Alors que le sport a subi les conséquences de la crise sanitaire du Covid-19, le CROS Grand Est accompagne les clubs vers des solutions et représente le mouvement sportif pour qu’il ne soit pas l’oublié des plans de relance. Entretien avec le directeur Lionel Duède.
Comment a agi le CROS Grand Est pendant le confinement ?
Nous n’avons pas arrêté de donner des informations, d’aider le mouvement sportif à trouver des solutions pour les activités. Les formations ont continué. Nous les avons adaptées comme on a pu pour qu’elles puissent être suivies à distance. Le CROS Grand Est a lancé des challenges avec ses sportifs de haut niveau locaux comme la handballeuse Laura Flippes, le kayakiste Quentin Burgi et la pongiste Pauline Chasselin (photo) dans but de garder un lien social.
Et pour le quotidien des clubs ?
Une veille juridique a été installée en partenariat avec le CROS de Bourgogne-Franche-Comté autour de différents sujets : activité partielle ou la réouverture des installations sportives, par exemple. Des informations venues du ministère des Sports et du ministère du Travail font 150 pages et un président qui travaille trente-cinq heures, voire plus, n’a pas le temps de les digérer. Ces services épurent ces textes pour donner la bonne information aux bénévoles des clubs.
Avez-vous une photographie de la situation dans laquelle se trouve les associations sportives de la région à cause de la pandémie de Covid-19 ?
La grande partie de leurs problèmes de trésorerie vient de l’absence des revenues des événements annulés, de la buvette ou des licences non payées. Des clubs vont mettre la clef sous la porte parce que c’était difficile pour eux d’avoir les aides de l’État. Dans les plans annoncés par le gouvernement, on entendait parler de chiffres d’affaire, mais pas de développement associatif. Le sport est en bas de l’échelle et les dirigeants manquent de visibilité pour l’avenir. Si les restrictions demeurent à la rentrée de septembre, ils se demandent comme ils vont faire. Les fédérations auront aussi un rôle à jouer.
Comment pouvez-vous les aider ?
Le rôle du CROS est d’accompagner nos adhérents, de diffuser l’information des services de santé, mais aussi dans la gestion de l’emploi. Dans plusieurs clubs, des dirigeants sont créatifs et mettent en place des activités alternatives pour garder leurs licenciés. À nous de partager ces initiatives, de trouver les bonnes idées et de les répandre.
De quelle manière le CROS participe-il à la relance économique des clubs du Grand Est ?
Nous sommes partie prenante dans le Business act Grand Est. Il s’agit d’une démarche conjointe entre la Région et la Préfecture de rassembler les différents acteurs économiques du territoire autour de plusieurs thématiques pour la reprise après le Covid-19. Le CROS fait partie du groupe de travail sur la thématique du sport avec des représentants d’associations sportives et de clubs, des entreprises du secteur marchand, comme le coq sportif, ou encore des collectivités territoriales. Nous participons également à la continuité économique à travers le CoSMoS (conseil social du mouvement sportif), organisation représentant les employeurs du sport, à qui ont fait remonter les idées, les initiatives et les pratiques innovantes. C’est le rôle du CROS de servir le mouvement sportif, de le représenter dans les instances régionales et nationales.
Comment allez-vous faire vivre l’opération « Soutiens ton club », lancée par la Fondation du Sport français, sur votre territoire ?
L’opération a été relayée sur l’ensemble de nos réseaux sociaux. Nous avons aussi ajouté des informations dans notre newsletter reçue par nos 14 000 clubs et parlé de l’action sur France Bleue quand nous avons été interviewés. Nous avons également fait le lien avec le Conseil régional qui nous a retransféré les kits de communication.
Quelles autres actions allez-vous mener ?
Depuis le début du déconfinement, la Région Grand Est, l’Agence régionale de santé (ARS) et la Préfecture ont lancé plateforme afin de coordonner la fabrication et la diffusion des équipements de protection, les masques, les visières ou encore le gel hydroalcoolique. Nous passons des commandes groupées afin de faire des économies d’échelle, mais également pour protéger nos adhérents et nos licenciés. Nous voulons aussi rassurer les bénévoles lors de soirées Webinaire dans lesquelles nous parlons de l’actualité, des textes de l’ARS et du Conseil régional. La prochaine aura lieu le vendredi 5 juin où l’on pourra voir comment les différentes disciplines vont s’organiser après les nouvelles règles données par le Premier ministre.