À l’occasion d’un débat sur le thème « Quelles ressources (humaines et financières) pour le sport français ? », Philippe Bana , Michel Savin et Jean-Pierre Siutat ont débattu avec les membres de l’association Rénovons le sport français sur cet enjeu central pour le sport français.
Ils ont tous les 3 reconnu le besoin de moderniser la gouvernance et ont salué la méthode de concertation. Toutefois, ils auraient souhaité que la question des ressources humaines et financières soit placée au cœur des débats, et non après les conclusions.
Ensuite, il a manqué selon eux qu’un cap soit fixé, et ils partagent l’idée de remettre autour de la table tous les acteurs afin de le construire : « quelle est la vision future du sport et du rôle des fédérations ? », s’est ainsi interrogé Jean-Pierre Siutat.
Autre souhait, que la préparation relative à la haute performance des JOP de Paris 2024, sans oublier ceux de 2020, soit sanctuarisée dans le budget de l’État et organisée au sein d’une structure légère et agile, en faisant confiance aux fédérations.
Rappelant que la coconstruction fut un des points positifs des travaux sur la gouvernance. Il a été souligné que l’absence des parlementaires, qui votent le budget, a été un mauvais signal. Michel Savin a rappelé le rôle essentiel des collectivités, souligné qu’il était enfin reconnu à sa juste valeur, mais a relevé que l’on ne savait pas encore bien ce que l’on attendait d’elles. De plus, il a mentionné que « les collectivités sont en demande de projets territoriaux, mais doivent faire face à des ressources de plus en plus réduites ». En mettant de la cohérence et du dialogue, cette nouvelle gouvernance peut être une solution. Tous l’espèrent.
Philippe Bana a exprimé son inquiétude au sujet de l’avenir des 1 600 fonctionnaires d’État visés par un changement de statut. Il note un risque réel de fuite des talents à l’étranger et une perte de motivation, à moins de 2 ans de Tokyo 2020. Il a également alerté sur les JO Paris 2024, en expliquant que la Grande-Bretagne, malgré une augmentation du nombre de médailles en 2012, a vu ses licenciés chuter drastiquement. Il a ainsi rappelé l’importance de construire également l’héritage social des JOP.
Pour conclure, ils se sont interrogés sur la capacité des décideurs à mettre en place une organisation permettant des arbitrages efficients, et à mettre des barrières pour éviter les vases communicants financiers entre le haut niveau et le sport pour tous.
L’annonce officielle de la création de l’agence par la ministre des Sports, le 16 novembre dernier, constitue une nouvelle étape dans cette ambition. Rénovons le sport français continuera de se tenir aux côtés des décideurs, afin de les aider dans cette modernisation, tout en restant un acteur indépendant, vigilant, mais toujours constructif.