Les 23 et 24 avril, le Grand dôme de Villebon-sur-Yvette accueille le Critérium Île-de-France Benjamin(e)s, puis le championnat Île-de-France Seniors de judo. Deux événements qui témoignent du dynamisme de la discipline sur le territoire francilien.
En Île-de-France, la reprise est définitivement actée pour le judo. « La crise sanitaire est maintenant derrière nous, confirme Roger Vachon, président de la Ligue Île-de-France de judo. Le retour à la compétition fait plaisir à beaucoup de gens, on l’a bien vu récemment lorsque l’on a organisé le championnat régional pour les minimes. Nous avions été très impressionnés, il y avait à la fois beaucoup de combattants mais aussi de très nombreux spectateurs. Il y a un engouement énorme en ce moment. Étant donné le contexte, les gens sont heureux de sortir et venir voir un spectacle et encourager de jeunes sportifs. » Un engouement prêt à être confirmé les 23 et 24 avril prochains. Un week-end lors duquel le Critérium Île-de-France Benjamin(e)s aura lieu le samedi, avant le championnat Île-de-France Seniors le dimanche. « Concernant le samedi, cela fait deux ans que les benjamins n’ont pas combattu, il y a donc énormément d’attente autour de ce rendez-vous », confie Roger Vachon. Des -27kg aux +66kg, les meilleurs jeunes judokas franciliens vont donc en découdre durant tout une journée du côté du Grand dôme de Villebon-sur-Yvette. Initialement, c’est le Gymnase des Chenevreux du Mont Valérien, à Nanterre, qui devait accueillir l’événement. « Cela fait de nombreuses années que nous travaillons en équipe avec la Ville de Nanterre. C’est une ville centrale en Île-de-France, accessible en matière de transports. Les relations sont amicales et professionnelles avec la Ville de Nanterre, souligne le président de la Ligue Île-de-France de judo. Dans la région, nous avons peu de grandes salles pour organiser des événements de judo, nous avons donc la chance de bien travailler avec Nanterre qui a la capacité de recevoir ce type de compétition. » Mais l’événement est « victime » de son succès. « Le Gymnase des Chenevreux du Mont Valérien était un peu juste en matière de capacité, puisque nous attendons entre 3000 et 4000 spectateurs sur le week-end. » Après avoir un temps pensé à l’Institut du Judo, à Paris, la Ligue Île-de-France a finalement opté pour le Grand dôme de Villebon-sur-Yvette.
Plateau de haut niveau chez les seniors
24 heures après les benjamins et benjamines, ce sont les seniors qui entreront en piste sur les tatamis de Villebon-sur-Yvette. « Pour la journée de dimanche, nous attendons 400 participants, révèle Roger Vachon. Concernant les seniors, c’est une compétition qui leur tient à cœur. Ils sont tous sur les chapeaux de roues et ils ont tous hâte de reprendre la compétition. Nombreux sont restés dans les starting-blocks durant pas mal de temps, il y a donc une vraie impatience. Tout le monde a hâte d’en découdre et ça va nous donner une superbe manifestation. En plus, en Île-de-France, nous avons une grande majorité des meilleurs judokas et judokates français. La bataille va être rude. » A titre d’exemple, lors des derniers championnats de France, les athlètes franciliens avaient décroché 44 médailles sur 56 possibles. Parmi elles, l’or obtenu par Joris Agbegnenou. Le petit frère de Clarisse, championne olympique à Tokyo, avait également obtenu la première place en octobre dernier à l’occasion du championnat régional d’Île-de-France dans la catégorie -100kg. « C’est une victoire et une médaille d’or qui m’ont donné beaucoup de confiance, confie l’athlète du Judo Club Chilly Mazarin Morangis. J’ai participé aux championnats régionaux dans les catégories jeunes et c’est à chaque fois un rendez-vous important. Affronter les meilleurs en Île-de-France c’est un peu affronter les meilleurs français, le niveau est très élevé, il y a pas mal de clubs qui sont parmi les meilleurs de France. De mon côté j’ai participé au Paris Grand Slam en début d’année et j’ai envie de continuer à progresser, à gagner des combats. » Pour le champion d’Île-de-France en titre des -100kg, le rendez-vous est donc pris. Parmi les clubs engagés sur cette journée de dimanche, le PSG Judo fait partie des plus ambitieux. En octobre dernier, le club parisien avait notamment brillé chez les féminines avec deux titres de championnes régionales obtenues par Juliette Diollot et Clara Wentzler. « C’était une belle compétition et une belle victoire, souligne cette dernière. Pour pas mal de clubs, y compris pour le nôtre, ça fait partie des rendez-vous importants durant l’année. Le championnat régional permet d’observer et d’appréhender des adversaires que l’on peut ensuite retrouver lors des championnats de France. C’est une étape, mais c’est une étape importante. »
Grande première pour les juniors en mai à Nanterre
Un dynamisme du haut niveau qui participe évidemment à l’attractivité du judo en Île-de-France. « Ce haut niveau, il est très important, la grande majorité du haut niveau français est présent sur le bassin francilien, confirme Roger Vachon. Avant la pandémie, il y avait 110 000 licenciés en Île-de-France. Sachant que durant la crise sanitaire, nous sommes descendus à 69 000 licenciés. Actuellement, nous sommes presque remontés à 80 000. Il y a donc un effet de sortie de crise important, les parents ont envie de remettre leurs enfants au judo. Nous ne sommes pas encore revenus au niveau des années fastes, mais nous avons bien rebondi. Je remercie d’ailleurs la Région Île-de-France qui a maintenu nos subventions, ce qui nous a permis d’avoir un matelas financier pour pouvoir continuer à organiser des manifestations. » Des manifestations comme celles organisées les 23 et 24 avril, mais pas seulement. « On va mettre en place une compétition internationale junior, ce que nous n’avions jamais fait, les 7 et 8 mai au Palais des Sports de Nanterre. L’événement va regrouper tous les meilleurs jeunes judokas européens et mondiaux sur deux jours. Il y aura environ 500 participants. Pour eux, ce sera une belle mise en jambes à l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024. C’est un événement pour lequel on souhaite s’inscrire dans la durée avec une organisation qui sera reconduite en 2023 et 2024. Nombreux de ces juniors auront donc l’occasion de participer aux Jeux de 2024, mais aussi de 2028. » La Ligue Île-de-France de judo entend ainsi continuer de se développer et de mettre en place des projets, car « si on ne se développe pas, on régresse, souligne Roger Vachon. Aujourd’hui, nous avons huit comités sur l’Île-de-France qui sont dynamiques et qui répondent présents quand nous en avons besoin. De ce côté, l’Île-de-France est bien pourvue. Il y a également le plan des 1000 dojos, mis en place par la fédération, qui est une très bonne initiative. Il permet de développer le judo dans des quartiers isolés ou dépourvus d’installations. Le premier dojo a d’ailleurs été inauguré à Nanterre. Il est opérationnel et fonctionne bien. Le deuxième est installé à Clichy la Garenne et ça va continuer de se développer. » Hajime ! Le judo francilien est plus prêt que jamais.
