Promu en Fédérale 1, le troisième échelon du rugby en France, pour la première fois de son histoire, le club rennais du REC Rugby a passé tout l’été à se préparer pour vivre cette saison inaugurale.
« La montée était un objectif à moyen terme mais elle est arrivée un peu plus tôt que prévu. On ne va pas s’en plaindre ! À nous d’assumer maintenant. ». Responsable communication du REC Rugby, Pierre Cheminant reconnaît que le club a dû cravacher tout l’été pour préparer cette saison inaugurale en Fédérale 1, l’équivalent de la troisième division. « Nous affrontons certaines grosses pointures comme Dax et le voisin nantais. C’est très excitant mais l’important est de ne pas se laisser griser et de pérenniser cette réussite actuelle. » Un défi que ce club de 400 licenciés, aux origines universitaires (REC pour Rennes Étudiants Club), entend bien mener.
1,15 million d’euros de budget
Le nerf de la guerre, c’est bien sûr l’argent, avec un budget passé de 750 000 à 1,15 million d’euros grâce à un renforcement des partenariats avec le tissu économique local. « Nous gardons un statut amateur mais devons faire face à des frais supplémentaires par rapport à la Fédérale 2, avec notamment plus de transports et sept joueurs à temps plein qu’il faut rémunérer. » Parmi eux, deux Argentins, le demi de mêlée Maximiliano Cocetta et le deuxième ou troisième ligne Jorge Gonzalez dit »Gonzo », ainsi que le deuxième ligne sud-africain Eddie Gauche.
Un début de saison encourageant
Quant aux infrastructures, elles restent les mêmes – le stade vélodrome de 5 000 places pour les matchs et le complexe Alain Crubillé pour les entraînements – mais pourraient bénéficier à terme de travaux de modernisation. « Des améliorations sont déjà en cours : drainage de la pelouse, un espace pour l’accueil de nos partenaires et VIP en tribune en projet, un parking, le réaménagement du bus… Ce sont des petites choses mais qui, mises bout à bout, nous permettent de grandir. » Tout est en place en coulisses, reste aux joueurs à s’exprimer sur le terrain pour installer le ballon ovale dans la capitale bretonne. Le début de saison est encourageant, avec un premier succès historique acquis en déplacement dès la deuxième journée, sur la pelouse de Suresnes.
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L’exemple de Vannes
Si le rugby a longtemps été l’apanage du sud de la France, il s’impose petit à petit sur l’ensemble du territoire et notamment en Bretagne, avec une locomotive : le Rugby Club Vannetais, qui dispute sa troisième saison en Pro D2, la deuxième division. « On ne peut que saluer le travail effectué là-bas », reconnaît, admiratif, Pierre Cheminant. L’objectif étant, à terme, de rejoindre les Morbihannais dans le monde professionnel pour disputer des derbys bretons de ballon ovale. « Ce serait formidable et ce n’est pas utopique », assure le chargé de communication rennais. « Il y a ici la place et un public pour du rugby de haut niveau. »