Et si le bassin minier participait à l’attractivité de la région Hauts-de-France ? Telle est l’ambition du projet Bassin Minier Destination Sport et Nature, porté par la Mission Bassin Minier. Zoom sur un projet qui s’étend bien au-delà du sport.
L’histoire commence au début des années 2000 et part d’un projet d’aménagement, le schéma de Trame verte du bassin minier, un territoire marqué par plus de 200 années d’industrialisation. À l’époque, la région renvoie une image négative d’un pays noir et triste. L’objectif est de reconquérir ce territoire, de redorer son blason tout en respectant son environnement. Afin de diffuser les objectifs de ce schéma de Trame verte, la Mission Bassin Minier organise entre 2002 et 2005, des sorties à vélo, à destination de la communauté des techniciens qui œuvrent sur ce territoire pour développer une connaissance et une appropriation commune de ces richesses paysagères méconnues, fruit d’un long travail de reconquête, engagée dès le milieu des années 80. Ces visites font émerger progressivement la conviction que le bassin minier a une carte à jouer dans le domaine des sports de nature. « Suite à cela, nous avons décidé de créer le Raid du Bassin Minier. Un raid multisports, en orientation à l’aide d’une carte. Ce Raid réputé convivial comprend toute une série d’épreuves ludiques (descente en rappel, parcours aérien, saut à l’élastique, bivouac) et se déroule sur deux jours. Certains raiders peuvent y parcourir entre 220 et 230 kms sur le week-end. » explique Gilles Briand, directeur d’études à la Mission Bassin Minier. Et de poursuivre : « C’est un événement important dans la mesure où il prouve que les sports de nature sont en développement sur notre territoire et qu’on a énormément de sites adaptés à ces pratiques. »
« Faire du bassin minier un lieu de sport et nature. »
En 2007/2008, la Mission Bassin Minier entame des discussions avec les différents partenaires dont la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports fait partie. Sentant qu’il existe un réel potentiel dans cette région (randonnée, VTT, canoë-kayak, marche nordique…), ils effectuent à l’époque un diagnostic territorial approfondi sur les sports de nature. « Le diagnostic a confirmé notre intuition. Nous avons donc creusé ce sillon pour faire du bassin minier un lieu de sport et nature. C’est devenu un élément important de notre stratégie de développement territorial. » commente Gilles Briand. Convaincu que le territoire possède tous les arguments pour répondre aux différents besoins des amateurs de sport, la Mission décide donc de miser sur les sports de nature pour dynamiser le territoire. Dans cette optique, la Mission Bassin Minier identifie de nombreux lieux qui peuvent être des supports de cette stratégie et propose une hiérarchisation de ces sites en fonction du niveau de services offerts (stations, relais et spots). L’objectif à long terme étant de contribuer à l’émergence de la destination touristique « Autour du Louvre Lens », mais aussi de renforcer l’attractivité résidentielle pour fixer les populations dans le bassin minier.
« La région Hauts-de-France est un territoire riche et nous en sommes fiers. »
Pour cela, la Mission Bassin Minier doit structurer l’offre liée aux sports de nature sur le territoire et accompagner les porteurs de projets locaux. Elle organise tout au long de l’année, diverses actions liées aux sports de nature qui permettent de dynamiser le territoire et par la même occasion, l’économie locale (vente et location de vélos, hôtels, restaurants…). Elle travaille notamment au développement de sites aménagés et équipés pour attirer des pratiquants, comme le Bike Park dédié à la descente sur le terril 58 à Grenay-Mazingarbe qui pourrait ouvrir en 2020 ou le stade de trail du terril 94 à Noyelles sous Lens, dont la première phase sera livrée en juin 2019. La Mission reste active sur le volet événementiel. « Nous organisons le Trail des Pyramides Noirs qui verra sa sixième édition en 2019. Le parcours correspond aux exigences de l’ultra trail (longue distance et dénivelé significatif) et s’étend sur 105 kms avec une vingtaine de terrils à gravir. Nous avons décliné l’épreuve en plusieurs parcours afin de la rendre accessible au plus grand nombre » explique le directeur d’études. « Le bassin minier s’est énormément enrichi en termes de paysages et de biodiversité au fur et à mesure des années et des politiques de reconversion. Il offre aujourd’hui un immense terrain de jeu et participe à l’attractivité de la région des Hauts-de-France.» conclut Gilles Briand.