Adoptée vendredi par l’Assemblée nationale, le projet de loi « sport et société », qui a pour but de démocratiser le sport, ne réjouit pas le mouvement sportif. Le CNOSF se dit notamment « incompris ».
« Incompris ». Le mot a été lâché par le CNOSF et traduit bien le sentiment général au sein du mouvement sportif après l’adoption vendredi, à l’Assemblée nationale, du projet de loi « sport et société ». Une proposition de loi visant à démocratiser le sport pour laquelle le mouvement sportif s’était mobilisé il y a plusieurs semaines, notamment lors d’un Congrès exceptionnel organisé le 25 janvier dernier par le CNOSF. Un Congrès qui aurait pu fortement contribuer au contenu du projet de loi, mais déjà à l’époque, mouvement sportif et majorité politique ne semblaient pas sur la même longueur d’ondes. « Après les premières déceptions ressenties à l’issue de l’étude en commission et du dépôt des amendements, nos différents contacts avec les autorités politiques nous laissaient espérer une meilleure prise en compte de nos aspirations collectives. En fin de compte, le CNOSF a dû adresser un courrier aux députés pour exprimer ses préoccupations et demandes », explique le Comité national olympique et sportif français, dans un communiqué.
Finalement, les propositions faites lors de ce Congrès exceptionnel ont, pour certaines, été entendues… d’autres ont été écartées. Ce qui ne manque pas de susciter la colère du CNOSF. « Il nous avait pourtant semblé qu’une position exprimée en Congrès et par votes électroniques secrets, avec une participation de l’ordre de 90%, reflétait un esprit de responsabilité et d’expression démocratique sur des sujets qui concernent directement la vie des fédérations membres du CNOSF. Nous espérons maintenant que le Sénat sera réceptif à nos attentes. »
La proposition de loi sera en effet étudiée très prochainement par les Sénateurs, qui seront attendus au tournant par le mouvement sportif. De son côté, le CNOSF enfonce le clou. « De manière générale, la façon dont certains députés se sont exprimés sur les dirigeants fédéraux, qui rappelons le, sont pour leur grande majorité des bénévoles, démontre une méconnaissance totale du fonctionnement fédéral. C’est d’autant plus regrettable que ces attaques sont le fruit de représentations caricaturales qui ne reflètent en rien le quotidien d’un dirigeant fédéral. C’est d’autant plus regrettable que la crise sanitaire et sociale actuelle fragilise déjà tout l’édifice du sport fédéré. C’est d’autant plus regrettable que le texte ne comprend aucune mesure pour accompagner et valoriser l’engagement des bénévoles. L’engagement associatif ne se décrète pas, il s’accompagne, il s’encourage, il se respecte. »
Désormais, au tour du Sénat de s’exprimer. Soit pour prendre en compte la parole du mouvement sportif, soit pour valider à son tour une proposition de loi qui marque une fracture nette entre mouvement sportif et majorité politique.