Le Conseil départemental des Hautes-Alpes a récemment réactualisé son schéma du sport et se concentre sur les thématiques du haut-niveau, de l’attractivité du territoire, de l’accessibilité pour tous et du plein air. Plus d’explications avec le président du Département, Jean-Marie Bernard.
De quelle manière le Département des Hautes-Alpes s’implique-t-il dans la pratique du sport sur son territoire ?
Pour nous, le sport est un enjeu de société, transversal et important au même titre que l’éducation et la culture. Le Conseil départemental vient de valider un nouveau schéma départemental du sport, issu d’un travail avec nos partenaires, le Comité départemental olympique et sportif 05 et les différents acteurs sportifs. Il en existe un depuis une dizaine d’années, nous l’avons réactualisé afin de tenir compte des différentes expériences, mieux identifier les acteurs et s’adapter à l’évolution de la conjecture. Ce nouveau plan a une validité de cinq à six ans. Nous envisageons une montée en puissance jusqu’en 2024, année des Jeux olympiques de Paris, et même après pour faire des Hautes-Alpes un territoire sportif de grande qualité. Ce nouveau schéma des sports est axé sur plusieurs points caractéristiques.
Lesquels ?
Nous voulons mettre l’accent sur le sport de haut niveau qui est un emblème d’attractivité. Voir des champions génère une envie des jeunes. Nous allons créer une bourse pour les sportifs de haut niveau reconnus par leurs fédérations. Des skieurs ont besoin d’une aide financière pour leurs déplacements, par exemple. Robin Emig, champion d’Europe juniors en 2019, s’entraîne à Gap l’hiver et a besoin de soutien. Cette bourse est étendue à des athlètes qui ne sont pas inscrits sur les listes ministérielles car nous connaissons leur potentiel ou parce que leur sport n’est pas olympique. Nous avons des champions en télémark sur le territoire qui méritent aussi le soutien du Conseil départemental.
De quelle autre manière pouvez-vous contribuer à la visibilité du sport ?
Plusieurs grands événements auront lieu sur notre territoire cette année, dont La Grande Trace, une course de ski alpinisme sur la commune du Dévoluy qui compte pour l’ISMF world master championship ou encore le Championnat du monde de raft au stade en eaux de l’Argentière en juin. Le sport est un outil d’animation et d’attractivité du territoire et nous voulons faire du Département des Hautes-Alpes une terre d’accueil d’événements sportifs. Avec ce nouveau schéma départemental du sport, nous allons aider les collectivités et les associations dans l’organisation de manifestations à dimension nationale, voire internationale. Il n’y a pas de grosses structures sur le territoire, donc leur plan financier est fragile. C’est au Département, une grosse collectivité, d’intervenir pour les aider.
Les Hautes-Alpes sont-elles un territoire qui se prête à la pratique sportive ?
Nous sommes dans un département avec beaucoup de terrains et des espaces différents dus à la topographie qui facilitent l’accès aux sports de pleine nature. La géographie permet aux 140 000 habitants de pratiquer des sports d’hiver comme des sports d’été. Le Conseil départemental va participer dans la gestion naturelle, pour la randonnée, dans un rôle de coordinateur entre les différents acteurs pour l’entretien et le balisage. L’entretien annuel n’a pas pu se faire au printemps dernier pendant le confinement, alors les associations ont sollicité le Département pour avoir un soutien et accélérer les travaux. Nous avons été sensibilisés à ce moment-là aux besoins de préserver notre patrimoine naturel. Le Département souhaite également mettre en cohérence les itinéraires sur le territoire, en termes de communication et d’accueil, afin d’assurer une qualité plus égale.
Le Département des Hautes-Alpes a reçu le label Terre de Jeux 2024. Que cela implique-t-il pour le territoire ?
Deux sites ont été labellisés Centre de Préparation aux Jeux, le stade d’eau vive de l’Argentière pour le canoë-kayak slalom et le stade VTT de Montgenèvre. Nous avons aussi soumis la candidature du mur du Parc des Sports de Briançon pour l’escalade. Le Département va s’inscrire dans la démarche de promotion de ces sites afin de trouver des délégations internationales qui viendront profiter de nos équipements en coordination avec l’Agence départementale de développement économique et touristique des Hautes-Alpes, notre opérateur communication. Le Département compte aussi créer un collectif d’ambassadeurs olympiques des Hautes-Alpes, des athlètes déjà sélectionnés ou sélectionnables en équipe de France et candidats aux Jeux olympiques de 2024. Ils pourront aussi rencontrer des jeunes dans les collèges.
Avez-vous défini une enveloppe pour mettre en œuvre ce nouveau schéma du sport ?
Ces dernières des années, le Département a investi plus d’un million d’euros dans différentes interventions dans le sport. Notamment, quand une collectivité veut construire un nouvel équipement, nous apportons un cofinancement. Nous ne comptons pas enfermer ce nouveau schéma du sport dans un budget prévisionnel, ne pas mettre de limites dans le cadre du développement du sport. Si on nous demande 500 000 euros de plus pour telle ou telle action, nous nous pencherons sur la question. Le Département ne va pas se cantonner à une somme, alors que nous considérons que le sport est important pour le développement de chacun.