Désormais reconnu comme sport de haut niveau, le breaking sera présent aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar en 2022 et devrait aussi être de la partie lors des Jeux olympiques 2024 à Paris (décision finale en fin d’année 2020). Une révolution pour cette discipline qui se prépare déjà à aborder ce rendez-vous majeur.
Encore quatre ans avant les Jeux olympiques à Paris. Mais pour le breaking, 2024 c’est déjà demain. Choisie par le COJO et le CIO pour ses valeurs de jeunesse, artistique et spectaculaire qu’elle véhicule, cette discipline devrait en effet être de la partie lors de ce rendez-vous majeur. Forcément une révolution pour un sport, jusque-là, plutôt loin des considérations de haut niveau. « Le breaking a une culture forte, avec beaucoup de pratiquants », explique Andrea Mondoloni, B-Girl (appellation des pratiquantes féminines du breaking, ndlr). « La présence aux JO est vécue comme un plus et surtout une vraie reconnaissance. » Une reconnaissance, c’est aussi le point de vue de la Fédération Française de Danse. « L’apparition du breaking est une formidable vitrine pour la discipline. Cela pousse de plus en plus de pratiquants à s’intéresser au breaking. Potentiellement, le vivier de haut niveau va donc être plus important au fil du temps. L’État et la FFDanse mettent ainsi en place des moyens afin de permettre à la préparation de monter d’un cran », explique Xavier Fleuriot, directeur de la performance au sein de la FFDanse. « Les choses sont bien faites : la présence du breaking aux Jeux olympiques de Paris 2024 a permis à cette discipline d’être reconnue de haut niveau dans la foulée. C’était nécessaire, car une discipline olympique nécessite forcément une meilleure préparation et donc plus de moyens en vue de cette échéance capitale. »
Le travail « sur mesure » de la FFDanse
Le breaking, une discipline en passe de devenir olympique avec de nombreux atouts à faire valoir. « Ce qui fait la force dans cette danse, c’est avant tout l’ambiance. Personnellement, je prends beaucoup de plaisir à danser, nous avons juste besoin d’un sol, de la musique et on laisse notre corps s’exprimer. C’est une culture assez particulière, celle du hip-hop, mais tellement enrichissante », confie Andrea Mondoloni. « Je pense que l’approche est différente pour chaque personne. De mon côté, j’ai l’amour de la musique et cette discipline me permet de profiter pleinement, de faire bouger mon corps au rythme de cette musique. J’aime la danse en général, je pratique également la danse contemporaine. Le breaking est vraiment l’idéal pour combiner mon amour de la musique et de la danse. » Les entraînements sont bien entendu indispensables, les B-Girls et B-Boys axant principalement leur préparation sur les footworks et les power moves, deux phases essentielles à cette danse si particulière. « Pour le breaking, la maîtrise est évidemment une qualité sine qua non. La technique se doit d’être irréprochable », assure Xavier Fleuriot. « Du côté de la fédération, ce n’est pas forcément sur cet aspect-là que nous allons pouvoir aider les danseurs et danseuses car nous ne sommes pas là pour créer la performance mais pour l’accompagner. Aujourd’hui, la FFDanse apporte plutôt ses compétences et ses moyens sur tout ce qui est hygiène de vie, je pense à la nutrition par exemple. La formation et la dimension socio-professionnelle sont également des axes sur lesquels nous travaillons avec les danseurs. Pour certains danseurs, nous les avons par exemple aidés à obtenir un Contrat d’insertion professionnelle. »
25 athlètes de haut niveau repérés
Car même si le breaking est désormais reconnu comme sport de haut niveau, ses athlètes ne peuvent encore vivre de leur pratique de la discipline. Des athlètes parmi lesquels la Fédération Française de Danse repère les meilleurs éléments, puis les aide. « Aujourd’hui, nous sommes vraiment dans une phase d’identification. Nous avons référencé, pour le moment, une liste de 25 danseurs de haut niveau en breaking. La liste a été établie d’après des résultats sur différentes manifestations et sera actualisée tous les ans. Parmi les danseurs que nous avons ciblés, il y a une grande diversité. Certains sont encore élèves dans le secondaire, ils arrivent donc à s’entraîner avant, après ou entre les cours. D’autres ont déjà entre 25 et 30 ans et sont pleinement dans la vie active. Nous ciblons les points sur lesquels les danseurs ont besoin d’aide et nous mettons alors nos moyens à leur disposition. Nous faisons vraiment du sur-mesure, presque de la haute-couture ! », sourit Xavier Fleuriot.
Objectif médaille d’or
Pour la FFDanse, le but d’un tel travail de fond est clair : « obtenir un titre olympique chez les garçons et chez les filles. Pour y parvenir, il était important d’entamer un travail de fond sur l’identification des meilleurs potentiels en vue de Paris 2024. Il était capital de poser ces bases. Puis, nous entamerons bientôt une deuxième phase sur comment parvenir à cet objectif », révèle le directeur de la performance. « Aujourd’hui, la France est un pays leader dans le breaking, tant en termes de technique, de niveau que de dynamique. Mais la concurrence est forte avec des pays performants comme les États-Unis, la Russie et le Japon. D’ici 2024, la concurrence internationale ne peut que s’intensifier. » Une concurrence que des athlètes comme Andrea Mondoloni sont prêts à affronter. « Il est certain que cette compétition sera quelque chose de jamais vu », se réjouit la jeune B-Girl. « Si j’ai l’occasion d’y participer, ce sera évidemment exceptionnel pour moi. »