L’ANESTAPS, Association Nationale des Étudiants en STAPS, a adressé une lettre ouverte au gouvernement portant sur l’expérimentation du déconfinement scolaire.
Le 21 avril, Monsieur le Ministre Jean-Michel BLANQUER, vous avez détaillé devant la commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation, les mesures de déconfinement avec une reprise progressive de la scolarité des élèves par niveau, dans le respect des mesures sanitaires.
Dans une lettre ouverte que vous ont adressée 21 députés membres de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation et du Groupe d’Animation Sport, l’éventualité du dédoublement des classes avec la modification des contenus afin de respecter les nouvelles mesures d’hygiène a été abordée. De plus, plusieurs adaptations fonctionnelles sont évoquées pour accompagner ce dédoublement, comme l’augmentation de la pratique d’activités physiques et sportives dispensées par les éducateurs des clubs locaux.
Messieurs les ministres, Madame la ministre, en tant que représentant de l’ANESTAPS, organisation représentative des jeunes souhaitant s’orienter vers les métiers du sport, je me permets de souligner et d’encourager cette volonté de développer la pratique d’activités physiques et sportives dans le système éducatif en reconsidérant la place du mouvement sportif.
Toutefois, je vous prie d’apporter une très haute vigilance pour que l’Éducation Physique et Sportive soit bien distinguée de l’animation de séances d’activités sportives à l’école. Ces deux notions sont complémentaires mais nécessitent une mise en place, et surtout un encadrement différent. La période de confinement est propice aux activités sédentaires, le retour à la pratique sportive doit être adapté aux besoins des jeunes. La pratique d’une activité physique éducative et sportive est nécessaire pour préserver la santé et favoriser un retour à la socialisation progressive des élèves.
Nous avons pu entendre l’inquiétude de certains élus locaux sur l’application de ce dispositif sur ses aspects opérationnels, sécuritaires, et qualitatifs, que ce soit pour les élèves, les encadrants ou les enseignants.
De ce fait, face aux enjeux de sécurité, d’hygiène et d’adaptation des contenus des séances d’APS, nous déplorons l’absence de mention des enseignants d’EPS au dispositif. Ces professionnels sont les plus à même de répondre à l’exigence d’un tel dispositif. Pendant le confinement, ils ont su s’adapter et innover pour assurer la continuité pédagogique en proposant des séances d’EPS à distance.
Je vous propose d’intégrer au sein du dispositif les étudiants de la filière STAPS mention Éducation et Motricité, pour la plupart en formation pour devenir professeur d’EPS. Il me semble, au vu des besoins humains que l’expérimentation requiert, que les futurs professeurs d’EPS sont les professionnels les plus adaptés.
De plus, l’implication de ces étudiants leur permettra de réaliser leurs stages initialement prévus en milieu scolaire. Ceux-ci n’ont pas pu avoir lieu pendant la période de confinement. Ainsi, ils pourraient valider des compétences nécessaires pour la suite de leur parcours universitaire, et professionnel. Je vous exprime également le fait que ces interventions pourraient faire l’objet d’indemnisation pour ces étudiants, leur permettant ainsi d’affronter cette période difficile.
Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à notre lettre et je reste à votre disposition pour échanger sur la mise en œuvre collective de nos propositions.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, Madame la Ministre des Sports, l’expression de ma très haute considération.