Le sport adapté au handicap : un formidable bienfait

Interview de Marie-Claire Emin, présidente de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de sport adapté, dédiée aux sportifs en situation de handicap mental.

 
« La pratique sportive est profitable à tous, mais encore plus à notre population… ». Quand elle parle des bienfaits du sport, Marie-Claire Emin, présidente de la Ligue Auvergne/Rhône Alpes de sport adapté, est formelle. Selon elle, la pratique d’un sport est très bénéfique pour ses 10 000 licenciés en situation de handicap mental : trisomiques, autistes… « Surtout que ces personnes ont souvent des problèmes de sédentarité, de diététique, ne se sentent pas concernés par des projets inadaptés dans leur environnement quotidien… Et puis, dans le sport, il y a une émulation, un épanouissement au contact des sportifs valides. On constate donc un formidable bienfait du sport sur les personnes déficientes intellectuelles. » La Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de sport adapté, qui dépend de sa Fédération nationale, est donc chargée d’organiser la pratique sportive pour les « personnes en situation de handicap mental ou psychique. » La Ligue, qui dispose d’un budget de 700 000 euros, décline donc au niveau local le programme fédéral : détections, accompagnements des sportifs de haut niveau, organisations de stages…

150 clubs affiliés

Par ailleurs, Marie-Claire Emin s’occupe de la formation des cadres spécialisés et travaille avec 150 clubs affiliés qui, une fois un agrément obtenu, peuvent accueillir des sportifs en situation de handicap. La Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de sport adapté a également créé un site internet dédié sportethandicap.crosauvergnerhonealpes.fr. Un site créé dans le cadre de la campagne du mieux-vivre ensemble du Comité Régional Olympique et Sportif, qui dresse l’inventaire de toutes les structures d’accompagnement pour les sportifs adaptés : clubs, loisirs, vacances…

Le sport adapté et les Jeux paralympiques

À Londres et Rio, lors des Jeux paralympiques de 2012 puis 2016, les athlètes déficients intellectuels ont pu effectuer leur grand retour et participer à des compétitions. En effet, pendant deux olympiades, celles de 2004 et 2008, ils n’avaient plus le droit de participer aux Jeux paralympiques. Une punition collective après une tricherie qui avait fait scandale aux Jeux de Sydney en 2000 : l’équipe espagnole de basket-ball, championne olympique, était en réalité composée en grande majorité de sportifs valides. Dans la foulée, tout le sport adapté avait été sanctionné.

Par Aymeric Blanc
Quitter la version mobile