sport, car aujourd’hui il y a un vrai problème de lisibilité pour les jeunes quand il s’agit de s’orienter et pour le monde professionnel au moment du recrutement. Nous avons également des liens avec le CNOSF, que ce soit sur des projets ou de la représentation. Enfin, nous travaillons également directement avec les fédérations sportives. C’est le cas au niveau national, mais nos associations sont également en lien avec les acteurs du sport à l’échelle des régions.
Quelle place l’ANESTAPS entend-elle occuper dans la nouvelle gouvernance du sport ?
Au cours du mois de mars, lors d’un événement organisé par Sport et Territoires au CNOSF, une discussion était organisée concernant cette nouvelle gouvernance du sport. Cela nous a permis de tirer la sonnette d’alarme. Nous savons que les jeunes sont les futurs professionnels et pratiquants. Les nouvelles pratiques émergent du côté des jeunes. Or, nous constatons que les jeunes n’ont pas de place dans cette nouvelle gouvernance. Quand on parle de demain, on pense forcément à la jeunesse. Mais aujourd’hui, il n’existe pas encore d’espace de dialogue où les jeunes sont invités. Nous espérons donc que le réseau de l’ANESTAPS sera intégré au Parlement du sport et pourquoi pas au sein de l’Agence nationale du sport, pour que l’on puisse être invité pour discuter de différents sujets essentiels pour l’avenir du sport.
Justement, concernant l’avenir, quel rôle l’ANESTAPS va-t-elle jouer en vue de Paris 2024 ?
Nous avons eu un rendez-vous durant le mois de mars avec toute la branche Engagement et citoyenneté de Paris 2024. C’était une reprise de contact, car jusque-là, nous étions assez déçus de la façon dont se sont déroulées les choses. Nous avons participé à l’ensemble de la campagne de Paris 2024, tout le réseau avait organisé des colloques, des concertations et des débats autour de ce rendez-vous important qu’est Paris 2024. Nous avions fait de nombreuses propositions suite à cela, nous étions donc vraiment impliqués dans ce projet. Mais dès l’officialisation de Paris comme ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques, nous avons cessé d’être concertés. Il y avait peut-être des choses plus importantes de leur côté, mais nous estimons que la jeunesse a un vrai rôle à jouer. Nous sommes heureux de cette reprise de contact récente, nous pensons qu’un partenariat entre l’ANESTAPS et Paris 2024 commence à se profiler. La notion d’héritage nous paraît clé dans cette édition Paris 2024, qui se devra d’être propre à la France et à sa jeunesse. C’est dans cette mesure que nous pensons que les STAPS pourraient devenir les « ambassadeurs » du sport en France.
Ce rendez-vous de Paris 2024 peut donc être un coup de boost pour la filière STAPS ?
C’est certain, puisque la filière STAPS est la principale voie d’insertion et de formation dans le milieu du sport. Nous avons déjà une excellente insertion professionnelle avant l’arrivée de Paris 2024, donc nous pensons que ce rendez-vous ne peut que renforcer cette dynamique. Nous espérons que Paris 2024 pourra être créateur de nouveaux emplois dans le monde du sport.
Quels sont les projets que vous souhaitez mettre en place en 2019 et dans les années qui arrivent ?
Nous tendons de plus en plus à développer des projets en lien avec l’Europe. Nous sommes persuadés que c’est dans ce sens qu’il faut avancer. Le principal projet « COME In » vise à créer un guide, à l’échelle européenne, de bonnes pratiques et d’aides pour intégrer des personnes en situation de handicap dans les pratiques sportives actuelles. Bien évidemment, nous voulons continuer à faire évoluer et progresser la Journée Nationale du Sport et du Handicap, avec les Jeux paralympiques en ligne de mire. À nos yeux, ce public-là a toute sa place dans le champ du sport, or aujourd’hui, il n’est pas assez reconnu. Enfin, on veut continuer de développer le label « Active Ton Bien-Être ». Le but est ici d’impulser des dynamiques liées au sport et à la santé. L’idée du label est de faire découvrir des activités physiques et sportives à ceux qui n’y ont pas accès et ainsi de se servir du sport comme vecteur d’inclusion sociale et de bien-être. Cette thématique sport santé fait clairement partie de nos priorités.
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L’ANESTAPS en chiffres :
- 65 000 étudiants STAPS
- 91 % d’insertion professionnelle pour la filière STAPS
- 5 domaines de spécialisation en licence STAPS
- 38 associations sur l’ensemble du territoire
- 7 éditions de la Journée Nationale du Sport et du Handicap