Le ski nordique star du territoire en Haute-Savoie

Biathlon et ski de fond font partie des disciplines phares en Haute-Savoie. Le nordique ne cesse de se développer depuis plusieurs années, porté par l’association Haute-Savoie Nordic et par l’organisation de la Coupe du monde de biathlon au Grand-Bornand.

Embûches climatiques et sanitaires ? Pas suffisant pour stopper le ski nordique, auteur d’une dernière saison hivernale record en Haute-Savoie. « Malgré le manque d’enneigement et la crise sanitaire qui ont marqué ces derniers mois, nous avons battu cette année le record de redevance dans les stations, avec un chiffre à hauteur de 2 millions d’euros. Cela montre bien que l’engouement pour le nordique est au rendez-vous », révèle Guillaume Maurel, directeur de Haute-Savoie Nordic, une association créée par le Département en 1974. « Nous nous engageons à mener à bien la politique départementale. En l’occurrence, notre objectif est de permettre à la population de pouvoir s’approprier le plus rapidement possible, à moins d’une demi-heure de chez eux, des sites d’exception. » Une politique de développement du nordique axée sur la proximité, mais aussi sur la jeunesse. Haute-Savoie Nordic joue un rôle clé dans l’accès aux disciplines nordiques, dont le dispositif « Savoir skier » est le fer-de-lance. « Haute-Savoie Nordic représente 24 gestionnaires de domaines nordiques, mais aussi 29 structures pédagogiques, que l’on appelle les foyers de ski de fond. Ces derniers sont le témoin d’une politique forte, puisque plus de 25 000 élèves font du ski par l’intermédiaire de leur école primaire ou collège. Ces foyers sont également un lieu d’école de sport, une sorte de pré-club, où l’on accueille des enfants de 8 à 12 ans avant qu’ils aient l’âge de participer aux compétitions officielles. Ils peuvent venir s’entraîner le mercredi, le samedi et le dimanche afin de progresser plus rapidement. »
 

 
De jeunes pratiquants haut-savoyards séduits par le nordique, eux qui peuvent s’identifier à des champions français qui ont brillé près de chez eux en décembre dernier, lors de l’étape de Coupe du monde de biathlon au Grand-Bornand. « Les valeurs des fondeurs et des biathlètes font écho chez les jeunes », confirme Guillaume Maurel. « De nombreux jeunes ont eu la possibilité de voir les champions de près lors de cette étape de Coupe du monde de biathlon. Cela a forcément marqué leurs esprits et leur a donné envie de se donner à fond dans leur pratique du nordique. D’autant qu’en Haute-Savoie, ils ont la chance de pouvoir bénéficier d’installations de qualité. » Depuis plusieurs années, le Département participe en effet pleinement à la construction ou la rénovation d’installations dédiées au nordique. Le Stade Sylvie Becaert, hôte de la Coupe du monde de biathlon, en est le meilleur exemple. Le Département a participé à hauteur de 500 000 € à la mise aux normes de ce site d’exception installé au Grand-Bornand. Il accompagne les collectivités qui favorisent la pratique sportive en Haute Savoie, ces équipements étant destinés à la pratique sportive aussi bien pour les sportifs en clubs, que pour les familles et les touristes. « Contrairement à d’autres départements français, les sites de pratiques se situent tous à moins d’une demi-heure des aires urbaines. Il est ainsi très facile d’accéder à la pratique du nordique en Haute-Savoie », assure Guillaume Maurel. Y compris l’été, le Département ayant participé à la construction d’une piste de ski-roues installée aux Contamines-Montjoie et qui permet la pratique du biathlon en période estivale.
 

 
Cette piste de ski roues est désormais ouverte depuis un an. D’une longueur de 2,5 km et connectée au stade de biathlon, elle est très appréciée des pratiquants occasionnels… mais aussi des champions, à l’image d’Antonin Guigonnat, membre de l’équipe de France de biathlon et vice-champion du monde de mass-start en 2019. Installé aux Contamines-Montjoie, le biathlète tricolore est le symbole de la réussite de la politique développée autour du nordique depuis de nombreuses années. « Antonin est un pur-produit de la Haute-Savoie et des dispositifs mis en place en faveur de la pratique des jeunes », souligne Guillaume Maurel. « C’est un jeune haut-savoyard qui a eu envie de découvrir le biathlon, d’apprendre à maîtriser la discipline, et nous avons été là pour lui afin de lui permettre de s’accomplir personnellement. Aujourd’hui, il est devenu un exemple pour nos jeunes pratiquants de nordique. » Une politique axée sur la jeunesse qui va continuer de se développer… y compris durant la période estivale. « Nous souhaitons permettre aux jeunes de participer à de plus en plus de stages et d’événements. Au vu de ce qui passe sur le plan climatique, nous aimerions particulièrement proposer des stages sans neige destinés aux jeunes des foyers. Cela pourrait permettre de préparer notre filière nordique au fait qu’une année sur deux ou sur trois sera plus faible en neige, et de travailler malgré tout. » Même l’été, la dynamique du nordique est inarrêtable.

Olivier Navarranne
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