En ce mois de février, la Conférence régionale du sport en Occitanie va dévoiler son Projet sportif territorial. Une avancée majeure pour un organisme au service du sport devenu essentiel.
9 septembre 2021. Étienne Guyot, préfet de la Région Occitanie, installe la Conférence régionale du sport en Occitanie. Un tout nouvel organisme ayant pour but de fédérer les différents acteurs du domaine sportif, essentiellement pour développer la concertation autour des activités sportives. Particularité de cette Conférence régionale du sport, elle réunit quatre collèges qui œuvrent pour le sport tout au long de l’année. Les représentants de l’État, les représentants des collectivités locales et des établissements publics de coopération intercommunale, les représentants du monde économique et les représentants du mouvement sportif se côtoient au sein de cette Conférence régionale du sport. « Toutes les facettes du sport y sont représentées, du sport amateur au sport professionnel, du sport loisir, au sport compétitif. L’Occitanie est une terre de sportifs et de supporters, chacun a maintenant son instance de référence », explique Étienne Guyot. C’est Kamel Chibli, vice-président de la région Occitanie en charge de l’Éducation, de l’Orientation, de la Jeunesse et des Sports, qui a été élu à la tête de cette Conférence régionale du sport. « L’objectif est clair : fédérer tous les acteurs du monde sportif pour construire une stratégie régionale commune. La crise sanitaire a révélé l’importance et la nécessité de s’assurer de l’égal accès de tous à la pratique sportive. Réel enjeu de santé publique, le sport doit être moteur d’une dynamique de développement territorial. Les JO 2024 seront une vitrine inestimable pour le sport français. L’Occitanie sera à la hauteur, et nous travaillerons collectivement pour assurer cela. »
Le mouvement sportif a joué son rôle
Autant de sujets et de thématiques qui sont abordés depuis plus d’un an dans les travaux de la Conférence régionale du sport en Occitanie. Cette dernière a mis en place plusieurs commissions, portant notamment sur les équipements sportifs, le sport de haut niveau, le sport professionnel, la pratique du sport pour tous, le sport en situation de handicap, la réduction des inégalités d’accès à la pratique, la prévention et la lutte contre les discriminations et violences, mais aussi la promotion du bénévolat. Acteur pleinement engagé dans cette CRdS, le mouvement sportif a grandement contribué à l’élaboration du diagnostic régional. Le 17 janvier 2022, le Comité régional olympique et sportif (CROS) réunissait ainsi 80 représentants du mouvement sportif, en visioconférence, pour échanger sur les enjeux du sport en Occitanie. « Équipements sportifs, outils structurants », « Occitanie, Terre de performance », « La filière du sport au service de l’attractivité », « Emplois, formation, enjeux de demain » ou encore « Engagement / développement de la pratique sportive / sport et bien-être » : le mouvement sportif a apporté sa pierre à l’édifice. Autant d’avancées qui permettent de construire un Projet sportif territorial (PST). Ce dernier comporte un bilan de l’offre sportive existante sur le territoire régional, avec l’identification de ses éventuels déficits territoriaux et des publics à l’égard desquels elle présente des défauts d’accessibilité, avant de présenter un programme comportant les mesures et les actions à mettre en œuvre. En Occitanie, la Conférence régionale du sport va dévoiler son PST en ce mois de février.
La Conférence des financeurs, avancée nécessaire
Une fois le Projet sportif territorial mis en place, la Conférence régionale du sport va se pencher sur un autre sujet important : la Conférence des financeurs. Cette dernière vise à offrir un cadre de coopération renforcé pour la mise en œuvre du PST. Cette conférence aura ainsi en charge d’établir des avis sur les seuils de financement et de mobiliser les crédits des différents partenaires selon la pertinence des projets présentés. Avec chacune de ces étapes, la CRdS Occitanie entend ainsi développer une politique sportive forte sur le long terme. « Voir ce type d’avancée, c’est évidemment extrêmement positif », témoigne Maxime Valet, escrimeur handisport, médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Rio 2016 et Tokyo 2020. « Paris 2024 va arriver très vite, c’est une occasion de promouvoir l’activité physique et la pratique sportive. Si tout le monde avance dans le même sens, on a plus de chances que ce soit un rendez-vous réussi. » Le Toulousain voit également dans cette cohésion entre l’État, les collectivités locales, le monde économique et le mouvement sportif une belle opportunité pour le développement de la haute performance. « Beaucoup de sportifs, malgré leurs résultats, manquent encore de soutiens, de partenaires. Le rapprochement entre tous ces acteurs peut favoriser les liens et permettre d’avoir une vraie avancée là-dessus. Si on a une politique sportive claire, ambitieuse et surtout sur le long terme, ça peut bénéficier à tout le monde, au grand public bien sûr, mais aussi à nous, sportifs de haut niveau. »
Le haut niveau a montré l’exemple
Ce dynamisme en Occitanie autour de la thématique du sport, Marième Badiane l’a très vite constaté. La basketteuse de 28 ans évoluait depuis cinq ans à Lyon, sous les couleurs de l’Asvel. Il y a quelques mois, l’internationale tricolore a quitté le Rhône, direction le club de Lattes-Montpellier. « J’ai très vite trouvé un environnement agréable, avec un club sérieux et surtout soutenu », explique l’ailière des Bleues. « Je ne parle pas simplement des supporters, le club a beaucoup de partenaires fidèles, des collectivités qui aident l’équipe depuis de nombreuses années. Des clubs comme cela ont été précurseurs pour rassembler autour du sport. » Bien avant la CRdS, ce sont ainsi les clubs de haut niveau qui ont permis de créer les premiers liens forts entre les quatre collèges que l’on retrouve aujourd’hui sur un pied d’égalité. « C’est bien, aujourd’hui, que cette dynamique se perpétue en dehors des clubs et du haut niveau, que ces liens puissent être mis au service d’une politique pour tout le monde. Moi, j’ai commencé à pratiquer le basket parce que j’aimais ça. Mais pour certains, ce n’est pas aussi évident, il faut pouvoir pratiquer et donner le goût du sport. S’il y a des politiques sportives en ce sens, c’est beaucoup plus facile. Le sport à l’école, le développement du sport féminin… Il y a plein de choses à faire et à développer ! » La basketteuse, qui se voit rester dans l’Hérault à long terme, a mis le doigt sur l’utilité de la Conférence régionale du sport : soutenir, développer et pérenniser le sport en Occitanie. En avançant uni, plus que jamais.