L’édito du mois : attention au KO

Découvrez notre édito du mois dans notre magazine de juillet / août.

 
Le sport n’échappe pas à la règle de la morosité qui traverse notre pays depuis quelques mois. L’embellie de l’attribution des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 s’est vite volatilisée dans le monde fédéral. Nombreux sont ceux qui souhaitent une réforme dans le mouvement sportif, sans savoir à quelle sauce le plat sera servi. Mais, c’est tout l’art du chef de brigade que de mettre les bons dosages avec les parfaits ingrédients pour réussir à satisfaire tout le monde. Il est certain aussi que les nouveaux modes de communication n’ont pas aidé dans la transmission d’une information claire et pérenne, alors que la compétition dans la communication est de publier au plus vite sans réellement maîtriser les dossiers. En effet, aujourd’hui, l’état-major du sport français n’est pas avare du tango libre : un pas en avant, deux pas en arrière. S’il s’était agi de choisir le meilleur moyen d’ébranler un mouvement associatif qui ne sait plus à quel saint se vouer, on ne s’y serait pas pris autrement. Aujourd’hui, le constat du terrain est que toutes les réformes sont nécessaires, à la seule condition de rassembler et de dialoguer avec toutes les parties concernées, car rien n’est plus nocif que le mépris d’une corporation dans un dialogue de négociation. Mais, il serait de la première importance que les ministères concernés par la réforme du sport soient en ordre de marche et aillent au même pas, car la base de la réussite de ce chantier serait de montrer l’exemple. Selon une circulaire du 12 juin 2019, les branches Jeunesse et Sports des DDCS et DDCSPP vont rejoindre prochainement les services départementaux et régionaux de l’Éducation nationale. Ces dernières informations sur les transferts de compétences dans le monde du sport ont surpris bon nombre de personnes, mais l’essentiel sera de mettre en place au plus vite ces réformes, afin de donner une dynamique et un schéma clair au mouvement sportif. Car, aujourd’hui, chaque organisme public crée son événement pour promouvoir le sport et les JOP 2024, sans aucune cohérence ni visibilité pour le grand public. Au même titre que dans la gestion des structures sportives publiques, les collectivités ont investi dans les aménagements sportifs dans les collèges et les lycées avec l’argent public. Toutes ces structures sont libres tous les jours à partir de 18 h, les week-ends et toutes les vacances scolaires. Le manque de gymnases, de salles de sports pour accueillir tous les publics concernés par l’activité physique pourrait être réglé, car les collectivités ont le pouvoir d’autoriser ces structures à être mises à la disposition des clubs et associations. Mais, encore faudrait-il pour cela une répartition des responsabilités du gardiennage et de la sécurité des publics durant ces heures d’occupation. La Présidente de la Région Île-de-France vient de lancer un audit sur le nombre de structures sportives scolaires qui pourraient être mises à disposition du grand public et sur les modalités de ce fonctionnement partagé entre la collectivité et les chefs d’établissement.
« Il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité », Charles de Gaulle
Par Pascal Rioche

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