Alain Bulot, président de la ligue d’athlétisme de Bourgogne-Franche-Comté, appelle les clubs et les licenciés à reprendre l’activité de manière individuelle en attendant les prochaines informations de la Fédération. Interview.
Les clubs d’athlétisme ont-ils repris en région Bourgogne-Franche-Comté ?
Très peu ont retrouvé leurs activités dès la première semaine du déconfinement. Les communes n’ont pas toutes donné l’accès aux installations sportives. C’est une question d’interprétations, même dans les zones vertes, des villes n’ont pas rouvert leurs stades. La Fédération française d’athlétisme (FFA) a envoyé des courriers à l’Association des maires de France pour demander de laisser les athlètes aller dans les installations sportives. Nous vivons une situation assez bizarre tout le monde est frileux, mais a l’envie de refaire des choses.
Pour les athlètes qui ont repris, comment appliquent-ils les consignes ?
L’athlétisme a une multitude de disciplines et donc différentes contraintes. On ne peut pas se passer les engins de lancer, il faut mettre des bornes de gel hydroalcoolique, désinfecter tout ce qui a été touché comme les sautoirs et les strating-block, et les rassemblements sont limités à quatre groupes de dix personnes sur un stade d’athlétisme. Les consignes sont difficiles à appliquer. Cette période étant surtout une phase de réathlétisation après une période d’inactivité pour éviter les blessures, il n’y a pas lieu de se retrouver dans un stade de manière organisée. Il est urgent de ne pas se presser pour cette reprise, on a tous envie de reprendre l’athlétisme, mais on peut s’entraîner dans son coin.
Vous n’avez aucune perspective pour l’évolution de la situation ?
Actuellement, nous sommes dans une phase de réflexion pour préparer le vrai déconfinement en attendant les objectifs fédéraux. Comme les autres présidents de ligues, nous attendons le discours du Premier ministre fin mai qui sera suivi dans la foulée d’une déclaration du président de la FFA. On sait que la Fédération a programmé des championnats de France septembre. Ce qu’on attend début juin, ce sont les modalités de qualifications pour ces compétitions nationales. Ensuite, le comité régional aura sportivement le temps de préparer nos élites qui ont déjà commencé leur phase de réathlétisation.
De quelle manière ?
Traditionnellement, les inter-clubs sont la compétition d’athlétisme de l’année en Bourgogne-Franche-Comté (photo), celle qui permet aux athlètes de se retrouver et de se qualifier pour les championnats de France, mais elle n’a pas eu lieu en mai. Nous sommes en pleine réflexion de format de compétition qu’il faudra inventer, comme des courses contre la montre ou avec le même schéma que la poursuite en cyclisme sur piste. Nous réfléchissons à organiser des micro-compétitions, pas des programmes complets qui prennent une journée entière, sachant que beaucoup de membres de notre jury ont de plus 50 ans et ne veulent pas aller à de grands rassemblements. Cela ressemblera plus à des animations qu’à des compétitions traditionnelles. Il y a beaucoup de choses à faire.
Et en ce qui concerne l’athlétisme destinée aux enfants et adolescents ?
Nous voulons rassurer, alors que les jeunes et leurs parents sont demandeurs. C’est toute une organisation à penser pour les entraînements, les conditions d’accueil, et l’application des gestes barrières. On peut imaginer des séances d’athlétisme différentes, avec plus de ballons. Cependant, il sera difficile de trouver des encadrants. Ce sont souvent des étudiants et ils ont quitté les villes universitaires.
Comment avez-vous aidé vos clubs depuis le début de la crise sanitaire ?
La Fédération a fait passer les informations aux comités et aux lignes, que nous relayons aux clubs et aux adhérents. Dans le même temps, le CROS Bourgogne-Franche-Comté nous transmettait les consignes du CNOSF qui se recoupaient avec celles du Gouvernement.