Dans un contexte où le sport est interdit en intérieur, les disciplines d’extérieur sont les grandes gagnantes. Le Roller Sports Club Toulonnais, spécialisé dans les sports de glisse se pratiquant exclusivement en extérieur, a donc pu continuer de fonctionner. Anthony Avella, triple champion du monde de roller et président du club, revient sur ce contexte si particulier.
Dans un contexte où le sport est interdit en intérieur, avez-vous remarqué une augmentation des adhésions à votre club ?
Au niveau des statistiques, nous avons réalisé notre meilleure rentrée. Nous avons, dès le début de la saison mis en avant le fait que nous faisons exclusivement du sport d’extérieur. Du coup, nous pouvons assurer tous les cours sauf s’il devait y avoir un nouveau confinement bien sûr. Nous avons joué la carte du sport d’extérieur pour rassurer les gens avec ce climat compliqué. À la rentrée nous avons aussi ouvert une nouvelle section, ce qui a pu amener plus de monde. Aujourd’hui, nous sommes 175 licenciés contre 165 lors de notre meilleure année. Ce chiffre est la suite logique du développement et de l’investissement du club, cela suit une certaine forme de constance. Franchement, nous avons été surpris car nous pensions avoir une baisse de licenciés. Tous les autres clubs sont en galère, nous sommes l’un des seuls clubs à avoir réussi à nous maintenir.
Comment le club gère-t-il la situation actuelle ?
On a dû s’adapter au protocole sanitaire qui est recommandé par la fédération. Nous n’avons pas de port du masque pendant la pratique et il est vrai que parfois, avec les sports de glisse, il est difficile de maintenir la distance nécessaire mais nous avons mis d’autres mesures en place. Les parents, mais aussi toutes les personnes présentes, sont dans l’obligation de porter un masque et de s’inscrire sur un registre, ils ont aussi du gel à disposition, le schéma classique. Pour l’instant nous n’avons pas eu de cas. Après le premier confinement, et maintenant avec le couvre-feu, nous avons dû changer notre organisation. Tous les cours sont assurés jusqu’à 18h mais nous avons aussi organisé des cours de rattrapages gratuits pendant les vacances de Noël. Nous tenions à mettre cela en place car c’est la deuxième année que des parents paient des adhésions et n’ont pas le volume horaire escompté. C’est difficile de rembourser comptant pour les clubs, donc nous offrons des prestations gratuites sur des périodes où l’on devait faire des stages payants ou d’autres prestations. Nous sommes obligés de scinder la poire en deux.
Comment voyez-vous l’évolution des disciplines de rue ?
J’ai pu constater une évolution assez constante depuis que j’ai commencé. Je suis sportif professionnel depuis 25 ans et ces pratiques n’ont fait qu’augmenter. Je pense qu’on est dans un nouveau « boom » des sports de glisse. Le skate est entré aux JO et chaque année il y a des « world games » de roller et de skate. De plus, depuis le premier confinement, les ventes de rollers et de matériel de glisse ont augmenté de 30%. Nous sommes en plein regain d’énergie et je pense que ce sont les sports du futur. Ils ne sont pas comme les sports conventionnels, les sports de glisse procurent un esprit de liberté. C’est aussi un moyen de transport, certaines personnes les utilisent juste pour prendre du plaisir, on n’est pas obligé de se diriger vers la compétition. Nous sommes dans des cycles de mode. Enfin, le roller, par exemple, se décline sous plusieurs formes, nous avons le roller freestyle, slalom etc… Le fait qu’il existe plusieurs disciplines dans un sport de glisse l’amène à être plus médiatisé et donc à se démocratiser.
Quels sont les projets du club à court et moyen terme ?
Pour les projets à court terme nous aimerions finir l’année en satisfaisant tous nos adhérents. Nous aimerions aussi pouvoir organiser des événements de fin d’année. Pour le long terme, nous avons pour projet l’ouverture d’un espace de glisse à La Crau appelée Vallon du Soleil. Ce sera un espace de 1200m2 avec des structures d’entrainements qui vont être dédiées aux sports de glisse.