Le basket, formidable moyen d’embauche

Du Stade Vers l’Emploi existe aussi en version basket. Mardi, la septième étape de cette opération, coorganisée par Pôle Emploi, la Fédération Française de BasketBall, le ministère du Travail, l’Agence Nationale du Sport et Paris 2024, se tenait au Hoops Factory d’Aubervilliers.

Le job-dating Du Stade Vers l’Emploi version basket posait ses valises mardi au Hoops Factory d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour sa septième date sur dix. « Cette manifestation permet de nous intégrer dans le paysage social et de nouer des relations avec les collectivités car nous ambitionnons d’être identifiés comme un lieu de vie », dévoile Sébastien Muñoz, directeur général de l’enseigne dédiée aux terrains de basket indoor.

Cet événement, coordonné par la Fédération Française de BasketBall (FFBB) et le Pôle Emploi de la ville, est financé par l’Agence Nationale du Sport (ANS), le ministère du Travail, Pôle Emploi et Paris 2024.

La Fédération Française de BasketBall (FFBB) fait partie des cinq fédérations avec la FFBad, la FFTT, la FFAthlétisme et la Ligue Île-de-France de rugby à proposer cette initiative mélangeant sport et emploi.  Mardi, 110 demandeurs d’emplois étaient présents. 14 entreprises, à savoir le Centre Bus RATP d’Aubervilliers, l’Armée de Terre et de l’Air, SBC Insertion, Atalian Sécurité, La Plateforme du Bâtiment, la Mairie d’Aubervilliers, Puissance 7 services, Kaligaz, la Boulangerie chez Meunier, la Police Nationale et Active Métiers, ont répondu à l’appel. Recruteurs anonymes, demandeurs d’emplois et conseillers du Pôle Emploi d’Aubervilliers se sont répartis en dix équipes avant de débuter la matinée par des ateliers autour de la pratique du basket.

« Aujourd’hui, on n’attend pas à ce que les personnes soient des pros du basket mais qu’elles montrent comment elles peuvent affronter des situations qui sortent de l’ordinaire », explique Céline Jérôme, chargée de mission emploi et formation à la Fédération Française de BasketBall. Christian Auger, 5^e vice-Président de la FFBB délégué à la formation et à l’emploi, confirme : « Nous voulons mettre en avant le rôle social et inclusif que peut tenir le basket. »

Recruter différemment

Du Stade Vers l’Emploi présente l’avantage de casser les codes du recrutement. Exit le processus traditionnel de recrutement qui ne permet pas forcément de cibler ou mobiliser toutes les compétences requises pour un poste, ici, l’échange passe au premier plan lors de cette journée. « Cette opération nous permet de tester d’autres choses de manière moins normée, moins codifiée, où la dimension humaine est le premier facteur de rapprochement entre candidats et entreprises », reconnaît Jean-Louis Stoquer, directeur du Pôle Emploi d’Aubervilliers. « L’objectif est de mettre les candidats à l’aise et de mettre en avant ce nouveau moyen de recrutement », complète Pascal-Pierre Ponçon-Sacquard, coordinateur national Pôle Emploi en charge du sport et de l’emploi.

Durant toute la matinée, recruteurs et candidats ont pu prendre part à différentes activités. Les lancers-francs, slaloms, les parties de basket 5×5 et 3×3, le basket-santé, un quizz autour de la nouvelle discipline (basket 3×3) et un atelier esport ont rythmé cette demi-journée tournée vers le sport. Les participants comme les représentants d’entreprises ont montré beaucoup de rigueur et de bonne humeur à chaque atelier.

Cette méthode de recrutement séduit de plus en plus d’entreprises, qu’elles soient connues du grand public ou non. C’est le cas de la RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens), représentée par Abdelkader Hanifia, responsable du Pôle formation et chargé du recrutement des machinistes pour le Centre Bus d’Aubervilliers. « Rencontrer des candidats, futurs machinistes, mais sans forcément avoir le CV sous les yeux est une idée plutôt bonne. Cela nous permet de détecter les bons soft skills (compétences douces, ndlr.) que peuvent avoir les candidats et de discuter avec eux sur leur avenir professionnel. Et puis, pourquoi pas, déboucher sur une embauche ? Du Stade Vers l’Emploi est à mes yeux, une superbe initiative », commente—t-il. Le membre de la RATP explique que son entreprise a déjà pu prendre part à une initiative similaire en juin dernier lors des Olympiades de l’Emploi à Stains (Seine-Saint-Denis) et Goussainville (Val-d’Oise).

Les candidats aussi font part de leur expérience positive à cette manifestation, comme en témoigne Diamante entre deux ateliers de basket : « Ce qui est bien avec ce job-dating, c’est que les demandeurs d’emplois peuvent s’exprimer de différentes manières tout en étant relâchés. Pour moi, le sport est un bon vecteur d’employabilité. » La jeune femme, vêtue d’un haut de sportswear noir et titulaire d’un bac +4 en tant que responsable logistique, assure prendre part à cette expérience si cela venait à se représenter, avant de rejoindre son groupe pour un nouvel atelier de basket 3×3.

L’équipe de Paris 3×3 prof d’une matinée

Cette matinée pas comme les autres a été marquée par la présence de Alexandre Aygalenq, Paul Djoko, Vincent Fauché, Jules Rambaut, Alex Vialaret et Franck Seguela, membres de l’équipe de Paris 3×3, équipe créée il y a quelques mois. Divisés en deux groupes de trois avec une team en charge d’animer le quizz sur leur discipline et une autre en charge de l’atelier 3×3, les joueurs de Karim Souchu ont été conviés par la FFBB pour être animateurs le temps d’une matinée. Les basketteurs ont apprécie le concept Du Stade Vers l’Emploi, à l’image de Franck Seguela, habillé aux couleurs de son équipe. « La FFBB nous a conviés pour que l’on transmette notre passion pour cette discipline ainsi que son accessibilité. Je suis content car les participants se donnent à fond, sont attentifs aux conseils prodigués et montrent une bonne attitude », note le joueur.

Après avoir passé la matinée à encadrer des groupes, le moment tant attendu de la démonstration de cette nouvelle discipline olympique est arrivé. Les coéquipiers de Franck Seguela ont effectué un match exhibition. Cette rencontre clôturait la matinée dédiée aux ateliers basket. L’après-midi se présentait avec la levée de l’anonymat avant d’entamer le job-dating. Trois autres dates auront lieu à Deauville, Dijon et Vannes le mois prochain.