Depuis avril 2021, la Maison Sport-Santé de Nîmes propose, dans le cadre de son dispositif « Bougez sur ordonnance », des séances d’activités physiques adaptées aux personnes qui éprouvent des séquelles liées au Covid-19.
Au printemps 2020, le Covid est entré dans la vie des Français. Soudainement et de façon durable. Pour beaucoup, à vie. Chez des milliers de personnes touchées par le Covid-19, la maladie a en effet entraîné d’importantes séquelles : fatigue, essoufflement, dépression… Quelles solutions pour ces personnes ? Depuis avril 2021, la Maison Sport-Santé de Nîmes tente de leur venir en aide dans le cadre de son dispositif « Bougez sur ordonnance ». « Lorsque les personnes arrivent, on fait déjà un premier entretien et un bilan de condition physique. Cela concerne des caractéristiques comme l’endurance, la souplesse et la force musculaire, détaille Sarah Pabion, coordinatrice de la Maison Sport-Santé de Nîmes. Des questionnaires sont également au programme, portant sur le niveau d’activité physique, sur la qualité de vie, la motivation… Ensuite, il y a un programme de huit semaines d’activités physiques adaptées. Soit ces activités sont proposées par notre association, les personnes peuvent alors suivre une à deux séances gratuitement par semaine, soit elles peuvent intégrer des activités proposées par des clubs partenaires, qui sont formés au sport santé et à l’activité physique adaptée. Les personnes qui ont des séquelles du Covid-19 peuvent aussi intégrer un programme à domicile : METSUP®. Marche nordique, free-fit®, cardio-santé, gym-stretching sont autant des activités physiques adaptées au programme. Après huit semaines, un bilan final est effectué pour voir l’évolution. » Suivre et accompagner les patients atteints d’un Covid long, une suite logique pour la Maison Sport-Santé de Nîmes, qui œuvrait déjà aux services de personnes atteintes de pathologies chroniques.
« Les bienfaits de l’activité physique ne sont plus à prouver »
Depuis un an, « nous avons reçu des patients atteints de Covid long, mais il est encore tôt pour tirer un bilan général, assure Sarah Pabion. Les gens ne sont pas encore assez informés de tout ce que nous pouvons proposer. Mais ça commence à venir. Je connais une mère qui m’a appelée, car sa fille d’une vingtaine d’années a eu le Covid et souffre d’importantes séquelles, même si elle était en bonne santé. Sa fille va intégrer notre programme dans les prochaines semaines. C’est quelque chose qui se fait de plus en plus, nous avons un nombre important d’appels de personnes qui sont orientées par leurs médecins. Dans les mois à venir, nous allons recevoir de plus en plus de patients. Cela prend du temps, car il faut que les personnes connaissent notre dispositif. » Une chose est sûre : le sport et l’activité physique sont des éléments clés afin de lutter contre les effets du Covid long. « Les bienfaits de l’activité physique ne sont plus à prouver. Cela permet de diminuer la fatigue, d’améliorer la qualité de vie. Le sport sert à lutter contre toutes les pathologies chroniques. Aujourd’hui, il faut informer les médecins qu’ils peuvent prescrire de l’activité physique. C’est sur cet aspect-là qu’il est important d’améliorer les choses. Ce sont les médecins qu’il faut sensibiliser, souligne Sarah Pabion. Une Maison Sport-Santé est à la fois un lieu d’accueil et d’informations. Nous ne proposons pas seulement des activités physiques, nous faisons également des bilans et de l’orientation vers des structures adaptées. Nous sommes donc le maillon central du sport santé à Nîmes. L’objectif est de créer un maillage territorial dans le domaine du sport santé et de pouvoir suivre les personnes sur le long terme. Une fois qu’elles ont fini le dispositif «Bougez sur ordonnance», nous les faisons revenir à la Maison Sport-Santé pour les réévaluer et leur proposer d’autres choses. »
« Des médecins qui communiquent sur le sport santé à leurs patients »
Le dispositif « Bougez sur ordonnance » est ainsi au cœur de tout ce qui est proposé par la Maison Sport-Santé de Nîmes, labellisée en 2020. « À ce jour, on accueille environ 100 à 120 personnes par an. On espère faire grandir ce chiffre, nous avons beaucoup de demandes. Mais le souci que nous avons, c’est que nous n’avons pas de moyens humains et financiers supplémentaires. Tous les jours, on reçoit des appels de personnes qui sont orientées par des médecins. C’est super, mais il y a malheureusement beaucoup d’attente pour intégrer la Maison Sport-Santé. » Face à cette demande grandissante, la Maison Sport-Santé fait alors de son mieux pour guider et orienter selon les profils. « On travaille avec plus de 80 partenaires. Je pense à des établissements médico-sociaux, des associations de patients, des réseaux de santé… le travail avec les clubs est également important. Si les usagers en ont la capacité, on peut les orienter vers des clubs sportifs, qui sont formés à l’activité physique et au sport santé. Nous avons aussi signé une convention de partenariat avec le CHU de Nîmes. On reçoit beaucoup plus d’appels de médecins du CHU qui orientent des personnes. Il y a quelques années, c’étaient les patients qui demandaient une prescription à leurs médecins, aujourd’hui on est plutôt sur des médecins qui communiquent sur le sport santé à leurs patients, ce qui est une évolution très positive. En tant que Maison Sport-Santé, on ne peut pas accueillir tout le monde, il y a une très forte demande. C’est pour cela qu’il est important d’orienter les personnes qui le peuvent vers des partenaires. »
Un partenariat noué avec l’USAM
Parmi ces partenaires figure le club de handball de l’USAM, fleuron du sport de haut niveau à Nîmes. « C’est un partenariat que nous avons noué récemment, confirme Sarah Pabion. La Ligue Occitanie de handball s’est appuyée sur le club de l’USAM pour le hand-fit. Ce sont ces deux structures qui nous ont contactés pour conclure un partenariat et pouvoir orienter les personnes vers la pratique du hand-fit. Plusieurs initiations et séances de découverte ont déjà eu lieu au Parnasse, la salle où évolue l’USAM, mais c’est quelque chose qu’il faut continuer de développer à l’avenir, précise la coordinatrice de la Maison Sport-Santé. L’activité hand-fit est pilotée par la Fédération Française de Handball et la Ligue Occitanie de handball. Pour les clubs, l’intérêt est fort d’élargir leur public et de pouvoir proposer des activités adaptées en lien avec le sport santé, un sujet sur lequel il y a beaucoup de demandes. » Une activité qui présente tous les atouts nécessaires pour s’intégrer parfaitement au dispositif « Bougez sur ordonnance ». « Ce dispositif est en place depuis 2016, mais nous voulons continuer à le faire évoluer. Si nous avons plus de moyens humains, nous pourrons dépasser les 200 personnes accompagnées. Le besoin est important sur la ville de Nîmes et nous avons à cœur d’y répondre. » Porté par l’association Nîmes Sport Santé, le sport santé nîmois a aujourd’hui des besoins bien identifiés. « Au niveau de l’association, nous aimerions surtout trouver un local plus grand. Une aide financière, humaine et un plus grand local : voilà ce qu’il nous faut pour continuer à nous développer ! » À bon entendeur…