Le 18 janvier, le Comité d’organisation des Jeux (COJO) de Paris 2024 a été officiellement installé. Il comptait parmi ses membres le vice-président du MEDEF. Un signe de l’implication croissante du monde de l’entreprise dans le sport, qu’illustre aussi le partenariat liant le MEDEF et le Comité olympique (CNOSF), avec en ligne de mire le développement de la pratique sportive en entreprise.
Considérant que le sport en France n’est pas assez exploité comme gisement de valeurs, Laurence Parisot, alors présidente du MEDEF et ouverte aux sujets de société, avait signé un partenariat avec le CNOSF en 2009. Son successeur Pierre Gattaz est, lui, persuadé que la filière sportive, qui embrasse de nombreux sous-secteurs et des métiers multiples, recèle un fort gisement d’emplois. L’organisation patronale voit la pratique du sport en entreprise comme une source de valeurs. Facteur de compétitivité en interne, elle favorise la productivité, car elle substitue le bien-être au stress. Jean-Pierre Mougin, vice-président du CNOSF en charge de l’emploi et de la formation, émet l’idée de faire du sport un des indices de performance dans le bilan annuel des entreprises. « Moins exposé à des tensions et à des peurs grâce au sport, on intègre l’échec et l’envie de réussir augmente », ajoute Dominique Carlac’h, ex-athlète de haut niveau, fondatrice de D&C Consultants, à la tête du comité Sport du MEDEF, créé en 2010. Vingt comités Sport existent au niveau départemental.
Connexions entre les clubs et les entreprises
Selon une étude de l’Union Sport & Cycle, plus de 80 % des chefs d’entreprise connaissent les bienfaits du sport, mais ont du mal à passer à l’action. 54 % des entreprises non impliquées souhaitent mettre en place des APS (running, vélo, yoga et musculation sont les principales activités proposées), mais déclarent rencontrer des freins : questions logistiques, locaux non adaptés, manque de moyens, problèmes de réglementation et manque d’information. Jean-Pierre Mougin explique que des connexions peuvent se créer avec le mouvement sportif et ses 180 000 associations. « Les clubs peuvent accueillir les entreprises dans les salles de sport ou organiser des séances sur la base de la mutualisation ». Le CNOSF est en train de monter un projet de plateforme numérique qui mettra en relation entreprises et mouvement sportif, à l’automne 2018. « Pas besoin de sport en salle ou de stade, on peut utiliser la rue ou les espaces verts », estime Dominique Carlac’h, qui mène cette pédagogie auprès des chefs d’entreprise et offre elle-même une pratique sportive à ses salariés. D&C finance ainsi les inscriptions à des manifestations sportives caritatives, prend en charge le paiement des indemnités kilométriques en vélo et favorise enfin la pratique sportive en interne (une séance de yoga et une séance de cardio par semaine). Pour Philippe Lamblin, récent ex-DRH du groupe Avril, les salariés doivent participer à la mise en place des activités : « Sinon on tombe dans le fait du prince ». Dans son entreprise, à côté du stretching et de la course, le shiatsu et le chant choral (qui crée du lien) ont été plébiscités. « Les résultats sont quantifiables : moins d’absentéisme et de troubles musculo-squelettiques, assure-t-il. Un enjeu important pour la Sécurité sociale ».
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