Le sport scolaire et universitaire tend de plus en plus à la parité de pratiques entre les filles et les garçons. Un engouement féminin en progression, et ce dans plusieurs disciplines.
Pas encore la parité, mais presque. Depuis plusieurs années, les efforts des fédérations en charge du sport scolaire et universitaire ont fait une priorité du développement du sport féminin. Au sein de l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS), le plan de développement du sport scolaire, mis en place entre 2012 et 2016, prévoyait le renforcement de la mixité dans un maximum de sports, avec l’idée de tendre vers la parité. Objectif atteint : désormais, la proportion de filles licenciées à l’UNSS est de 40 %, et est en augmentation chaque année. Le chiffre de 50 % pourrait être atteint d’ici 2020, date de la fin du plan de développement du sport scolaire actuellement en cours.
Côté Fédération Française du Sport Universitaire (FFSU), la dynamique est tout aussi importante. En 2016, la féminisation des licenciées a connu une hausse de 5,8 %, pour atteindre 35678 licenciées. En 2012, elles n’étaient que 27000. La moitié des étudiants étant des jeunes filles, la question de la parité est un enjeu majeur pour la FFSU. Afin de s’approcher de cet objectif, de nombreuses formules de compétitions adaptées ont été mises en place dans une multitude de sports collectifs ou individuels. Les règlements adaptés, ou les pratiques mixtes, ont notamment permis à la FFSU de compter aujourd’hui 32 % de filles sur l’ensemble des licenciés. Un succès de la féminisation du sport scolaire et universitaire parfaitement illustré par l’engouement autour de plusieurs pratiques sportives.
Le cross, sport numéro un
Discipline scolaire la plus pratiquée, le cross n’a évidemment pas échappé à la progression du sport féminin à l’école et à l’université. Lors du dernier championnat de France UNSS-MGEN de cross au moins de janvier, elles étaient près de 1000 filles à concourir sur le magnifique tracé de Saint-Quentin-en-Yvelines. Parmi elles, Evie Samson, élève du collège Victor-Hugo d’Issy-les-Moulineaux (Académie de Versailles). Cinquième en 2016 en individuelle, également spécialiste de run & bike, de duathlon et de triathlon, la jeune fille a reçu le trophée « Filles en or » Camille Muffat 2017. « C’est une récompense qui me fait énormément plaisir, c’est un vrai honneur d’avoir reçu ce trophée », explique la lycéenne, très investie au sein de son association sportive. Les filles sont donc également encouragées pour leur travail au sein de leurs AS respectives. « Le sport nous permet de nous affirmer, d’avoir des responsabilités », assure Evie Samson. C’est le but du dispositif « Jeunes officiels, vers une génération responsable », développé par l’UNSS depuis de nombreuses années, qui permet à de jeunes collégiens et lycéens, filles ou garçons, d’apprendre à devenir arbitres, reporters, dirigeants, organisateurs, coaches ou secouristes. Un vrai succès qui encourage la féminisation du sport scolaire, puisque la proportion de filles Jeunes officielles est actuellement de 41 %.
Le football, le sport qui gagne
Ce développement du sport féminin s’accompagne non seulement d’une hausse du nombre de pratiquantes, mais aussi de résultats probants. Le football est la discipline qui illustre bien cela. En 2015, les filles du Lycée Sacré-Cœur de Saint-Brieuc (Académie de Rennes) sont devenues championnes scolaires du monde du côté du Guatemala. « Pour nous, c’était déjà quelque chose de magique. Nous n’aurions jamais pensé aller en Amérique centrale, et encore moins en finale », se souvient Julie Tancray, joueuse de cette équipe de France. « C’était juste quelque chose de mémorable. Devenir championne du monde, c’est exceptionnel. Jamais je n’aurais imaginé vivre ça, surtout à 16 ans ! ». Voilà aussi ce qui attire des pratiquantes, plus nombreuses chaque jour : vivre des émotions que seul le sport peut offrir. Ce fut également le cas pour l’équipe de France universitaire de football, médaillée d’or lors des Universiades d’été du côté de Gwangju (Corée du Sud) à l’été 2015. Attaquante des Bleues, Valérie Gauvin avait marqué la compétition par son sens du but. Pour la joueuse de Montpellier, comme pour d’autres, cette compétition s’est avérée être un tremplin vers le haut niveau. « J’ai pu passer une étape au niveau sportif. Il fallait disputer ces matches en étant à chaque fois à son meilleur niveau. Sur le plan mental aussi, je pense avoir progressé grâce à cette compétition ». Depuis, Valérie Gauvin est devenue internationale A, tout comme plusieurs joueuses ayant participé à cette aventure. La Fédération Française de Football évolue d’ailleurs aux côtés de l’UNSS et de la FFSU sur de tels événements, mais aussi lors d’opérations tout au long de l’année. La féminisation de la pratique sportive est également une priorité au sein de la FFF, et le soutien de la première Fédération Sportive de France est un atout fort pour les fédérations scolaires.
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