Le Flag hisse haut son drapeau

FFFA

Discipline en plein essor gérée par la Fédération Française de Football Américain, le Flag Football ne cesse d’attirer de nouveaux pratiquants. Fun, ludique et mixte, ce sport pourrait même se faire une place lors des Jeux olympiques 2028 à Los Angeles.

« Je viens de l’Education Nationale, et je peux vous le dire : à l’école, on fait déjà du Flag sans le savoir ! » Présidente de la Fédération Française de Football Américain, Brigitte Schleifer ne tarit pas d’éloges au moment de présenter une discipline en laquelle elle croit énormément. « C’est une discipline qui est mixte, qui est fun, qui peut entrer dans les écoles. Je pense vraiment que le Flag, avec son évolution possible, a toute sa place pour pouvoir devenir une discipline importante. » Mais le Flag Football, kézako ? Vous qui lisez ces lignes, vous vous êtes peut-être déjà essayé à cette discipline, sans savoir son nom. Dérivé du football américain, le Flag se joue à cinq contre cinq, avec des équipes pouvant être mixtes. Chaque joueur dispose d’un « flag » accroché à sa ceinture. Le but de cette discipline sans contact est simple : l’équipe qui attaque doit tenter de porter le ballon dans l’en-but adverse, tandis que celle qui défend doit stopper la progression adverse en interceptant une passe ou en décrochant le flag porté à la ceinture. « Jeune et dynamique, cette discipline propose toutes les bases pour les enfants. Ça se joue à cinq contre cinq, de façon mixte, sans avoir besoin de beaucoup de matériel… c’est un sport qui regorge de qualités, souligne Brigitte Schleifer. Depuis mon accès à la présidence de la Fédération, le Flag Football est au cœur de notre projet de développement. Pour moi, le Flag Football doit être promu partout et nous allons continuer d’y travailler ! »

« On touche de nombreux jeunes avec le Flag Zone »

En effet, depuis plusieurs années, la Fédération Française de Football Américain met l’accent sur le Flag Football. Avec plusieurs pistes de développement. « L’école est évidemment un terreau propice à l’essor de la discipline, assure la présidente de la FFFA. Aujourd’hui, ce sport a la capacité de se développer de façon très forte en milieu scolaire. Pour le moment, nous sommes en contact avec l’USEP pour voir comment nouer un partenariat. Cela nous permettrait d’avoir une légitimité au regard des établissements scolaires. » Attirer de jeunes pratiquants, c’est tout l’enjeu du Flag Zone, une initiative relancée depuis peu. « Le Flag Zone permet de faire se rencontrer de jeunes flagueurs issus de nos clubs et d’autres joueurs ayant découvert le flag au sein d’un cadre et d’un  projet différent. Cela peut être un cycle de sport au collège, un outil d’éducation et d’apprentissage de la citoyenneté au centre de loisirs ou à la maison de quartier, détaille Jean-Philippe Delporte, cadre technique régional Hauts-de-France et porteur du projet Flag Zone. Récemment, nous avons ajouté du contenu de formation afin de pouvoir former les animateurs. Cela a permis au projet de décoller. Désormais, lorsque nous signons une convention avec une structure locale, nous fournissons le matériel, nous formons le personnel de la structure. Des animations et tournois peuvent ainsi être mis en place. Durant l’été par exemple, nous avons pu organiser des tournois et animations dans le cadre d’une convention avec le Département du Nord, ajoute Jean-Philippe Delporte. Nous avons déjà mis en place des Flag Zones dans certaines écoles, notamment au sein de la Communauté Urbaine de Lille. Nous sommes en train de créer un contenu de formation destiné aux professeurs d’EPS. Auprès des jeunes, le but du Flag Zone est de leur faire découvrir la pratique, qu’ils s’y attachent. »

Attirer les jeunes via une pratique ludique, une priorité aux yeux de Brigitte Schleifer. « Aujourd’hui, on touche de nombreux jeunes avec le Flag Zone. Maintenant, l’objectif est de transformer ces licences découvertes en licences dans les clubs. Cela va consister en un important travail de terrain, de la part de la Fédération, mais aussi des clubs. Ça va être tout le challenge dans les mois et années à venir : réussir à transformer la dynamique découverte en pratiquants et licenciés sur le long terme. C’est aussi le but de la French Flag Football League, un dispositif qui permet de faire la promotion des tournois loisirs de Flag Football sur le territoire. »

« Avoir un groupe de haut niveau sur le long terme »

Plus de pratiquants et de licenciés, point de départ d’un effet boule de neige participant au développement général de la discipline. Le haut niveau n’est pas en reste, avec un essor confirmé depuis plusieurs mois. « Le Flag Football est reconnu sport de haut niveau par le ministère des Sports depuis le 1er janvier 2022, révèle Olivier Moret, directeur technique national de la Fédération Française de Football Américain. C’est un élément super important qui va nous permettre de consolider notre politique de développement du haut niveau. Aujourd’hui, nous avons un championnat mixte qui dispose d’une importante marge de progression. Nous avons aussi la Coupe de France, qui se joue avec des équipes masculines et féminines. Et puis, toujours dans cette perspective de développement du haut niveau, nous nous penchons sur la progression des équipes nationales. » Dans cette optique, la direction technique nationale travaille en étroite collaboration avec les territoires. « On est en train de monter, avec nos ligues, un programme de détection pour qu’elles puissent nous faire remonter, au travers des conseillers techniques régionaux, les talents chez les jeunes, souligne Olivier Moret. On travaille donc auprès des U15, des U17, des seniors hommes et femmes. Nous avons déjà un groupe de 25 joueurs et joueuses. Durant les prochains mois, nous allons mettre en place des tests avec des barèmes. Le but est d’avoir un groupe de haut niveau sur le long terme, avec un vrai accompagnement et une réelle progression. » Avoir des équipes performantes, un enjeu fort qui pourrait devenir une nécessité d’ici 2028.

«  Être aux JO, cela implique un développement de la discipline dans son ensemble »

En effet, le Flag Football pourrait se faire une place au cœur du programme olympique à l’occasion des Jeux olympiques de Los Angeles. « Être sport de démonstration lors des Jeux olympiques 2028, c’est une envie et une ambition, concède Brigitte Schleifer. Aujourd’hui, nous sommes en concurrence avec d’autres sports. Mais la fédération internationale a apporté un grand coup de boost là-dessus afin que l’on soit retenus. La reconnaissance en tant que sport de haut niveau a été un grand pas, une présence aux JO doit être le suivant. » Olivier Moret abonde dans le sens de sa présidente. « Si le Flag doit devenir une discipline olympique, il apparaît clair que la décision tombera en 2023. Et si c’est le cas, cela changera forcément beaucoup de choses pour la discipline. Elle pourra bénéficier d’une visibilité et d’un développement importants. Le Flag Football serait alors représenté dans toutes les animations en amont de Paris 2024, ce serait une mise en lumière extraordinaire de ce sport. Être présents aux JO, cela implique un développement de la discipline dans son ensemble, sans pour autant modifier l’essence même du Flag Football : un sport ludique, fun et accessible à tous. Si nous sommes à Los Angeles, il ne faudra pas que l’on perde notre identité. » Grandir tout en conservant ce qui fait son essence : voilà le plus grand défi du Flag Football.

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